Le judo, art martial développé par Jigoro Kano en 1882, a pour but de développer l'équilibre du corps et de l'esprit grâce à des techniques de combat s'utilisant principalement sans armes. Cette forme de combat a pour ancêtre le Ju-jitsu qui était pratiquée exclusivement par les samouraïs, guerriers de l'âge féodal japonais. Le terme de « judo » peut être retranscrit comme étant la voie de la souplesse puisque mêlant mouvements d'attaque et de défense coordonnés de façon fluide dans le seul but d'atteindre un développement harmonieux du corps.
Le judo est, par sa définition même d'art martial, un sport à part entière, et comme pour tout sport, il y a plusieurs directives à suivre afin de développer son corps de façon optimale, pour atteindre un certain niveau de bien-être. Les filières énergétiques nous permettent de rendre utilisable par nos muscles l'énergie apportée par les aliments. Il convient donc de s'intéresser à ces filières afin de comprendre le fonctionnement même de notre corps et donc d'en optimiser les performances. Nous allons par conséquent étudier les différents modes de transmission énergétiques dans le cadre particulier de la pratique du judo. Mais dans un premier temps, nous effectuerons quelques rappels fondamentaux au sujet de ces filières et de leur fonctionnement afin de les introduire à l'étude de la pratique du judo. Sans ces rappels, il serait impossible de comprendre le rôle que chaque voie joue au cours de chaque « période » que le judoka traverse (période signifiant ici entraînement, combat, apprentissage). Dans un deuxième temps, nous passerons à l'étude même du judo et de la mise en œuvre des filières en analysant deux périodes : l'entraînement et le combat.
[...] S'il y a assez d'oxygène, les enzymes des mitochondries peuvent oxyder totalement l'acide pyruvique (molécule provenant de la dégradation du glucose par l'organisme), en plus de dégager de la chaleur, donner du gaz carbonique, de l'eau et de l'ATP. Ce processus est appelé respiration cellulaire (ou oxydation biologique) et produit beaucoup d'énergie. Tant que l'oxygène et les nutriments sont disponibles, la filière aérobie produit assez d'ATP pour un exercice long ; c'est donc la filière la plus énergétique. Elle utilise le glucose puisé dans les réserves musculaires et hépatiques mais aussi des acides gras provenant des réserves lipidiques (graisses) des cellules musculaires; des acides aminés sont également utilisés en faible quantité. [...]
[...] Au repos, nous utilisons une certaine quantité d'oxygène pour vivre. Si nous marchons ou courons tout autre exercice), l'énergie dont nous avons besoin augmente et par conséquent, la quantité d'oxygène consommée s'accroît. Cependant, lorsque l'effort devient plus important, l'organisme nécessite un surplus d'énergie. Ce surplus d'énergie n'est plus alors apporté par la filière aérobie et par la respiration mais par la filière anaérobie acide. La filière anaérobie acide : Elle intervient pour des contractions de durée supérieure et ne nécessite pas la présence de dioxygène. [...]
[...] Cependant, elle n'a que pour fonction de stocker les réserves d'énergies, appelées, rappelons le, ATP (et créatine phosphate). En effet, nous avons vu que nous avions très peu d'ATP en quantité initiale à fournir lors d'un effort. Il en va de même pour la créatine phosphate censée relayer l'adénosine triphosphate. Si ces deux molécules ne sont pas synthétisées de nouveau, l'effort devient impossible. La filière aérobie anacide a donc pour fonction de stocker les ressources d'énergie nouvellement créées par l'organisme (par les filières citées précédemment en et On peut assimiler cette voie à un réservoir dans lequel le muscle s'approvisionne en ATP et en créatine phosphate. [...]
[...] La molécule d'ATP est donc synthétisée afin de fournir un effort musculaire car seule une petite quantité est présente initialement dans les fibres musculaires ; cette quantité ne peut engendrer une contraction que pendant quelques secondes. Pour un exercice excédant ce temps de travail, l'organisme doit synthétiser une quantité supplémentaire d'ATP. Les filières énergétiques entrent alors en jeu, afin de soutenir l'effort dans la durée et de régénérer l'ATP. Elles sont les suivantes : _la filière aérobie Elle utilise le dioxygène de l'atmosphère et théoriquement n'engendre pas de fatigue. _la filière anaérobie acide Elle n'utilise pas de dioxygène mais produit de l'acidité dans l'organisme ce qui limite la durée de l'exercice. [...]
[...] Il existe cependant divers moyens d'utiliser à bon escient cet acide lactique jugé nocif pour un exercice musculaire, et cela en développant trois types de qualités associées à la voie anaérobie acide : _développer sa capacité à produire plus d'énergie pour un même laps de temps, tout en conservant de l'acide lactique dans les tissus musculaires. Ce type de conversion est nommé puissance acide (ou puissance lactique). _développer l'organisme afin que celui-ci tolère la montée croissante de cet acide principalement en améliorant sa respiration. Il s'agit du travail appelé capacité acide (ou capacité lactique). _développer ses capacités musculaires afin de pouvoir continuer à fonctionner malgré la présence d'acidité. [...]
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