Japon, religions japonaise, concept occidental, shûkyô, marques sacrées
Lorsqu'on sillonne l'archipel, on ne peut qu'être frappé par l'abondance des marques sacrées, des plus simples (pierres dressées, bandelettes de papier…) au plus élaborée (temples et sanctuaires dont le nombre total s'élève à 150 000 dont 1600 à Nara). Les choses du sacré semblent tenir une place essentielle dans la culture nippone.
Pourtant demander à un japonais quelle est sa religion permet rarement d'obtenir une réponse précise. C'est que la religion au Japon, échappe aux schémas qui nous sont familiers. Il a d'ailleurs fallut attendre la fin du 19ème siècle pour qu'apparaisse en japonais un terme rendant le concept occidental de « religion » : shûkyô.
[...] Ces grands courants religieux ou de pensée que sont le Shinto, le Bouddhisme, le Taoïsme, le Confucianisme, le Shugendo, le Christianisme et plus récemment le concept de nouvelle religion, se sont influencés mutuellement pour former la religion japonaise Le Shinto La religion ethnique du Japon, sous sa forme ancienne, émergea progressivement, entre le 6e et le 9e siècle, d'un ensemble de pratiques et de croyances indigènes (chamanisme, culte des morts, rites agraires), à l'intérieur d'une société agricole et sédentarisée. Mais qu'est-ce que l'esprit du shinto dans lequel tout japonais est censé baigner dès l'enfance ? Sans fondateur, ni dogme, ni code moral, cette croyance animiste aux origines lointaines honore d‘innombrables divinités, les kami, qui personnifient des forces naturelles. [...]
[...] L' »enseignement de la voie pénétra au Japon, probablement au 6e siècle, avec le courant civilisateur chinois. D'une acceptation plus large qu'en Chine, le taoïsme japonais reprend à son profit les principes du Ying et du Yang de la religion populaire chinoise. Cette doctrine formait dans le Japon ancien un véritable système religieux complémentaire au shinto et au bouddhisme, avait ses textes, son bureau rattaché à la maison impériale et ses maitres. Elle déterminait et détermine toujours, le choix des jours fastes (pour le mariage, voyage ) ou celui des orientations lors de la construction d'une maison, par exemple. [...]
[...] Pourtant demander à un japonais quelle est sa religion permet rarement d'obtenir une réponse précise. C'est que la religion au Japon, échappe aux schémas qui nous sont familiers. Il a d'ailleurs fallut attendre la fin du 19 e siècle pour qu'apparaisse en japonais un terme rendant le concept occidental de religion : shûkyô. Univers religieux multiforme A l'inverse des religions révélées (judaïsme, christianisme, islam), fondées sur l'affirmation et le choix exclusifs de certaines croyances, l'univers religieux japonais est fondamentalement syncrétique et pluraliste. [...]
[...] Hormis de brèves périodes, shinto et bouddhisme ne se sont pas comportés en religions ennemies et n ont cessés de se mélanger et s influencer. Très tôt les bouddhas ont été perçus comme des kami bienveillants et les kami assimilés à des avatars de bouddhas. Cette indistinction s'est prolongée jusqu'à ce que l'empereur Meiji sépare provisoirement les 2 religions à partir de 1868 et érige le shinto en religion d'état pour réaffirmer la famille impériale, celle-ci étant descendante de la déesse Amaterasu (le soleil) dans la tradition. (Nathalie Kouamé). [...]
[...] Japon et Occident chrétien (Europe de l'Ouest et Amérique du Nord) ont en commun d'être plongés dans la modernité. Mais ils divergent sur un point fondamental : la modernité japonaise, jusqu'à un certain point émule de l'Occident, n'est pas pour autant "occidentale" et tend à infirmer le paradigme d'après lequel la modernité se déploie en s'opposant au religieux. Le Japon, dont la Constitution stipule la séparation de la religion et de l'Etat, est l'exemple d'une modernité qui a coexisté avec l'"irrationalité" de croyances en une foule de petites divinités du culte shinto, ainsi qu'avec les pratiques bouddhiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture