Lorsqu'un adjectif qualificatif suit plusieurs substantifs de genres différents, on tolérera toujours que l'adjectif soit construit au masculin pluriel, quel que soit le genre du substantif le plus voisin : l'arrêté du 26 février 1901 « relatif à la simplification de l'enseignement de la syntaxe française » est sans équivoque, « le masculin l'emporte sur le féminin » comme aiment à le redire les petits garçons qui récitent leurs leçons de grammaire. Mais est-ce « le masculin qui l'emporte » ou bien le féminin qui disparaît ?
Ce que reflète la grammaire, c'est évidemment l'ordre social qu'elle contribue par ailleurs également à entretenir. Dans le cas particulier de cette convention syntaxique il est intéressant de noter plus qu'une prééminence un effacement : le féminin s'efface, il disparaît. La règle énonce et même temps qu'elle annonce la discrétion des femmes depuis des siècles et dans la plupart des sociétés humaines. Annonce du problème et de l'axe suivant lequel il sera traité.
Les femmes ne sont donc pas des « hommes comme les autres » en ce qu'elles sont moins « visibles », moins « considérées »par conséquent. Mais pourquoi cette éviction ? Cette « exclusion » de la vie publique est la conséquence d'une réclusion aux multiples manifestations par laquelle se réalise une véritable domination fondée sur la construction par les hommes d'une nature féminine. Mais y -a t'il le moindre fondement naturel à la distinction des genres ?
[...] Les femmes sont-elles des hommes comme les autres ? Introduction Lorsqu'un adjectif qualificatif suit plusieurs substantifs de genres différents, on tolérera toujours que l'adjectif soit construit au masculin pluriel, quel que soit le genre du substantif le plus voisin : l'arrêté du 26 février 1901 relatif à la simplification de l'enseignement de la syntaxe française est sans équivoque, le masculin l'emporte sur le féminin comme aiment à le redire les petits garçons qui récitent leurs leçons de grammaire. Mais est-ce le masculin qui l'emporte ou bien le féminin qui disparaît ? [...]
[...] La différence des sexes est-elle ou non naturelle ? La question est lourde d'enjeux puisque de la réponse dépend l'ultime justification aux inégalités sociales qui continuent d'opposer le masculin au féminin. C'est évidemment du côté de l'étude du fonctionnement du cerveau que se situe le débat. La psychologue canadienne D. Kimura s'est efforcée de faire la synthèse de ce que nous pouvons aujourd'hui tenir pour certain, dans un domaine pourtant délicat. Dans son ouvrage Cerveau d'homme, cerveau de femme ?(2001) elle rappelle tout d'abord que l'intelligence moyenne des uns et des autres, autant qu'il soit fiable et possible de la mesurer, est rigoureusement la même. [...]
[...] Cette modestie trouve peut-être sa source dans le faible taux d'accès aux Grandes Ecoles alors que certaines d'entre elles parmi les plus prestigieuses leur ont été interdites jusqu'à un passé très proche : l'Ecole Polytechnique n'est ouverte à la mixité que depuis 1972 fait d'autant plus paradoxal que les résultats scolaires des filles sont de loin meilleurs que ceux des garçons : en des filles d'une même génération accèdent au bac quand les garçons ne sont que 56%. Les femmes sont des hommes moins visibles que les autres, elles forment une majorité silencieuse ignorée. [...]
[...] Serait-ce confirmer ce que notre expérience de l'orientation scolaire paraît confirmer ? Les garçons sont scientifiques et les filles littéraires ? Avec toutes les conséquences dont une telle distinction est porteuse ? Les filles seraient dès lors plus imaginatives, plus sociables mais aussi plus bavardes, plus sentimentales etc. Deux bémols viennent tempérer ce résultat. D'une part, l'étude réalisée nuance considérablement cette distinction : la supériorité des garçons vaut pour le raisonnement, pas pour le calcul, celle des filles pour l'aisance verbale, pas pour l'étendue du vocabulaire. [...]
[...] Le sexe ou bien le genre ? II Pourquoi cette éviction ? A - L'ensemble des mesures d'exclusion des femmes vise à faire de celles-ci des irresponsables De 1804 à 1938 les femmes françaises ont été tenues par le droit pour des incapables, au même titre que les enfants et les fous. Placées sous la tutelle des hommes, elles furent donc traitées comme des mineures mais punies plus durement pour des fautes semblables : en 1810, la loi punit l'homme infidèle d'une amende et la femme adultère de la prison. [...]
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