I- Les candidats se confrontent au cours d'une compétition institutionnalisée
II- Les candidats construisent la légitimité de leur accès à la fonction présidentielle
III- De la manifestation d'un désintérêt des individus à l'action contestataire
[...] Les débats politiques télévisés permettent aux candidats de mettre en spectacle un charisme attendu des spectateurs. L'article précité de Courrier international analyse les candidats au regard de leur « présidentiabilité » ou encore de leur prestation comme « tribun du verbe » (document 1). Les candidats construisent leur programme sur la satisfaction des intérêts privés. Pour Michel Foucault, la « gouvernementalité » constitue une forme d'exercice du pouvoir qui succède à celles de « l'État de justice » et de « l'État administratif » des siècles précédents. [...]
[...] De la même manière, un candidat a tendance à légitimer sa seule présence par son « poids » dans les sondages politiques. Ainsi, au cours de cette campagne présidentielle, des indicateurs de popularité en temps réel ont été mis en place par de nombreux médias, comme l'illustre la « boîte à sondages » de la chaîne BFM TV (document 3). Dans un texte intitulé « L'opinion publique n'existe pas », Pierre Bourdieu met en évidence le fait que l'opinion publique est présentée comme une addition d'opinions individuelles. [...]
[...] Cette réflexion fait écho aux débats politiques des candidats. Si ces derniers n'ont pas recours à la violence physique, leurs échanges ne sont pour autant pas dénués d'agressivité. Un article paru dans Le Monde reprend les termes de François Fillon évoquant sa convocation en vue d'une mise en examen pour emplois fictifs. Il qualifie cet acte « d'assassinat politique » et en appelle aux Français, même ceux qui le « combattent », à « résister » (document 5). D'autres métaphores guerrières figurent dans un article de Courrier international présentant les analyses de la presse étrangère sur un débat entre cinq candidats favoris. [...]
[...] Des proches du mouvement Nuit debout ont entrepris leur contre-campagne présidentielle intitulée « Miroir 2017 » (document 6). * Les développements précédents remettent en cause la doctrine classique de la démocratie représentative entendue comme le régime d'un peuple souverain. Dans « Principes du gouvernement représentatif », Bernard Manin fait en effet remarquer que « la démocratie représentative n'est pas un régime où la collectivité s'autogouverne, mais un système où tout ce qui tient au gouvernement est soumis au jugement public ». [...]
[...] L'abstention à l'occasion du scrutin est-elle la manifestation d'un renoncement à son droit de participation politique ? A contrario, il pourrait s'agir d'une volonté de remise en cause de la légitimité des gouvernants. Dans un entretien entre Brice Teinturier, directeur général d'Ipsos, avec des internautes, le premier note que la participation électorale est essentielle « pour donner de la légitimité aux gouvernants » et que « l'abstention est un danger pour la démocratie, elle la vide d'une grande partie de sa substance » (document 8). [...]
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