Classe populaire, stratification sociale, Cayouette-Remblière, Schwartz, société de classes, inégalités sociales, élite ouvrière, classes supérieures, pratiques culturelles
Les deux textes à l'étude sont "De l'hétérogénéité des classes populaires (et de ce que l'on peut en faire)" de Joanie Cayouette-Remblière (2015) et "Vivons-nous encore dans une société de classes ?" d'Olivier Schwartz (2009).
Selon Joanie Cayouette-Remblière, les classes populaires se caractérisent par leur hétérogénéité. Si elles étaient traditionnellement appréhendées par la vision marxiste et donc présentées comme unifiées par une conscience de classe, cette vision semble obsolète au regard des inégalités de conditions d'existence et des rapports de dominations qui participent au processus de segmentation des classes populaires.
[...] Elle décrit ainsi de manière ascendante le pôle cité - familles immigrées (travail du père et mère au foyer, famille nombreuses et socialisation fortement genrée), le pôle cité - famille fragilisées (travail de la mère, absence ou chômage du père, répercussion sur le contexte familial), l'élite ouvrière (travail du père au centre de la famille, qui se distingue des franges plus basses par les nombreux sacrifices entreprit pour accéder à la propriété, par le rejet du stigmate et des cités), la famille populaire entre-deux, c'est-à-dire entre le « nous » et le « eux » de Hoggart, et enfin la petite fonction publique qui se situe à la frontière entre les classes populaires qui lui sont inférieures et les classes moyennes du privé. Ces configurations de positions sociales permettent alors d'expliquer les trajectoires scolaires, notamment les différences en termes de genre et de spécialisation professionnelle. Les traits des classes populaires selon JCR se caractérisent donc par l'existence des diverses configurations possibles et des clivages internes au sein de ces classes. [...]
[...] Ainsi, son étude est centrée sur les classes populaires en elle-même, sur leurs caractéristiques, leurs configurations tandis que l'analyse de Schwartz définit plus ces classes par rapport aux classes supérieures, aux rapports de dominations qui existent et non pas comme des classes en elles-mêmes, avec leurs propres caractéristiques. Autre point, l'analyse de Schwartz ressemble plus à une note, à un commentaire qu'à une étude. Elle ne comporte pas vraiment de données empiriques qui valideraient son propos à l'inverse de JCR. Cependant, les données étudiées par JCR comportent des limites. En effet, le choix du localisme, la spécificité du terrain étudié et le manque de certaines données entrave la généralisation des résultats. [...]
[...] Stratification sociale et parcours de vie - Les classes populaires 1. Les traits des classes populaires selon Schwartz et Cayouette-Remblière Selon JCR, les classes populaires se caractérisent par leur hétérogénéité. Si elles étaient traditionnellement appréhendées par la vision marxiste et donc présentées comme unifiée par une conscience de classe, cette vision semble obsolète au regard des inégalités de conditions d'existence et des rapports de dominations qui participent au processus de segmentation des classes populaires. Afin de mieux discerner les lignes de fractures au sein des diverses fractions qu'abritent les classes populaires, JCR s'appuient sur plusieurs variables recueillies à propos des élèves au cours de son enquête. [...]
[...] Il y a donc un écart entre classes populaires et classes supérieures mais aussi au sein même des classes populaires. Deux propositions peuvent pallier aux inégalités qui existent au sein des classes populaires mais aussi en général. La lutte contre les trappes à inactivité permettraient d'une part de réduire le chômage et d'autre part, de réduire le sentiment de « payer pour tout le monde » des travailleurs modestes, qui à terme pourrait causer de fortes divisions sociales. Pour inciter à l'emploi en augmentant l'écart entre allocations et salaire minimum, il serait plus judicieux de l'augmenter plutôt que de baisser les allocations ou encore de proposer des avantages sociaux tels que les mutuelles d'entreprise, les primes d'intéressement, la prise en charge des trajets domicile/travail ou encore le prêt d'une voiture de fonction. [...]
[...] Cette solution permettrait de lutter à la fois contre les inégalités au sein des classes populaires grâce à la valorisation du travail et contre les inégalités en général. Documents : De l'hétérogénéité des classes populaires (et de ce que l'on peut en faire) - Joanie Cayouette-Remblière (2015) Vivons-nous encore dans une société de classes ? [...]
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