J-C Schmitt en 1990 a écrit La raison des gestes dans l'Occident médiéval : l'immobilité est signe de majesté qui est une discipline corporelle.
Nous proposons de définir la relation pédagogique comme une rencontre entre enseignants et élèves dans le cadre d'un processus de transmission, de contenus d'enseignement et de formation, de techniques, de savoirs ayant pour objectif de générer un progrès chez l'élève.
Années 1970 : les formes de pédagogie fondées sur l'expérimentation et le dialogue se généralisent (Exemple, L'Ecole des Roches, la pédagogie Freinet [à voir L1 / L2].
Pourtant la question du partage éducatif et de l'implication active de l'élève avait été posées dès les prémices de l'institutionnalisation de l'école, quand Jules Ferry tente de généraliser les méthodes actives en utilisant la démarche expérimentale et documentaire afin de placer la morale républicaine en contrepoint de la pensée cléricale. Dès lors comment expliquer l'inertie dont a fait preuve le système scolaire (L. Legrand, Les conditions du développement en pédagogie, 1968).
Il faut reconnaître en effet que la rencontre enseignant/élèves se réalise dans le cadre d'un processus éducatif dans lequel les status entre le maître et les élèves demeurent différenciés. Dès lors évoquer cette rencontre ne revient-il pas à s'interroger sur, voire à critiquer, la nature des échanges entre le maître et les élèves ? S'agit-il d'une rencontre magistrale ou interactive ?
En outre, depuis que les gymnastiques traditionnelles ont cédé la place aux sports athlétiques ou collectifs, aux activités de combat ou artistiques ... les modalités d'organisation pédagogique de la leçon ont dans le même temps atténué la dimension magistrale, et frontale, d'un maître modèle solidement installé devant les rangées d'élèves.
Au-delà d'une rencontre, la relation pédagogique peut aussi être envisagée comme un système de rapports. Ainsi par exemple, J-P Famose (Apprentissage moteur et tâches motrices, 1982) la considère comme "l'ensemble des rapports cognitifs, sociaux-cognitifs et affectifs qui s'établissent entre l'enseignant et ses élèves ou entre l'entraîneur et l'entraîné".
La relation pédagogique peut encore s'envisager, en référence au modèle triangulaire formalisé par J. Houssaye (Théorie et pratique de l'éducation scolaire : le triangle pédagogique, 1988) autour de l'enseignant, l'apprenant et le savoir.
Dans le domaine de l'EPS, J. Marsenach (Au cours de sa 3ème thèse, 1982) montre trois modèles (...)
[...] Dans ce contexte se développent en marge de l'enseignement les bataillons scolaires (1882) soutenus par la ligue de l'enseignement présidée par Jean Macé. Ces parades militaires destinées aux enfants qui défilent avec des fusils factices, s'inscrivent elles aussi dans le sursaut patriotique que déclenche la défaite de l'armée française à Sedan (1870). Dès lors, dans les pratiques gymniques comme dans cette initiation militaire, la relation des élèves envers le maître ne saurait être qu'une subordination. Le principe essentiel est l'apprentissage de l'obéissance et les procédés utilisés relèvent d'une pédagogie collective, où tous les élèves sont à l'unisson, agissent au même rythme de manière simultanée afin d'apprendre le respect de l'autorité et la discipline, ce que le programme de morale situe dans les devoirs envers l'instituteur (instructions officielles du 2août 1882 pour les écoles primaires publiques). [...]
[...] Cette conception de la relation pédagogique en EP définit une pédagogie verticale inspirée par le positivisme, mouvement de pensée fondé par A. Comte en réaction à l'obscurantisme et pour s'extraire de l'influence religieuse et d'une explication métaphysique ou théologique des faits. Pour les positivistes, il n'y a pas de réalité en dehors de phénomènes sensibles que l'on peut observer. Ainsi conçue, la science doit procéder d'une méthode rigoureuse : observation, expérimentation, puis interprétation et généralisation. Cette méthode conditionne les formes modernes de l'éducation physique adoptées à l'aube au XXème siècle. [...]
[...] Il s'agit alors pour les acteurs de définir comment s'y prendre. A Bordeaux, le congrès national d'éducation physique de 1923 marque une nouvelle orientation en affirmant l'alliance de l'exercice physique et de l'éducation physique (S. Fauché et M-H. Orthous, Les médecins et les enjeux d'une éducation physique dans la France de l'après-guerre (1920-1930), 1990). Il consacre la mise en œuvre d'une médecine appliquée à l'éducation physique. Rapidement l'implication des médecins dans l'orientation de cette discipline apparaît comme le moyen de dépasser les conflits conceptuels entre les différentes méthodes d'éducation physique. [...]
[...] En effet, pour Rauch, la méthode reprend l'enseignement mutuel tel qu'il s'est développé en France au XIXème siècle, et la dévolution du pouvoir magistral au chef du groupe est un procédé pédagogique fondé sur l'essaimage et la démultiplication, il consiste à dispenser un message par jalons successifs afin d'adapter et mieux contrôler sa diffusion La forme d'intervention préconisée pour les chefs dans leur relation avec les autres élèves doit, nous dit le législateur, être pondérée : amicale et ne pas être fondée sur la technique. Ainsi, la relation est affective, et surtout pas autoritaire, seul le maître conserve la légitimité de cette autorité. Contre la force de la discipline, on appliquera une autre force celle du sentiment de bienveillance spontanée (A. Rauch, op cit, 1978). Son exemplarité est incontestable. Tout dans l'organisation de la leçon-espace, temps, délégation de pouvoir du chef-, devient le moyen d'asseoir cette autorité magistrale, particulièrement les formes collectives de l'enseignement. [...]
[...] Item 1 ; Les enseignants et les élèves en EP : Auteur : Tony Froissart Titre : La relation enseignant/élèves en EPS : Processus éducatif subi ou agi ? Fin du XIXème sièle à nos jours In Partie I : Les enseignants et les élèves en éducation physique Edition : AFRAPS Année : 2012 Préambule J-C Schmitt en 1990 a écrit La raison des gestes dans l'Occident médiéval : l'immobilité est signe de majesté qui est une discipline corporelle. Nous proposons de définir la relation pédagogique comme une rencontre entre enseignants et élèves dans le cadre d'un processus de transmission, de contenus d'enseignement et de formation, de techniques, de savoirs ayant pour objectif de générer un progrès chez l'élève. [...]
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