Écriture du récit de la vie d'un membre de sa famille grâce à des entretiens.
L'objectif étant de comprendre le parcours, les actions mais également le ressenti de cette personne.
[...] Il aura néanmoins eu trois enfants avec sa première femme. L'un deux deviendra ce mythe qui poussera davantage l'implication politique de cette dernière. À 21 ans, il était déjà responsable de la cellule jeune du parti. L'enquêtée affirmera que, à cause de son décès prématuré, « il a pas poursuivi, mais était dans une optique de poursuivre un petit peu enfin, sa voie au sein du parti ». Cette figure oblige la continuité de l'histoire familiale dans le sens qu'il avait préparé et amplifie le militantisme, d'abord chez la mère de Sophie, autrefois grande militante, puis chez l'enquêtée elle-même. [...]
[...] En effet, la troisième enfant est la mère de l'enquêtée et aura d'abord un militantisme fort. Analysant la situation, Sophie affirmera que « si ma mère a choisi mon père, c'est pas par hasard non plus, hein » (Entretien Sophie). Elle reprend la thèse de l'homogamie, qui semble s'appliquer aussi à l'idéologie, soit comme résultante de la classe sociale, comme nous l'avons précédemment affirmé, soit comme élément en lui-même. Conclusion C'est donc en ce sens, à travers cette trajectoire familiale, que ce sont ces traditions et surtout ce mythe qui fonde, en plus de l'inculcation, de la familiarisation le militantisme de Sophie. [...]
[...] Comme nous le constaterons, l'histoire familiale de Sophie se veut fixée à l'idéologie communiste. Son habitus, selon la conception qu'en a donné Pierre Bourdieu, s'en trouve lié, si bien que ce n'est qu'après trente minutes d'entretien qu'elle affirmera : « je ne suis pas qu'un individu politique » (Entretien Sophie). Assurément, ses projets d'avenir et son choix de filière sont des reproductions des idéaux familiaux. D'abord, si elle étudie la psychologie, elle l'atteste lorsqu'on l'interroge sur la tendance politique de sa filière, c'est parce qu'elle croyait que « les gens de psycho s'intéressent à l'être humain » (Entretien Sophie). [...]
[...] En effet, elle souhaite partager ses habiletés avec les gens qui sont le moins « soutenus par la société » (solidarité avec les plus démunis), tout cela dans l'écoute psychologique. Ce projet quelque peu différent de ceux des gens de sa filière et qui n'entraîne pas nécessairement une sécurité financière et sociale démontre l'intériorisation de son indépendance. De fait la force de la transmission de l'idéologie dépend de la capacité à transmettre le message. Ainsi, elle atteste deux corrélations, soit entre le niveau d'études des parents et la transmission ainsi que l'intérêt de ces derniers et cette reproduction. Cette dernière relation se confirme en Sophie. [...]
[...] Cette première figure familiale qui soit inscrite dans l'histoire communiste date des années 1920 (de la création du parti). Cette femme aura quatre enfants qui s'impliqueront tous à leur sens dans la cause : la première sera une grande résistante pendant la guerre, une adhérente au parti et une militante active; les deux suivants seront aussi de grands résistants pendant la guerre bien qu'ils n'adhèrent pas au parti ; la quatrième sera tout simplement sympathisante. C'est cette dernière qui épouse un ouvrier issu de famille bourgeoise et membre de parti communiste et qui sera la grand-mère de Sophie. [...]
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