savoir-faire, technique, technicité, monde du travail, choix des valeurs
La technique est l'ensemble des savoir-faire visant à travailler la nature, à construire un monde de culture et de sens. La neutralité consiste à ne pas prendre parti dans le choix des valeurs et dans la détermination des fins.
La question est alors de savoir si la technique peut se prévaloir d'un tel statut ? Cela nous mène à nous interroger sur la spiritualité de l'homme : les techniques peuvent concourir à développer la spiritualité de l'homme, et concourir ainsi à la conquête de son être. En quoi l'homme est-il redevable à ces techniques ? Quelles sont les limitations d'un tel point de vue ?
[...] La technique nous rend aveugle. Le développement de cette dernière nous dépossède de plus en plus de l'objet. C'est d'ailleurs la thèse que soutient Rousseau dans Le Discours sur les Sciences et les arts : âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection L'homme n'est plus ce qu'il est, il est ce qu'il a. Le progrès technique n'est pas un progrès moral. Le philosophe Hans Jonas évoque ce côté dangereux de la technique dans un discours technophobes : Le principe de responsabilité. [...]
[...] La technique est-elle alors aussi libératrice que l'on pourrait le penser ? Dans Les Temps Modernes, Charles Chaplin dénonce un monde du travail où la technicité grandissante aliène encore d'avantage les individus. En effet, le développement des techniques peut aisément rendre l'activité opaque : plus il y a de pensée dans les objets techniques, moins leurs utilisateurs sont en mesure de réfléchir sur leur fonctionnement. Par exemple, le nombre d'automobilistes augmente de plus en plus sur les routes, mais combien connaissent réellement la mécanique ? [...]
[...] Le travail exigeant la maîtrise technique du geste, ce raisonnement s'applique alors également à la technique. D'après Descartes, les progrès de la technique nous rendent “comme maîtres et possesseurs de la nature”. La technique est alors une éducation à la liberté : elle délivre le travailleur des tâches les plus ingrates. Dans sa Dialectique du Maître et de l'Esclave, Hegel montre que la technique permet à l'Homme de réaliser son humanité : le maître fait travailler l'esclave pour la satisfaction de ses propres besoins, et finit donc par en dépendre. [...]
[...] Aristote soutient cette même idée générale lorsqu'il analyse la neutralité de la technique en expliquant que la main ne prend de signification que par l'intelligence qui met en exergue toutes ses potentialités. La neutralité de la technique dépend de son utilisation, elle est donc neutre. Alain le dit également : "Les métiers n'ont point éveillé la raison". La technique est une activité neutre dans le sens que seule l'activité intellectuelle peut être bonne ou néfaste. De plus, la technique consiste à copier la nature. Il s'agit d'une extension de la nature produite par l'Homme dans l'objectif de produire un meilleur résultat. De ce fait, la technique ne peut être que neutre. [...]
[...] La technique est l'ensemble des savoir-faire La technique est l'ensemble des savoir-faire visant à travailler la nature, à construire un monde de culture et de sens. La neutralité consiste à ne pas prendre parti dans le choix des valeurs et dans la détermination des fins. La question est alors de savoir si la technique peut se prévaloir d'un tel statut ? Cela nous mène à nous interroger sur la spiritualité de l'homme : les techniques peuvent concourir à développer la spiritualité de l'homme, et concourir ainsi à la conquête de son être. [...]
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