Rompant avec les héritiers d'A. Comte (E. Durkheim, F. Simiand), Aron introduit en France la sociologie allemande, dominée par Max Weber. Après la guerre, Aron aide à découvrir les œuvres de Tocqueville ou W. Pareto. Ses recherches portent sur l'étude des sociétés industrielles, des rapports qui s'y instaurent entre la structure sociale et le régime politique. Confrontant l'expérience des régimes «constitutionnels pluralistes» aux errements des totalitarismes, ses analyses comparatives font ressortir la fragilité et les chances des sociétés démocratiques: à égale distance d'un système négateur des libertés et d'un Etat qui ne se chargerait pas d'«atténuer» les rigueurs du hasard social», la réalité des sociétés occidentales esquisse une synthèse dont les utopies politiques n'ont que trop souvent manqué la formule.
Quand Raymond Aron mourut en automne 1983, les premiers exemplaires de ses Mémoires, l'ultime des presque quarante livres écrits par ce philosophe social et idéologue, l'un des plus connus de la seconde moitié de notre siècle se trouvait déjà sur les bureaux des rédacteurs des principaux journaux et magazines de France .
Les nécrologies laudatrices, les articles circonstanciés sur sa vie et son oeuvre qui sont de mise dans ce cas là ainsi que les éloges profonds prononcés à son adresse par les hommes politiques et les représentants en vue de la classe intellectuelle occidentale, tout cela sur des pages entières de la grande presse, ont mis en évidence un fait quelque peu inattendu: il s'est avéré qu'Aron avait conquis plus de respect parmi ses adversaires idéologiques que de reconnaissance chez ceux dont il avait toute sa vie défendu les convictions.
[...] Cette conception sociologique est basée sur une interprétation très particulière de la notion d'idéologie. Proclamant que l'idéologie était une fausse conscience, foncièrement opposée à la science, adoptée par un groupe social afin de justifier ses actes et d'étayer ses ambitions sociales, qu'elle était le produit d'une société technologiquement sous-développée et où de nombreux problèmes économiques, sociaux, politiques restaient à résoudre, les auteurs de la théorie de «désidéologisation» affirmaient que les pays développés avaient dépassé le stade du développement social nécessitant une idéologie et étaient entrés dans une ère nouvelle «non idéologique», que l'heure avait sonné de la «fin de l'idéologie». [...]
[...] Aux non-marxistes comme aux marxistes. Là-dessus, il n y a plus de débat. Et tout a été dit. En revanche, les lectures partielles de Marx, les lectures politiques, les lectures partisanes, ont, elles, des effets redoutables, que je me dois de dénoncer. Lévy: Au fond, votre grand livre sur le marxisme, ç'aurait pu être le système des interprétations de Marx, une table raisonnée des déviations. Aron: Tâche impossible parce qu'infinie, Il y a beaucoup trop de marxistes. Il y a beaucoup trop d'équivoques. [...]
[...] Young dans le roman parabole «The rise of the meritocracy, 1870-2033» et fut utilisé dans des études portant sur l'élaboration de recommandations en vue d'améliorer le système d'éducation. Après que Bell (né en 1919) eut fait paraître sa «Formation de la société post-industrielle» (1973), le terme de méritocratie a été employé pour désigner le nouveau principe de gestion de société, considéré comme susceptible d'éliminer la bureaucratie, la technocratie, ainsi que de modifier la structure de classes de l'ensemble de la société. [30]. A. Touraine, La Société post-industrielle, Editions Denoël, Paris 1969. [31]. R. Aron, Mémoires. Julliard, Paris, p R. Aron, Mémoires, Julliard, Paris, p [33]. [...]
[...] L'Humanité, p décembre 1983. [18]. R. Aron, Les désillusions du progrès, Paris 1969. [19]. R. Aron, Mémoires. Julliard, Paris, p [20]. R. Aron, Mémoires. [...]
[...] Il occuperait une place vide dans l'ensemble de mes écrits»[66]. La question de savoir pourquoi un des idéologues les plus en vue et les plus doués de notre époque n'a pas écrit ce livre présente incontestablement un certain intérêt certain pour les marxistes, car il dépasse de beaucoup le cadre de la biographie personnelle d'Aron. On trouve une grande partie de la réponse dans les Mémoires elles-mêmes, mais absolument pas dans les explications que leur auteur propose. Les circonstances qui l'ont empêché de réaliser son projet vieux d'un demi- siècle ne se sont nullement limitées, bien entendu, à un fatal concours de circonstances. [...]
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