Stations de ski, sport, offices de tourismes, activités en station, construction territoriale, population, France
Comprendre les stations de ski et les diverses activités touristiques qui s'en suivent, c'est tout d'abord comprendre la part symbolique et l'imaginaire collectif autour de la montagne. En effet, selon le géographe spécialiste de la région alpine Philippe Bourdeau, cet imaginaire de la montagne « est largement marqué par des images et des valeurs de liberté, de régénérescence physique et psychologique, d'affranchissement des normes sociétales. Comme d'autres grands espaces (la mer, les déserts), la montagne est donc représentée comme un « antimonde », un lieu de rupture utopique et uchronique par rapport aux contraintes associées à l'univers quotidien urbain » (Bourdeau, 2008).
Cependant, suite à ce propos, nous pouvons apprécier une sorte de paradoxe dans la mesure où la création de stations touristiques de montagne, censé accueillir une foule de touriste, va à l'encontre de ce « retour à la nature » et aux conventions sociales des espaces densément habités comme peut l'être la ville dans toutes ses composantes.
Dès lors, il nous faut revenir sur le contexte qui a cristallisé l'implantation de ces stations dans un environnement naturel et difficile telle que la montagne, qu'elle soit alpine ou pyrénéenne. En ce sens, il nous faut rappeler que les premières stations de montagne, créées pour la plupart au début du XXème siècle, sont « nées dans des villages anciens ayant déjà un minimum de fréquentation touristique. La station grandit au gré des initiatives locales, en fonction des hasards du morcellement foncier. Du fait de leur ancienneté, ces stations sont relativement bien intégrées aux collectivités locales, avec des populations qui ont souvent participé directement au développement touristique » (Marcelpoil, Langlois, 2006).
[...] URL : http://journals.openedition.org/tourisme/280 Hugues, François, « Durabilité des ressources territoriales et tourisme durable : vers quelle convergence ? », Géographie, économie, société, vol. vol no pp. 133-152. McLuhan, Marshall, Pour comprendre les médias, Seuil, Coll. Points (pour la première traduction française pour celle utilisée ici) Marcelpoil, Emmanuelle, Langlois, Laurent, « Protection de l'environnement et développement touristique en station : du conflit à l'organisation des proximités », Développement durable et territoires [En ligne], Dossier 7 2006, mis en ligne le 09 novembre 2010, consulté le 09 juin 2019. [...]
[...] Toutefois, avant d'aller plus loin, il est nécessaire de se demander ce que revêt l'expression domaine skiable dans la législation française. Ainsi selon l'article R. 122-8-2° du code de l'urbanisme un domaine skiable est définit comme « une piste de ski alpin ou un ensemble de pistes qui ont le même point de départ ou qui communiquent entre elles ou qui communiquent par le seul intermédiaire d'une ou de plusieurs remontées mécaniques. La surface du domaine skiable prise en compte est la somme des surfaces des pistes de ski alpin. [...]
[...] Toutefois, avant cela, il serait judicieux de comprendre ce que revêt le terme de « grande station », opposé naturellement aux petites. Selon le rapport adressé au Premier ministre de l'époque Dominique de Villepin et intitulé « Attractivité des stations de sports d'hiver : reconquête des clientèles et compétitivité internationale » (2006), le député de la Savoie Vincent Rolland propose d'envisager les stations de ski en trois catégories : Les grandes stations d'altitude Elles regroupent souvent les plus grands domaines skiables du monde, ont un enneigement garanti et de qualité. [...]
[...] Cette rupture s'incarne notamment dans l'envie de ne pas utiliser la voiture, dont l'emploi est très mal perçu dans la mesure où elle ne facilite pas « l'immersion » et le dépaysement attendu lors du séjour » (Bonnemains, 2016). Dès lors, les stations de montagnes françaises ont fait le pari ces dernière années de prendre en compte cette problématique porteuse du développement durable pour accompagner en même temps le développement des espaces ruraux. C'est ce que confirme François Hugues. Selon lui, « outre les principes généraux de la durabilité appliqués au cas du secteur touristique, il convient de reconnaître que le tourisme durable prend une tonalité particulière dans le contexte français (fortement marqué par le développement d'un tourisme fordiste). [...]
[...] En effet, « du plan neige dans les années soixante, visant à développer une offre de ski à la demande, à la loi sur le développement des territoires ruraux, en passant par la loi montagne de 1985, la montagne française dispose de mesures de protection, mais aussi d'aménagements qui ont favorisé tant le maintien d'une culture et d'une identité montagnardes que la fixation des populations locales dans leurs vallées natales » (Rolland, 2005). Ainsi, à la lumière de ce propos, il faut donc lier développement des territoires montagnards à celui du développement des stations. C'est que nous allons apprécier dans le prochain développement de notre revue de littérature sur le sujet. Développement des stations de montagne Pour Jean Corneloup et al. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture