La révolte étudiante de Mai 68 en France. Des causes sociologiques ?

Résumé du document

Il existe une multitude d'approches possibles lorsque l'on évoque les événements de mai 1968 qui secouèrent la France dans son ensemble. Patrick Combes indiquait en 1984 que « la bibliographie générale sur Mai comprend aujourd'hui cinq cents titres ». L'analyse de ces faits étant complexe, de par son originalité et ses conséquences, la littérature abonde encore aujourd'hui pour tenter d'interpréter la France des années 1960.
Il s'agit d'un mouvement sujet à de nombreuses interprétations et qualificatifs, qui a touché énormément de domaines en plus du monde étudiant. Il est important de garder à l'esprit lors de la lecture de ce travail, qu'il a volontairement été fait abstraction des facteurs politiques et économiques pour n'analyser que le contexte sociologique et idéologique, qui à lui seul mérite que l'on s'y attarde.

Rares sont les ouvrages et les articles qui vont plus loin qu'un simple compte rendu des faits. Le but principal de ce travail est donc bien de se centrer sur la condition étudiante et les conditions dans lesquelles elle évolue par l'articulation entre différents ouvrages et articles d'hier et d'aujourd'hui. Il mettra également en avant des contradictions entre les auteurs quant à l'analyse de la condition étudiante et les causes sociologiques l'ayant menée à la révolte.
Nous tenterons de dégager tout d'abord des causes issues d'un contexte international avec la guerre du Viêtnam et l'émergence d'idéologies autres que celles étudiées sur les bancs de l'école. Cette internationalisation comme on le verra dans la seconde partie, va amener la jeunesse étudiante à se métamorphoser, entraînant avec elle, l'université. Nous terminerons par un bref arrêt sur les manifestations étudiantes qui seront vues comme les causes de la paralysie à l'ensemble de la France.

Extraits

[...] D'autre part se trouvaient les assistants. Ces derniers pouvaient plus facilement se rattacher à la jeunesse plutôt qu'à des professeurs en inadéquation totale avec la réalité de l'université des années 1960[34]. De surcroît, Raymond Aron franchit un pas qu'Antoine Prost limite à un questionnement. Aron affirme que l'engagement massif d'assistants pour faire face à l'augmentation de population au sein des universités peut être une cause à part entière de la révolte au sein de l'université : Tous les observateurs des révolutions, Tocqueville, Pareto et les autres, savaient que l'élément le plus révolutionnaire n'est pas l'élément situé tout à fait au bas de la hiérarchie [étudiants] mais l'élément intermédiaire [assistants], celui qui s'est élevé déjà assez haut pour voir l'espace qu'il doit encore franchir avant d'arriver au sommet[35]. [...]

[...] Bien qu'il y a toujours eu des femmes à la télévision et des magazines réservés pour ces dames, force est de constater que l'image féminine se trouvait boycottée dans un rôle de ménagère. À partir des années 1960, la femme allait se retrouver face à un phénomène d'émancipation par l'émergence de la mode, de magazines spécialisés, de séries télévisées faisant ainsi sortir la femme de sa cuisine[89]. Partie III : De la crise à la révolte, le pas est franchi ! [...]

[...] Cette date est en effet le paroxysme du malaise au sein de l'université de Nanterre. Cette brusque montée en puissance des étudiants provient de l'arrestation d'un étudiant nanterrois lors de manifestations à l'encontre de la guerre du Viêtnam[114]. Le mouvement s'est appelé Le mouvement du 22 mars sur base de l'inspiration d'un mouvement ayant eu lieu à Cuba précédemment. Le mouvement du 26 juillet ayant eu lieu en 1953 sous l'impulsion de Fidel Castro et qui démontre une fois de plus, l'impact des figures symboliques durant la révolte étudiante de mai 1968. [...]

[...] cit., p Antoine PROST, op. cit., p Philippe BÉNÉTON et JEAN TOUCHARD, op. cit., p V. Supra. Jean-Denis BONAN, N.PERRET, Renan POLLÈS (réalisateur), Atelier de recherche (ARC) (Producteur) Le Joli Mois de mai DVD, Paris, France, Editions Montparnasse. Raymond ARON, op. cit., p Raymond ARON, op. cit., p Adrien DANSETTE, op. cit., p Edgar FAURE, L'éducation nationale et la participation., Paris, Plon p Alain TOURAINE, op. cit., p Patrick COMBES, op. [...]

[...] Cit., p [125] Alain TOURAINE, op. cit., p [126] Ibid., p 137; kristin ROSS, op. cit., p [127] EPISTÉMON, op. cit., p [128] Kristin ROSS, op. cit., p [129] Gilles le BÉGUEC, L'État dans tous ses États in Geneviève Dreyfus-Armand, Robert Franck, Marie-Françoise Lévy, Michelle Zancarini- Fournel (dir.), Les Années 68 Le temps de la contestation, Bruxelles, Complexe p ; Raymond ARON, op. cit., p [130] Luc BOLTANSKI et Ève Chiapello, op. cit., pp. 244-255. [131] Alain TOURAINE, op. cit., p. [...]