Mémoire sur les internats, basé sur une étude de terrain. Pour répondre à la problématique "l'internat est comme une micro-société", une méthodologie basée sur les observations et les entretiens a été utilisée.
[...] J'ai préféré faire cette étude sur l'ensemble des chambres pour que cela soit plus significatif que les quelques témoignages dans les entretiens. Je regardais si la chambre était décorée et de quelle manière et je demandais également les raisons de ce choix de décoration directement aux internes présentes. J'ai également noté le nombre d'années d'internat et leur filière. J'ai aussi étudié le règlement intérieur[8] qui m'avait été remis par le proviseur et qui m'a aidé pour l'une de mes hypothèses sur le rôle de la règle. [...]
[...] Quelquefois, même si les règles sont clairement énoncées dans le règlement intérieur, les garants de la règle (les surveillants) sont un peu plus souples sur certains aspects. Les avis concernant les règles et leur application sont mitigés. En effet, quatre internes considèrent que les règles ne sont pas négociables alors que cinq autres pensent que c'est négociable en ce qui concerne l'extinction des feux. En effet, il est écrit dans le règlement intérieur que l'extinction des feux a lieu à 22h mais ces internes expliquent qu'elles peuvent tout de même continuer à parler en allumant une lampe de chevet. [...]
[...] Dans le cas du règlement de l'internat, le règlement est formel car il est écrit et tous les internes sont sensés connaître les règles de vie énoncées. Les internes pensent en majorité (sept sur dix) que le règlement intérieur de l'internat [14]est trop strict. Pour expliquer ce sentiment, elles sont quatre à évoquer le fait que le règlement est le même pour les mineurs et les majeurs et deux observations le montrent : Ils devraient faire un truc différent pour les majeures et les mineures quoi tandis que là ils appliquent pareil à des gens qui arrivent ici et qu'ont quinze ans et d'autres qui ont vingt ans pas deux règlements différents mais au moins plus tolérer pour ceux qui sont majeurs. [...]
[...] Mais cela s'est mal passé car elle ne se sentait pas bien à l'internat et a fait une dépression. Karine pense qu'elle avait mal vécu l'internat à cause de son caractère et de son manque de maturité : Euh disons j'étais jeune, j'étais beaucoup plus jeune j'étais aussi très rebelle, tu sais je me braquais vite donc dès qui y'avait un petit truc tout de suite y'avait un accrochage avec la personne et y'avait pas moyen de discuter quoi. Et j'pense que c'est ma maturité qu'a fait que maintenant j'arrive mieux à l'affronter ça reste encore un peu parce que forcément c'est ma personnalité mais maintenant, je m'apaise plus, voilà. [...]
[...] Trois autres expliquent qu'au début cela leur posait problème mais qu'elles se sont habituées avec le temps car elles n'avaient pas le choix : Ben en fait j'dis rien j'laisse faire parce que j'suis pas toute seule donc en même temps les autres ils font ce qu'ils veulent mais on partage la chambre donc on est obligés de faire avec les autres. Mais une interne a clairement dit que le manque d'intimité lui posait problème : - Voilà, ça c'est quelque chose qui m'embête . - Et comment tu fais pour le gérer ici ? - Ben à le vivre ben tout ce qui est sanitaires c'est des communs donc on a pas vraiment le choix donc souvent justement j'vais prendre ma douche quand d'autres ont fini ou quand y'a moins de monde. [...]
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