Illettrisme, politiques publiques, pouvoirs publics, phénomène social, catégories sociales
L'illettrisme est un phénomène social majeur en France. Ce phénomène n'est, par conséquent, pas sans rendre compte de l'investissement des pouvoirs publics : ces derniers, conduisant des politiques publiques visant à résorber l'illettrisme, ne sont toutefois pas « à la hauteur de l'enjeu et le nombre de personnes illettrées s'accroît » selon des données statistiques établies en 2011. Il s'ensuit que parmi les 9% d'illettrés qui sont clairement établis en France par les données statistiques, les illettrés ont des profils extrêmement diversifiés qu'il convient de prendre en compte dans leur ampleur. L'illettrisme n'est évidemment pas sans conséquences multiples sur ces mêmes profils, puisqu'il contribue à creuser les inégalités sociales et à constituer un frein sérieux au taux d'emploi et d'insertion des personnes affectées par ce phénomène grandissant.
[...] Au niveau européen, « un groupe d'experts mis en place par la Commission européenne a entamé ses travaux pour déterminer les politiques les plus efficaces pour lutter contre l'illettrisme en Europe » (document 8). Cette campagne de lutte contre l'illettrisme est portée par des personnages de haut rang et des dignitaires de l'Union européenne, à l'instar de « la princesse Laurentien des Pays-Bas, envoyée spéciale de l'UNESCO pour l'alphabétisation », mais également une mobilisation de la société civile, « onze spécialistes universitaires, politiques et économiques » composant ce groupe d'action publique (document 8). [...]
[...] C'est donc, par-delà le simple examen formel de la définition de l'illettrisme, un examen in concreto de ce dernier qui est entrepris pour le caractériser au mieux et répondre également, de façon effective, aux défis sociaux qu'il comporte. L'examen in concreto est d'abord une analyse statistique et empirique. L'illettrisme est un phénomène qui touche entre « de la population âgée de 18 à 65 ans » en 2010 (document et « des personnes qui travaillent » (document en France. Il touche indistinctement à la fois des personnes de cette tranche d'âge et des actifs, comme en témoigne le document cité. [...]
[...] Toutefois, ce n'est pas qu'à échelle européenne que les politiques publiques sont engagées contre l'illettrisme. Au niveau national sont engagées des politiques publiques à la fois d'un point de vue politique et d'un point de vue technique. Le point de vue politique a souvent consisté à présenter « certains discours militants présentant la maîtrise de l'écrit comme la solution au problème de l'exclusion » (document 7). Cette conception vient du fait que la liaison entre exclusion et illettrisme se fait au profit d'une interprétation de la « cause majeure de l'illettrisme qui semble être la non-acquisition (ou l'acquisition fragile) de la maîtrise de la langue écrite à l'école » (document associée à de la pauvreté ou des situations d'exclusion d'emploi, alors même que « les personnes en situation d'illettrisme ont néanmoins acquis - en dehors de la culture écrite - de l'expérience, une culture et un capital de compétences » (document 1). [...]
[...] leur handicap empêche toute évolution de carrière ou reclassement » selon Hervé Fernandez, de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (document 4). Il s'ensuit évidemment une stagnation des moyens matériels et des conditions d'amélioration de la situation de la personne touchée par le phénomène, ce qui est corroboré par le fait que « le nombre de bénéficiaires de formation n'est pas à la hauteur des besoins » estimés à 1,7 million de salariés (document 4). Quoi qu'il en soit, par-delà les profils-types, des situations concrètes sont à l'œuvre et marquent des situations psychologiques de fragilité du fait des représentations sociales liées à ce phénomène d'illettrisme dans la société française : ainsi Emmanuel « traîne-t-il dans sa vie professionnelle, mais aussi dans sa vie privée » l'illettrisme (document autant que Dominique qui « se souvient du sentiment d'infériorité ressenti à l'égard des autres ouvriers » quand la question de l'illettrisme est abordée (document 4). [...]
[...] B - Les critiques de ces politiques publiques engagées contre l'illettrisme Les acteurs engagés dans la lutte contre l'illettrisme ne manquent pas de souligner que malgré les efforts engagés par les pouvoirs publics, « les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics ne permettent pas de lutter suffisamment contre ce fléau » (document 5). Ces critiques s'organisent principalement autour de deux perspectives : le manque de systématisation de la doctrine du service public de lutte contre l'illettrisme et la mauvaise identification de catégorie sociologique affectée par ce phénomène. D'un côté, les politiques publiques souffrent, pour les auteurs, d'une certaine systématisation de la doctrine d'action des politiques publiques contre l'illettrisme. En effet, « s'agissant de l'illettrisme hors travail, les dispositifs existants destinés aux adultes sont dispersés, peu suivis et peu évalués » (document 5). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture