DE Infirmier, médecine, gestion des émotions, psychologie sociale, empathie, relation soignant-patient, distanciation
Dans le cadre de l'évaluation de l'unité d'enseignement 4.2., intitulé « Analyse, réflexivité, pratique relationnelle », du semestre 5 du diplôme d'infirmier, il est demandé d'analyser une situation émotionnelle vécue lors d'une période de stage avec un patient. Afin de mettre en avant la dimension du personnel, j'ai décidé d'utiliser la première personne du singulier pour relater mon récit, ainsi que cette première partie de l'introduction.
Mon choix s'est automatiquement porté sur la situation exposée ultérieurement, car elle a mis mes émotions au défi. Je n'avais jamais vécu de situations et d'émotions similaires auparavant, et la réflexivité demandée lors de ce travail d'analyse s'articule autour des ressentis émotionnels dans notre quotidien d'infirmier, lesquels peuvent être mis à rude épreuve si nous n'apprenons pas à les comprendre et à les interpréter. En ce sens, ce travail est un support qui permettra d'analyser les émotions ressenties lors de cette situation, de les comprendre. Ceci a pour but d'établir un questionnement personnel profond sur mes pratiques professionnelles et d'améliorer mes approches subjectives émotionnelles dans ma future profession d'infirmière.
[...] Lors de la cinquième semaine de mon stage du semestre quatre, réalisé en deuxième année d'étude, j'ai été confronté à une rencontre émouvante et surprenante, avec Mme G. Celle-ci s'est effectuée au service d'oncologie de l'unité de jour médicale, lequel accueille des patients de jour pour effectuer des traitements de chimiothérapie, d'immunothérapie, ou de transfusion sanguine. Ils rentrent ensuite chez eux à la fin de leurs soins. Ces patients viennent régulièrement en général, car ils sont atteints de maladies auto-immunes qui nécessitent des soins réguliers, ou dans le cadre de suivis pour des antécédents de cancer. Je vais dans un premier temps vous présenter Mme G. [...]
[...] Quelles serait l'impact sur la relation soignant soigné ? En sortant de la chambre, ai-je en quelque sorte brisé cette confiance que la patiente avait envers moi, quand elle s'est confiée ? Est-ce que la patiente recherchait et attendait une contenance psychique et physique, que je n'ai pas honoré en quittant la pièce ? Analyse compréhensive et interprétative de la situation Depuis les travaux de Darwin, les émotions sont considérées comme des processus de régulation sociale, grâce à notamment l'utilisation de la communication, mais aussi de la gestuelle. [...]
[...] Je l'avais d'ailleurs complimentée sur sa bonne mine. Elle m'avait fait part qu'elle est contente de me retrouver pour sa cure de chimiothérapie, car lors de sa deuxième cure, nous avions pu échanger et faire connaissance. Lors de cette première rencontre, elle ne présentait pas encore de signes d'alopécie, et m'avait partagée son inquiétude à ce sujet. Elle m'avait donc verbalisée la crainte de perdre ses cheveux, et bien que les médecins oncologues et les infirmières l'avait déjà informée des effets indésirables induits par ce traitement, je me suis aperçue que la question de la perte de ses cheveux était un sujet très sensible pour Mme G. [...]
[...] Recherche en soins infirmiers 31-42. DOI : 10.3917/rsi.082.0031. Consulté le 06/01/2024 à 17h38. Crouzil, B. (2008). Pour un éveil au questionnement éthique des professionnels infirmiers de bloc opératoire : étude exploratoire. Recherche en soins infirmiers 20-37. DOI : 10.3917/rsi.092.0020. Consulté le 05/01/24 à 11h46. Dejoux C., Dherment-Férère I., Wechtler H., Ansiau D. et Bergery L. [...]
[...] En psychanalyse, « l'identification projective de l'un n'existe pas sans l'identification introjective de l'autre. Leur intrication est à l'œuvre dans toutes les relations humaines, et ce d'autant plus qu'elles comportent plus d'implication ou d'intimité : l'empathie résulte alors d'un traitement optimal du couple » selon Bolgert (2003). Ces notions sont tout aussi intéressantes dans la cadre de cette sensation de gorge nouée, de compréhension de la souffrance de la patience qui serre le cœur, car en tant que femme, je comprends cette impuissance face à la perte de ce que je considère comme la féminité, c'est-à-dire les cheveux. [...]
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