La thématique du jeu est récurrente dans la société actuelle. Les jeux concernent tous les âges et toutes les origines sociales. Ils sont innombrables et de multiples espèces : jeux de société, d'adresse, de hasard, de plein air, de patience, de construction… Le mot « jeu » appelle les mêmes idées d'aisance, de risque ou d'habilité. Il entraîne une atmosphère de délassement ou de divertissement. Le jeu évoque une activité sans contrainte mais aussi sans conséquence pour la vie réelle.
Pour R. Caillois le jeu ne produit rien : il est essentiellement stérile. Les jeux d'argent, paris ou loteries ne font pas exception : ils ne créent pas de richesses, ils les déplacent seulement. Selon lui, cette gratuité fondamentale du jeu est bien le caractère qui le discrédite le plus. Il ne faut cependant pas imaginer le jeu comme étant une activité dénuée de toute règle. Au contraire, celles-ci sont bien présentes et essentielles au bon fonctionnement de tous jeux.
Ce dossier ne traitera pas du jeu dans sa globalité ; il portera principalement sur les jeux de hasard et d'argent. Les joueurs, si on appelle ainsi toute personne qui participe, occasionnellement ou régulièrement à un jeu de hasard ou d'argent, ne sont en rien des individus à problèmes ou des marginaux. Au contraire, ils sont devenus majoritaires dans la société actuelle.
Face à toutes les situations « déviantes » que ces jeux autorisent, de nombreuses mesures voient le jour. En effet, suivant la logique « Vous fumiez et bien jouez maintenant !!! », une mention préventive a, par exemple été ajoutée au ticket de jeu comme ce fut le cas sur les paquets de cigarettes il y a quelques années maintenant. D'autre part, un registre des interdits de casinos a été mis en place au niveau national et la carte d'identité y est devenue indispensable.
Dès lors, nous pouvons nous interroger sur la place des jeux de hasard et d'argent sur nos sociétés actuelles.
[...] Et celui qui lie Guy marchand, André Pousse, Lio, Jena De Rosnay et Arthur ? Réponse : ils ont tous fait de la publicité pour les jeux d'argent. Les premiers pour les loteries de la FDJ, les seconds pour le PMU. Pour parler aux Français et vernir leur image publique, les opérateurs n'hésitent pas à jouer la carte des vedettes et du petit écran. Et ça marche. Le slogan avec le PMU, on joue comme on aime du trio Pousse-Marchand-Lio court encore sur les lèvres des téléspectateurs. [...]
[...] D'ailleurs, les femmes n'y entreront qu'à partir de 1986. On y pratique majoritairement et quasi exclusivement les jeux de cartes. Pour les jeux d'argent, les cercles sont contraints d'obtenir une autorisation du Ministère de l'Intérieur, et celle-ci n'est délivrée qu'à la condition que la ville ne comporte aucun casino ou que le cercle lui ait précédé. Les casinos Les casinos ont longtemps été perçus comme des lieux de prestige, réservé à une élite, qui a faim ne joue pas C'est l'idée développée dans les ouvrages de Dostoïevski[8] et Zweig[9] . [...]
[...] Ce qui est la base même de tout jeu. Un jeu sans principe d'incertitude n'aurait plus aucun intérêt. Parallèlement, un jeu où l'on n'aurait jamais l'espoir de gagner, un jeu où l'on n'aurait pas la certitude de triompher serait un attrape-nigaud. Le jeu c'est donc avant tout une construction mentale, un schéma, une recherche. Le joueur de machines à sous développe l'envie de trouver une solution à un problème. Une éducation ludique s'instaure tranquillement où le joueur est son propre maître. [...]
[...] R.Caillois nous propose finalement de rechercher si le destin même des cultures, leurs chances de réussite, le risque de stagnation ne se trouvent pas également inscrits dans la préférence qu'elles accordent à l'une ou à l'autre des catégories élémentaires et qui n'ont pas toutes une égale fécondité : il s'agirait donc d'une sociologie à partir des jeux et non pas d'une sociologie des jeux. Bibliographie Ouvrages ARIÈS Philippe, L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime, Paris, Plon p. AUTREMENT, Passion de joueurs : poker, casinos, bourse : ils ont choisi le risque, le jeu, la peur, Paris, Autrement p. BETBEZE Jean-Paul, Le loto, Paris, PUF, coll. Que sais-je 1ère éd p. BOURDIEU Pierre, Le sens pratique, Paris, Ed. de Minuit BROMBERGER C., Passions ordinaires. Du match de football au concours de dictée, Paris, Hachette Littératures, coll. [...]
[...] Descriptions du jeu pathologique Le psychanalyste Edmund BERGLER propose, en 1957, dans son ouvrage «The psychology of gamgling une description systématique du «gambler du joueur pathologique, qu'il oppose au joueur du dimanche Selon Edmund BERGLER, il existe six caractéristiques du joueur pathologique : Il doit jouer régulièrement : il s'agit là d'un facteur quantitatif, mais dont l'importance ne peut être négligée : comme pour l'alcoolisme, la question est ici de savoir à partir de quand le joueur joue trop. Le jeu prévaut surtout les autres intérêts. Il existe chez le joueur un optimisme qui n'est pas entamé par les expériences répétées d'échec. Le joueur ne s'arrête jamais quand il gagne. Malgré les précautions qu'il s'est initialement promis de prendre, il finit par prendre trop de risques. Il existe chez lui un vécu subjectif de thrill (une sensation de frisson, d'excitation, de tension à la fois douloureuse et plaisante), durant les phases de jeu. [...]
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