L'anthropologie culturelle s'est attachée à l'étude de « la personnalité de base », en tant que reflet du collectif dans le psychisme individuel en utilisant des méthodes empruntées à la psychologie (tests, interviews, méthodes expérimentales)
[...] Dans les années 1980-1990 le chômage s'est installé massivement, à la suite de l'effondrement de pans entiers de l'économie, précisément ceux dans lesquels les immigrés étaient particulièrement nombreux. Le chômage, situation désocialisante pour tous les individus qui le subissent, est encore plus grave pour les migrants. Tout d'abord, les possibilités de les recycler sont minimes compte tenu de leur connaissance insuffisante du français, de leur bas niveau d'études, d'une absence de spécialisation, et tous ces manques dans le contexte d'un chômage endémique en France, depuis les années 1990. On peut ajouter la discrimination à l'embauche pour certaines catégories de travailleurs. [...]
[...] « Ainsi est née la méthode des chocs culturels. » « 3 - La méthode des chocs culturels » (Cohen, 2011). Nommée aussi « la méthode des incidents critiques », « critiques » car révélateurs de « ce que je suis », « cette méthode consiste à demander aux stagiaires de relater par écrit un choc culturel vécu, de préférence en situation professionnelle mais aussi éventuellement dans le cadre d'un voyage ou d'une relation sociale » (Cohen, 2011). Leurs narrations doivent porter sur des demandes ou des conduites qu'ils n'ont pas comprises ou tolérées et/ou qui leur posent un problème d'évaluation. [...]
[...] Ils ne possèdent pas non plus les clés culturelles leur permettant de distinguer une demande correspondant à des besoins spécifiques réels d'une demande intéressée qui cherche à tirer profit de services sociaux. Ils ne perçoivent pas la différence entre le chômage chez un membre de la société d'accueil et celui d'un migrant : si le premier doit affronter une rupture incontes table dans sa vie et son lot de souffrances et déséquilibres, il ne perd cependant pas, tout au moins dans la majorité des cas, le sens de l'existence et l'espoir ; le migrant, lui, doit vivre l'effondrement de tout le projet migratoire sur lequel il a construit son passé, son présent et son avenir pour sa propre famille et pour celle restée au pays. [...]
[...] Elles varient selon l'histoire singulière des individus, tout en continuant à partager un certain nombre de caractéristiques identiques. D'où leur importance dans l'étude de la rencontre avec des personnes de culture différente et en particulier dans l'observation des difficultés des professionnels en interaction « avec des usagers migrants venus en Europe depuis les pays du Sud » (Cohen, 2011). Par leur double versant social et personnel, les représentations sociales peuvent révéler autant ce qui est d'ordre individuel que ce qui se reflète des appartenances culturelles, sociales, institutionnelles et professionnelles des praticiens ainsi que l'influence de certains courants d'idées et de certaines valeurs dominantes dans notre société à une période donnée. [...]
[...] Actuellement, elles portent sur les migrants qui vivent des changements culturels dans les pays d'accueil. Ces nouvelles études ont remis en cause la définition présentée plus haut car elle fait abstraction des relations de pouvoir entre les deux groupes en contact. En effet, comme le dit Anna Vasquez (1984) dans une étude critique des travaux sur « l'acculturation » des Indiens d'Amérique et des populations colonisées, le concept avait été aseptisé déjà par ceux qui l'avaient créé, les anthropologues du XIXe siècle. [...]
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