Penser l'éducation populaire comme un lieu de socialisation politique des classes populaires

Thèmes abordés

Éducation populaire, classe sociale, classe populaire, socialisation politique, espace politique, système néo-libéral, Fernand Estèves, politique, politisation, éducation politique, histoire de l'éducation populaire

Résumé du document

L'éducation populaire, dès sa naissance, est issue de la philosophie des Lumières. Son objectif : former le citoyen, notamment pour cimenter les acquis de la révolution (Caune ; 2005).
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Si l'animateur social et socio-culturel n'est pas un scientifique, il doit être capable de s'emparer des savoirs afin de monter en compétence. Ce n'est que de cette manière qu'il pourra socialiser à la politique sans tomber dans l'endoctrinement. Deux types de savoirs peuvent être distingués : les savoirs émancipateurs et les savoirs pacificateurs.

Extraits

[...] Conclusion : l'éducation populaire doit repenser sa place Comme nous l'avons vu au fil des années, l'éducation a perdu sa place de lieu de socialisation politique, parfois même, ce qui est le plus grave volontairement. Désavoués par leur municipalité, seules face au pouvoir, les associations sont de plus en plus seules. Leur cantonnement a des prestations de services les mets dans une situation de concurrence mortifère pour l'éducation populaires (Lepage ; 2001). Conscient que les classes populaires sont celles qui ont les plus besoin du politique et celles qui en sont le plus éloignés, l'animateur doit se politiser et savoir éviter les écueils, notamment en termes de jugements que lui tend le système néo-libéral. [...]

[...] L'éducation populaire doit toutefois permettre à l'individu de ne pas sombrer dans l'antiintellectualisme. Si ces intellectuels sont des « flics symboliques », selon les mots de Bourdieu, il ne faut pas laisser le dégoût de ces intellectuels détourner les individus des savoirs émancipateurs. Bourdieu rappelle également que le mouvement ouvrier français a beaucoup souffert d'anti-intellectualisme. Il ne faut pas reproduire cette expérience malheureuse et se couper des intellectuels (P. Carles ; 2001). Démocratiser les savoirs scientifiques est la seule façon de permettre aux individus de se sentir compétent, et donc légitime, à exprimer une opinion. [...]

[...] - Le cens caché ; réseaux ; Daniel Gaxie ; Volume 5 ; 1987 ; p45-46 - Ecole libérale, école inégale ; Yves Careil ; note 4 p12 ; extrait tiré de : P.Pernoud ; 1995, pp 183-184. - L'histoire est un sport de combat ; J. Confaveux, C. Eff & Philippe Mangeo ; entretien avec Gérard Noirel. Entretien réalisé par .Revue Vacarme n° juillet 2005. - 10e anniversaire de la mort de Paulo Freire ; éducation des Adultes et développement 69/2007 ; Peter Mayo - La sociologie est un sport de combat ; Pierre Carles ; Editions Montparnasse ; 2001 - Initiation à la sociologie ; Alain Accardo ; 1983 ; Le Mascaret, p12. [...]

[...] Penser l'éducation populaire comme un lieu de socialisation politique des classes populaires I. Le rôle initial de l'éducation populaire : la formation du citoyen L'éducation populaire, dès sa naissance, est issue de la philosophie des lumières. Son objectif : former le citoyen, notamment pour cimenter les acquis de la révolution (Caune ; 2005). Cette idée de donner à tous les savoirs nécessaires pour devenir citoyen est une idée qu'on retrouve chez Cacérès : « Donner à tous l'instruction et la formation nécessaire, afin qu'ils deviennent des citoyens aptes à participer activement à la vie du pays » (Cacérès ; 1964, P5-6) Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un constat s'est imposé : ni l'instruction, ni la culture, ne protègent l'individu des populismes (Lepage ; 2005). [...]

[...] Il parle de cette éviction des classes populaire des instances dirigeantes comme d'un phénomène inquiétant. De plus, il rappelle que les réalités sociales font que les classes moyennes, de plus en plus, du côté des consommateurs d'activité alors qu'ils étaient auparavant très représentés au sein des instances élues de l'éducation populaire. Il y a donc des intérêts de classes convergents dont il faut se saisir (Estèves ; 2005). Ces réalités sociales ont donc tendance à augmenter la déconnexion entre les associations et les publics qu'ils sont censés toucher. [...]