Le gouvernement, depuis les années 90, a mis en place un certain nombre de mesures luttant contre le tabagisme.
A partir de 1991, la loi « Évin » a amorcé une période de fortes augmentations du prix des cigarettes. En 2003 et 2004, la baisse des achats en volume s'est accentuée. La loi du 24/07/2003 interdit la vente ou l'offre gratuite de tabac aux moins de 16 ans dans les débits de tabac et tous commerces ou lieux publics. L'arrêté du 5 mars 2003 donne l´obligation d'apposer visiblement sur les paquets vendus un avertissement de caractère sanitaire. Le 15 novembre 2006, un décret fixe les conditions d'application de fumer dans les lieux publics en deux étapes : février 2007 et janvier 2008.
Le scénario fictif suivant est donc posé dans le cadre de cette étude:
Le ministère de la Santé souhaite aujourd'hui poursuivre ce processus de lutte contre le tabagisme. Il souhaite savoir si les mesures prises depuis 1991 ont apporté une modification du comportement des fumeurs. Il s'interroge également sur la nature des prochaines mesures à envisager pour renforcer la lutte antitabac en France, afin de définir si le comportement des fumeurs et la perception du tabac a évolué depuis le début des années 90.
Les objectifs de cette étude (fictive) sont :
- Définir la manière dont les différentes mesures prises depuis les années 90 sont perçues par les fumeurs
- Mesurer leur impact éventuel afin de déterminer des orientations à prendre en termes de nouvelles mesures et/ou de communications visant à renforcer la lutte contre le tabagisme.
- Porter une attention particulière sur la perception de la loi du 15 novembre 2006 interdisant de fumer dans les lieux publics.
[...] Le fumeur d'aujourd'hui consommerait donc du tabac en pleine conscience des risques encourus pour sa santé. Nous développerons cette question dans la phase quantitative. Les communications de lutte contre le tabagisme L'ensemble des personnes interrogées exprime l'idée que les images dans les communications d'intérêt général auraient plus d'impact que les mots. Selon une personne, les communications anglo-saxonnes de lutte contre le tabac seraient plus offensives et plus marquantes que les communications françaises qui prendraient soin de ne pas choquer la population française». [...]
[...] Le fumeur, nous l'avons vu, a tendance à chercher une réassurance à travers des croyances. La vue d'images choquantes induisant souvent une réaction défensive, le fumeur pourra alors opérer un mécanisme de refoulement (tentative immédiate d'oubli des images et du ressenti associé) ou se rassurer à travers une croyance de type : je suis un petit fumeur donc je ne cours pas ce risque Les communications chocs qui reposent essentiellement sur la peur, doivent donc être utilisées de manière ponctuelle et en alternance avec des communications de nature plus informative. [...]
[...] l'arrêté du 5 mars 2003 : les inscriptions à caractère sanitaire sur les paquets de cigarettes Les trois personnes interrogées s'accordent autour de l'idée que ces inscriptions n'auraient pas ou peu d'impact sur les fumeurs. Une des trois personnes exprime de l'agacement face à ces avertissements, les deux autres interviewés disent ne plus remarquer ces inscriptions. En revanche l'idée est exprimée que des images de personnes ou d'organes malades apposées sur les paquets de cigarettes auraient un impact plus important. Nous approfondirons cette question des inscriptions dans la phase quantitative. [...]
[...] Verbatim : - à un moment où je suis stressée aussi, où j'ai besoin de décompresser, ça va ma détendre de fumer une cigarette, quand je suis un petit peu, énervée, comme si ça m'apaisait, je sais pas si ça apaise vraiment la cigarette, mais en tout cas, le geste, le fait de fumer une cigarette m'apaise. Le fumeur et le rapport à la cigarette Trois types de cigarettes sont décrits dans les entretiens (suite) : La cigarette-réflexe : elle est allumée en société, dans une ambiance fumeur, par l'excitation provoquée par une discussion, ou devant la télévision, parfois s'en sans rendre compte. Le mimétisme joue un rôle important dans la consommation de cette cigarette. [...]
[...] La dépendance n'est donc pas facilement reconnue car elle est considérée comme la preuve d'une addiction. Par ailleurs la dépendance psychique est souvent occultée dans le discours, le discours conscient fait référence à la dépendance physique. En effet, reconnaître la dépendance, surtout psychique, c'est prendre le risque de se percevoir et d'être perçu comme un drogué, donc d'être jugé et stigmatisé dans une société qui selon le discours recueilli, appréhende de plus en plus l'acte de fumer comme étant une déviance. [...]
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