1989, Sciences humaines, sciences sociales, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Corps et âme, Notes ethnologiques d'un apprenti-boxeur, Loïc Wacquant, boxe, enquête de terrain, stade préliminaire, étude sociologique, onservation participante, salle de sport, jeu cinétique, violence
Ce document répond à 6 questions relatives à l'observation de la pratique de la boxe. Ces questions portent plus précisément sur un extrait de "Corps et âme. Notes ethnographiques d'un apprenti-boxeur" publié par Loïc Wacquant en novembre 1989 dans "Actes de la Recherche en Sciences Sociales".
[...] Notes ethnographiques d'un apprenti-boxeur, n° 80 - Loïc Wacquant (1989) - Observation de la pratique de la boxe Ces données semblent correspondre au stade préliminaire de l'enquête. En effet, il s'agit d'un rassemblement de prises de notes sur les événements quotidiens qui interviennent pour le chercheur. C'est donc un premier jet, un rendu brut et sans tri qui nécessite un travail postérieur de réappropriation et d'analyse plus poussée. C'est ce sur quoi va s'appuyer l'étude du sociologue. Dans les différents extraits, l'observation est aussi acteur de son étude dans le cadre de l'observation participante. [...]
[...] Une certaine stabilité (morale, familiale, financière) dans l'environnement quotidien du sportif est en effet nécessaire pour persister dans la pratique du « grand art ». En fait, l'aliénation des gens ordinaires et le caractère sacré du gymnase sont renforcés par la nature sacrificielle de la boxe, qui oblige les pratiquants à vivre des vies presque totalitaires. Afin de se préparer à la violence du combat, chaque boxeur est absolument soumis à un entraînement quotidien comme sur des roulettes et à un certain nombre de règles. [...]
[...] Non seulement les formateurs ont veillé à ce que les suggestions non nominées soient criées et que chacun se sente responsable de répondre en intervenant, mais ils ont également limité la pratique à de courtes périodes de temps. La salle de sport est aussi le creuset qui entretient le feu du désir boxeur, la croyance collective en la validité des valeurs indigènes, sans laquelle personne ne peut s'aventurer longtemps entre les cordes. Le gym est une « machine à fabriquer l'esprit de discipline, l'attachement au groupe, le respect d'autrui comme de soi et l'autonomie de la volonté » qui se définit dans une double relation de symbiose et d'opposition au quartier et aux réalités du ghetto (misère, désespoir, ségrégation raciale et économique, insécurité et danger permanent, purgatoire social, dévastation). [...]
[...] Il est aussi accepté et considéré comme l'un des leurs par les autres membres. Le plan de la salle délimite les pans sociaux de l'activité qui se joue ainsi. L'agencement du gymnase est révélateur à cet égard : les murs de la salle d'entraînement sont tapissés presque partout d'affiches de combat de boxeurs locaux et de stars de renom, entretenant apparemment une "illusion d'une "chaîne d'existence" de la grande boxe" Le jeune boxeur veut augmenter sa valeur en respectant les croyances et les règles de la salle jusqu'à ce qu'il devienne champion. [...]
[...] Ils sont régis par des règles strictes et immuables et par une hiérarchie où DeeDee est au sommet. L'entraînement quotidien du boxeur est routinier, austère et ennuyeux. On se sacrifie et on s'offre en sacrifice au métier de boxeur - la notion de sacrifice étant le moteur des espoirs des boxeurs amateurs qui rêvent d'intégrer les rangs professionnels. L'entraînement est basé sur la routine des coups et des gestes, des avancées et des mouvements de la tête et du torse. [...]
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