Pourquoi certains infirmiers ne prennent-ils pas en compte la douleur induite par les soins lors de la toilette en unité de soins de long séjour ?

Thèmes abordés

Soins de confort, douleur, personne âgée, unité de soins de longue durée, prise en charge de douleur, patient, vieillesse, USLD Unités de Soins de Longue Durée, santé, refus de soin, qualité de vie, soignant, perte de confiance, pathologie

Résumé du document

La douleur chez la personne âgée est un phénomène très fréquent, bien que sous-estimé. En effet, qui n'a jamais entendu la célèbre phrase de Ricet Barrier, « passé soixante ans, quand on se réveille sans avoir mal quelque part, c'est qu'on est mort » ?
Dans les Unités de Soins de Longue Durée, les patients sont atteints de diverses pathologies et présentent une grande dépendance. La douleur fait donc partie de leur quotidien.

La réalisation de soins de confort permet de leur apporter bien-être et confort au cours de la journée. Néanmoins, dans la pratique professionnelle, on se rend compte que certains soins de confort peuvent être à l'origine de douleurs supplémentaires, parfois difficilement supportables pour les patients. La question initiale est donc pourquoi est-il difficile pour le personnel soignant de s'adapter à la douleur de la personne âgée lors des soins de confort — et notamment la toilette — en service de long séjour ?

Extraits

[...] Cette technique est plus efficace que la précédente mais n'épargne pas de douleurs à la patiente. Devant ce constat, une question se pose. La souffrance du patient est un facteur non négligeable. Néanmoins le rythme de travail nous empêche de nous attarder trop longuement sur la situation. Néanmoins, le bien-être des patients doit passer avant tout dans le système de prise en charge des personnes en USLD. Il est donc primordial de trouver une alternative, qui permette à l'infirmier de réaliser les soins dans les meilleures conditions possibles, tout en assurant un minimum de douleurs au patient. [...]

[...] En effet, la patiente redoute ce moment et manifeste une certaine réticence, voire une agressivité lorsqu'on arrive dans sa chambre en lui annonçant la toilette et l'habillage. Malgré la souffrance évoquée par le patient, le rythme de travail soutenu ne nous permet pas de prendre suffisamment en considération cette situation, et on se rassure en se disant que « c'est pour le bien-être du patient », qu'après la toilette, il sera propre et changé et que ce n'est qu'un effort d'une demi-heure mais aimerions-nous être traité de cette façon, dans l'ignorance de nos émotions ? [...]

[...] La question initiale de notre étude consiste à se demander pourquoi il est si difficile pour le personnel soignant se s'adapter à la douleur de la personne âgée lors des soins de confort et notamment au cours de la toilette en service de long séjour. Dans une première partie, nous étudierons les soins de confort dans leur globalité et dans la seconde partie nous verrons les difficultés à mettre en application ces normes à travers l'étude de notre cas. Présentation du contexte J'ai effectué mon stage de semestre 5 en Unité de soins de longue durée de Boulay. [...]

[...] EHPAD et unités de soins de longue durée Les EHPAD (ou Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) sont des structures médicalisées qui permettent de proposer une aide à la vie quotidienne comme pour le lever, le coucher, la toilette ou encore le repas et des soins médicaux, tout en assurant la restauration, la blanchisserie, des animations Les soins sont organisés au sein de l'établissement pat un personnel soignant qualifié. Les USLD (Unités de Soins de Longue Durée) accueillent des personnes âgées fortement dépendantes. Il s'agit de personnes de plus de 60 ans qui ont perdu leur autonomie en totalité. Leur état nécessite une surveillance médicale constante. Ces résidents sont donc essentiellement alités ou au fauteuil et ont besoin d'une aide totale dans la vie quotidienne. La prise en charge dans ces structures est hospitalière. La différence entre ces deux structures réside principalement sur l'état de dépendance des résidents. [...]

[...] » Le rythme de travail soutenu des infirmiers ne permet pas actuellement de prendre en compte la totalité des sentiments des patients, et bien souvent nous sommes obligés de passer outre une douleur, afin d'assurer la totalité du service. Néanmoins, la négligence d'une douleur peut être à l'origine de l'apparition d'un refus de soins lié à une perte de confiance du patient pour le personnel soignant. Il est donc primordial de trouver des alternatives efficaces, permettant de réaliser les soins avec un minimum d'inconfort pour le patient. [...]