Dans cette optique, il paraît important de savoir quelles sont les manifestations et les impacts des représentations sur les relations interpersonnelles dans une organisation. Quelles sont leurs origines individuelles ou collectives ? Quel est leur rôle au sein des principaux processus sociaux de l'entreprise ?
Pour répondre à ces questions, nous proposons ici une vision synthétique et théorique des recherches et des réflexions portant sur ces thèmes, en procédant à deux phases distinctes.
Dans un premier temps, nous définirons et nous détaillerons la notion de symbolisme à partir de travaux de références. Nous discuterons alors de l'intérêt et des principes majeurs des approches basées sur les représentations sociales. Nous pourrons alors apprécier la valeur épistémologique de ces approches dans le cadre d'une application managériale et entrevoir les aspects méthodologiques et expérimentaux impliqués.
Dans un second temps, nous appliquerons nos connaissances théoriques à l'analyse des relations interpersonnelles au sein de l'entreprise. Nous étudierons ainsi les apports de l'approche des RS à l'analyse des relations sociales dans le cadre de recherches en science des organisations. Nous pourrons ainsi en évaluer le rôle et apprécier les rapports humains dans l'entreprise sous l'angle de la cognition et de la perception.
[...] Rhoades et Arnold (1999) proposent ainsi d'utiliser les représentations sociales pour élaborer une taxinomie des réponses individuelles aux situations de conflit en entreprise. A travers une large étude empirique, ils montrent de fortes similarités dans les représentations de leurs sujets et en déduisent des liens de convergence entre les différentes perceptions cognitives du conflit et des relations interpersonnelles impliquées. Ils prouvent également par leur étude tout l'intérêt de l'approche des RS dans le cadre de l'observation et de l'analyse d'un fait social typique de l'entreprise, ouvrant ainsi des perspectives de recherche sur d'autres thèmes spécifiques. [...]
[...] 589- BREAKWELL Glynis M., Mental models and social representation of hazards : the signification of identity process, Journal of Risk Research, vol.4, pp. 341- CHANLAT Jean-François, Vers une anthropologie de l'organisation, dans CHANLAT Jean-François, L'individu dans l'organisation : les dimensions oubliées, Presses de l'Université Laval - Eska Editions, pp.3- CLARK Margaret S., FITNESS Julie, BRISSETTE Ian, Understanding people's perceptions of relationships, FLETCHER Garth J. O., CLARK Margaret S., Blackwell Handbook of Social Psychologie : Interpersonnal processes, Blackwell, pp. 253- CROZIER M., FRIEDBERG E., L'acteur et le système. [...]
[...] Elles représentent donc une approche optimale de la perception et de la pensée des individus dans le cadre de relations d'influence, de pression, de conflit ou de collaboration. Elles peuvent également être considérées comme des filtres interprétatifs ou des instruments de décodage favorisant une production originale et un remodelage complet de la réalité, une réorganisation de type cognitif où les connotations idéologiques et les perceptions (individuelles ou collectives) prennent une place essentielle (Abric, 1989). La principale approche méthodologique et issue des travaux sur les RS concerne l'identification et la distinction des deux composantes essentielles (et fortement dépendantes) d'une représentation : Le noyau central, composé d'éléments de définition fonctionnels ou normatifs : il constitue la signification sociale et l'organisation du contenu de la représentation (thèmes principaux, notions référents, etc.) Le système périphérique, composé d'éléments descriptifs et d'attentes : il constitue l'illustration ou la diversification du contenu de la représentation (concepts associés et adjacents, perpectives, visions spécifiques, etc.) Plus concrètement le noyau central ou noyau primaire est composé de concept généraux (ou “métaréférents”) et communs à un ou plusieurs groupes d'individus. [...]
[...] Nous étudierons ainsi les apports de l'approche des RS à l'analyse des relations sociales dans le cadre de recherches en science des organisations. Nous pourrons ainsi en évaluer le rôle et apprécier les rapports humains dans l'entreprise sous l'angle de la cognition et de la perception. La nature et le format de cette étude nous interdisent toute vocation de prouver empiriquement nos réflexions et nos hypothèses. Notre travail se veut néanmoins objectif et aspire plutôt à proposer une brève synthèse théorique de l'apport du symbolisme et des représentations à l'étude des comportements et des relations interpersonnelles dans les organisations, au travers d'une exploration de la théorie et à partir de plusieurs éléments du cours de “sciences sociales et direction générale”. [...]
[...] Le symbolisme ne peut être abordé sans parler de parole et de langage : dans le cas du langage, l'ensemble des données est défini par un état de langue pour un groupe dialectal donné à un moment précis ; aucun fait étranger à cet état ne pourrait être retenu. La notion correspondante d'un état de symbolisme n'implique en revanche aucun type d'inclusion ou d'exclusion de ce genre. Tandis que le la parole est construite individuellement mais en référence à un système commun à tous (mots, phrases, expressions, etc.), le symbolisme est construit à partir de données initiales semblables mais aussi de données et de faits idiosyncratiques issus des expériences, connaissances et croyances propres à chaque individu (Sperber, 1974). [...]
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