I. L'Université populaire de Caen, une structure au service du savoir pour tous
II. L'Université populaire de Caen, entre « culture de résistance » et promotion de « valeurs universelles »
[...] Ainsi, cette « Université populaire » se caractérise par la non-délivrance de diplômes. De plus, il est intéressant de remarquer la volonté de l'Université populaire de Caen de s'inscrire entre « l'élitisme de l'université » et « l'improvisation des cafés philo ». En effet, ces deux composantes, a priori contradictoires, résument en fait la véritable identité de la structure, c'est à dire à la fois la qualité des informations transmises et le principe du cycle lié au domaine universitaire et l'ouverture à tous les publics liés à la tradition des cafés philo. [...]
[...] Par exemple, le théâtre de Caen sert de cadre pour les conférences philosophiques de Michel Onfray, le Musée des Beaux-Arts de Caen lui accueille la plupart des conférences de sciences humaines et même le prestigieux Mémorial de Caen est le lieu où l'on peut écouter le séminaire sur « Penser la Shoah ». De fait, par cette rapide énumération, nous comprenons aisément la volonté de contextualiser les conférences et les séminaires dans des lieux ouverts et chargés en code culturel comme le musée ou le théâtre. Cependant, l'Université populaire de Caen n'a pas oublié sa tradition, entre université et café philo. [...]
[...] Ainsi, l'éducation populaire s'inscrit dans le fait que le pouvoir ne doit appartenir qu'aux citoyens dans une visée universaliste et populaire. Cependant, depuis quelques décennies, le terme « d'éducation populaire » serait devenu désuet voir déprécié. En effet selon Jean-Pierre Nossent, « le rejet du terme est ( . ) lié à une lecture erronée induite parfois par des pratiques paternalistes qui se réclament d'elle et qui partent du postulat de l'incompétence populaire ». Malgré tout, il continue son article en affirmant que l'éducation populaire est avant tout « une pratique culturelle de résistance ». [...]
[...] En effet, suite au « choc » provoqué par l'accession au deuxième tour de l'élection présidentielle française du candidat d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, le 21 avril 2002, le philosophe Michel Onfray décida de créer cette structure dans une nécessité d'éducation collective. Cette structure, il la revendique dès sa création comme libertaire et gratuite. Cependant, à la lumière de nos premiers développements, il est nécessaire de se poser la question suivante : dans quelles mesures l'Université populaire de Caen s'inscrit-elle véritablement dans le champ de l'éducation populaire ? Quelles sont ces caractéristiques, ses valeurs ? Pour répondre à ces questions, nous nous focaliserons dans une première partie à la structure même de l'université populaire de Caen. [...]
[...] L'Université populaire de Caen, entre « culture de résistance » et promotion de « valeurs universelles » : Selon Jean-Pierre Nossent, « le sens de l'éducation populaire consiste à chercher sans cesse des voies originales de lutte contre les oppressions politiques, les exploitations économiques et les assujettissements identitaires qu'une culture dominante marchandisée voudrait nous faire prendre pour un progrès ou pour une évolution inéluctable ». Ainsi, lorsque nous observons le logo de l'Université populaire de Caen, nous remarquons de suite l'iconographie relative à la résistance contre la culture liée au capitalisme, au vieux combat contre le fascisme et l'obscurantisme. Par exemple, le fond rouge renvoie traditionnellement à la couleur du communisme tandis que le poing levé relève lui de l'imaginaire de la lutte et de la résistance. Ensuite, le parcours et la personnalité même de Michel Onfray expliquent cette culture de la résistance. [...]
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