Sexisme, uniformes, tenues uniques, religion, Philippe Perrenoud, institution normative
En septembre 2014, un mouvement de contestation a vu le jour sur twitter à travers le hashtag « #balancetonbahut ». Derrière cet hashtag, des jeunes de filles qui se plaignent du caractère sexiste des réglementations vestimentaires dans les lycées. Cet événement permet de réanimer le débat sur le rapport entre les institutions scolaires et leurs rapports aux corps, ce qu'il convient de porter et à la norme en général.
[...] D'autre part, elle est un héritage de la conception chrétienne du corps. L'enveloppe charnelle dans la religion chrétienne est synonyme de péché et d'instinct. Il doit être contrôlé par l'esprit pour ne pas céder à la tentation et au mal. En ce sens, il serait du devoir de l'école de participer à l'exercice d'un contrôle sur le corps. Ainsi, aucune loi ou réglementation officielle ne donne un pouvoir normatif à l'école sur le corps. Cependant, dans l'usage les établissements scolaires dans leurs règlements intérieurs élaborent des règles concernant la correction des tenues. [...]
[...] D'autre part, si depuis la loi Jules Ferry de 1882 l'école est gratuite, laïque, et obligatoire, la loi du 15 mars 2004 « interdit aux élèves de l'école publique le port de signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». Cette règlementation parait logique seulement comme nous l'avons vu dans la première partie l'héritage chrétien est tout de même très important dans l'enseignement français. Ainsi, cette mesure anime un débat concernant le port du voile musulman. Sans nous prononcer sur cette question, nous soulignons seulement que le pouvoir normatif de l'école sur les tenues vestimentaires a une importance sociétale non négligeable. Il permet de traiter des sujets extrêmement clivants comme l'exclusion des musulmans ou encore la domination des femmes. [...]
[...] La tenue correcte à l'école : un débat sociétal En septembre 2014, un mouvement de contestation a vu le jour sur twitter à travers le hashtag « #balancetonbahut ». Derrière cet hashtag, des jeunes de filles qui se plaignent du caractère sexiste des réglementations vestimentaires dans les lycées. Cet événement permet de réanimer le débat sur le rapport entre les institutions scolaires et leurs rapports aux corps, ce qu'il convient de porter et à la norme en général. Dans ce court exposé nous nous intéresserons aux établissements scolaires et leur pouvoir normatif à travers leur acceptation de la correction vestimentaire. [...]
[...] Seulement, aujourd'hui cette norme se heurte à des problématiques sociétales. Le problème du sexisme et de la religion Face à ce pouvoir normatif, les élèves ont toujours tenté de contourner ces règles. Comme l'explique le sociologue Philippe Perrenoud en théorisant ce qu'il appelle le « métier d'élève ». En effet, ce contrôle su corps arrive dans un moment de construction identitaire qu'est l'adolescence. En ce sens, il parait normal que ce contrôle provoque des comportements de déviance de la part des élèves. [...]
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