Exposé de 20 minutes portant sur une problématique sur l'anthropologie du corps
[...] Les dépenses sont délimitées à la fois, par rapport au nombre d'invités et par rapport à la durée de l'évènement fixée en jours. Ces dépenses concernent l'achat des bœufs à abattre, la quantité de riz nécessaire, le cout de l'animation effectuée par des groupes folkloriques, et surtout les achats de linceuls et des différents accessoires de la fête. Le montant de ces dépenses, parfois très important, peut susciter des débats au sein de la famille. A l'issue de cette réunion familiale, la communauté est prévenue et la famille sollicite les autorisations officielles auprès des autorités, en précisant les noms des corps à exhumer. [...]
[...] Les rites funéraires donnent aux morts une existence sociale, même si le souvenir des personnes décédées peut créer des liens entre les vivants, les rites sont plus efficaces, ils imposent des moments pour évoquer les disparus, des lieux spécifiques, des objets précis, qui sont autant d'occasions de communication sociale. Les historiens y voient un moyen de dédramatiser la mort en lui conférant des pratiques légitimées comme le décrit Philippe Ariès « La mort apprivoisée ». Les anthropologues s'interrogent sur l'importance de la ritualité aujourd'hui, par rapport au rôle primordial qu'elle a joué précédemment. Le rituel permet aussi de définir ce qui parait être la « bonne mesure » de l'attachement aux morts. [...]
[...] Certains jeunes réclament d'en réduire la durée et d'observer le rituel avec simplicité, peut-être dû à la transmission intergénérationnelle d'un patrimoine qui se limite de plus en plus.La vie quotidienne des descendants est fortement impactée par la manière dont ceux-ci honorent leurs ancêtres. Si la tradition n'était pas respectée, alors, des représailles pourraient être exercées, sous forme de malheurs, de maladies . Moyen spécifique d'entretenir la cohésion familiale autour des défunts, ce rituel est aussi une occasion d'apprendre aux enfants à communiquer avec les aïeux. [...]
[...] S'il est démesuré, il peut engendrer une indisponibilité sociale de la personne traumatisée par le deuil. La société actuelle et ses caractéristiques affectent les traditions, l'inscription territoriale des familles n'est plus la même, la transmission du patrimoine physique est limitée par la saturation de l'espace et des terres ; l'institution sociale craque sous les coups de la modernité. Cependant, les différentes étapes du « retournement des morts » de Madagascar restent un témoignage marquant du corps dans la trame du sens social. [...]
[...] Selon les croyances locales, avant de devenir « Razana », c'est-à-dire, intermédiaire important entre Dieu et les hommes, les morts doivent passer par différentes étapes quasi obligatoires. Les membres d'une même famille exécutent ce devoir envers leurs ancêtres au moins une fois dans leur vie. Cependant, la fréquence de cette cérémonie dépend des moyens financiers de chaque famille, chaque ménage invité doit faire un don en espèces à l'organisateur, en fonction de sa richesse et des habitudes propres à chaque famille. La période de préparation débute un an avant la cérémonie, permet d'établir le calendrier grâce à la contribution d'un personnage influent, une sorte de devin. [...]
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