Paysages urbains, mentalités des hommes, constructions matérielles, réalités économiques et sociales, JB Jackson
JB Jackson historien et théoricien du paysage
« Nous ne voyons plus [le paysage] comme séparé de notre vie de tous les jours, et en réalité nous croyons maintenant que faire partie du paysage, y puiser notre identité, est une condition de notre être-au-monde ». De fait, définir les paysages urbains comme une simple vue dotée d'un intérêt contemplatif est insuffisante, en ce qu'ils constituent un cadre de vie pour l'homme. Ils sont alors le résultat d'un savoir de l'espace, d'une géographie à la fois vécue et pensée par l'homme. Ainsi le terme de paysage construit prend tout son sens : la construction, l'élaboration d'une pensée, d'une réflexion précède l'édification.
Enfin, en tant que cadre de vie vécu par l'homme, le paysage urbain est l'objet de « constructions mentales » individuelles ou collectives, puisque l'homme y puise son identité.
[...] Marcel Proust dans une lettre à Mme Cantousse évoque l'attrait de certains tableaux de paysages : si j'étais riche, je ne chercherai pas à acheter des chef-d'œuvre que je laisserai aux musées mais de ces tableaux qui gardent l'odeur d'une ville ou l'humidité d'une église, et qui comme les bibelots contiennent autant de rêves par associations d'idée qu'en eux- mêmes Les paysages peuvent donc être des supports de l'imagination, qui se construisent à travers la sensibilité d'un individu, notamment à travers l'art. Œuvres mentales subjectives, les paysages urbains se reproduisent aussi dans les mentalités collectives. Le fait que le Mythe de Babel ait été rapproché de la Shoah est tout à fait significatif à cet égard. En 1958, l'écrivain italien Primo Levi consigne dans Si c'est un homme que Babel est une réalité pour de nombreux survivants. [...]
[...] Nommées les en Amérique latine, ces étendues de cabanes sommaires traduisent la désolation et la détresse. Ainsi. R. Brunet affirme-t-il : [...]
[...] Autrement dit, le paysage urbain est une appropriation, il révèle la relation qu'entretien l'homme avec son milieu. Selon JB Jackson il est une condition déterminante de notre être-au-monde Ainsi les constructions matérielles ont une valeur identitaire qui transcende les différents espaces occupés par diverses sociétés. Le charme de voyager c'est d'effleurer d'innombrables et riches décors et de savoir que chacun pourrait-être le nôtre et de passer outre, en grand seigneur. Déclare Cesare Pavese dans Le métier de vivre. Les paysages urbains ne sont-ils pas une métaphore qui fait échos à notre condition humaine ? [...]
[...] En quoi les paysages urbains sont-ils des paysages construits ? JB Jackson historien et théoricien du paysage Nous ne voyons plus [le paysage] comme séparé de notre vie de tous les jours, et en réalité nous croyons maintenant que faire partie du paysage, y puiser notre identité, est une condition de notre être-au-monde De fait, définir les paysages urbains comme une simple vue dotée d'un intérêt contemplatif est insuffisante, en ce qu'ils constituent un cadre de vie pour l'homme. Ils sont alors le résultat d'un savoir de l'espace, d'une géographie à la fois vécue et pensée par l'homme. [...]
[...] Le paysage semble alors revêtir une dimension symbolique, qui peut avoir des répercussions historiques et sociales. (Parler éventuellement de l'Axe Cergy-Pontoise) Les paysages urbains peuvent également être construits pour dissimuler des réalités économiques et sociales. Par exemple, on parle de rue mur pour caractériser l'esthétique Haussmannienne. En effet, seule la façade des immeubles donnant sur la rue avait une architecture moderne, tandis que la façade intérieure était souvent insalubre. D'autre part, cette violence peut concerner I ‘expression de grandes difficultés sociales. [...]
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