La place de la femme noire dans les Amériques Noires est très complexe. Des recherches ont été effectuées par des historiens et par des sociologues sur l'existence de ces femmes de couleur. Certains penseurs, tel que Roger Bastide par exemple pensent que les visions qui ont été effectuées à ce sujet sont antinomiques, car selon des études, la femme noire aurait eu une position qui lui aurait été très « enviable », car pendant la période coloniale les femmes noires pouvaient faire l'objet de désir sexuel de la part du maître blanc, de ce fait leur place pouvait être enviée de la part des Hommes noirs, mais également de la part des femmes blanches. Tandis que d'autres études au contraire pensent que la femme noire aurait été victime d'une triple discrimination de par sa race, son sexe et sa culture.
Ruth Landes s'est également penché sur l'histoire de la condition de la femme noire. Selon ses observations, aux Etats-Unis, la femme noire aurait été discriminée, il dit que même si celle-ci avait davantage de facilité à trouver un travail par rapport à l'homme noir, celle-ci travaillait doublement, car en plus d'effectuer le travail domestique chez elle, c'est elle qui allait travailler à l'extérieur pour nourrir sa famille. Du côté des anglo-saxons, la femme noire occupait une place importante au sein de sa famille, on parle de la famille matrifocale. Celle-ci était au centre de la maisonnée, tout passait par cette dernière. En ce qui concerne les Amériques Latines, c'est grâce aux survivances des héritages culturels africains, que la femme noire a pu obtenir une place privilégiée au sein de la communauté dans laquelle elle se trouvait. A titre d'exemple, nous pouvons citer le cas de la religion, qui a été « un tremplin pour la femme de couleur » selon Roger Bastide. Dans l'introduction de l'ouvrage « les femmes de couleur en Amérique Latine », il souligne l'importance de ne pas oublier les aspects négatifs qu'ont dû endurer les femmes noires durant la période de l'esclavage et les conséquences de celle-ci.
Souvent, lorsque nous évoquons la résistance des esclaves, la rébellion des marrons, nous faisons allusion en général aux hommes uniquement. Mais qu'en est-il de la résistance des femmes esclaves, qu'en est-il de la rébellion des « marronnes »… ? Nous n'en entendons point parler, sinon que très peu, mais elle existe, et c'est un point que différents chercheurs traitent dans leur œuvres (ouvrages et/ou articles). Il faut savoir que les femmes noires ont joué un rôle majeur dans la lutte contre leur condition d'esclave dans la mesure où elles refusaient de se soumettre aux viols de leurs maîtres blancs. Cela leur valait des coups de fouets jusqu'au sang, mais rien n'y faisait à partir du moment où elles pouvaient garder un peu de leur dignité. En outre, les femmes esclaves, noires étaient logées à la même enseigne que les hommes esclaves noirs et travaillaient aussi durs qu'eux dans les champs. En plus de ces labeurs, les femmes défendaient leurs enfants contre l'inhumanité de l'esclavage et cherchaient à les protéger de cette condition d'esclave.
Pendant longtemps la femme noire a été éloignée, ignorée des actions mises en place pour la libération, l'émancipation des personnes soumises. En 1866, aux Etats-Unis, a été créé une Association pour l'Egalité des Droits. Celle-ci devait mener une unique campagne pour le vote des Noirs et celui des femmes blanches, il n'était pas encore question des femmes noires dans la campagne. L'un des arguments contre les droits de vote des femmes était de dire, que la femme noire était faible et qu'elle avait besoin de l'homme car seule, elle ne pouvait rien faire. Lors d'un meeting des femmes, la féministe Sejouner Truth « démolit » les arguments absurdes des hommes qui ne voulaient pas entendre parler des droits des femmes : « j'ai labouré, planté, engrangé, et nul homme ne m'a surpassé ! Ne suis-je pas une femme ? J'ai travaillé et mangé autant qu'un homme- quand je le pouvais et j'ai même supporté le fouet ! Ne suis-je pas une femme ? J'ai mis treize enfants au monde et presque tous ont été vendus en esclavage. Et quand j'ai hurlé ma douleur de mère, Dieu seul m'a entendue ! Ne suis-je pas une femme ? » , C'est grâce aux féministes telles que Sejourner Truth que peu à peu, la femme de couleur a gagné sa place en tant que Femme.
Il semble important de préciser que la femme noire qui avait une position qui n'était pas enviable, lorsqu'elle était dans la société dominée et contrôlée par les blancs, avait une position différente lorsqu'elle était entourée de personnes noires, en effet nous verrons qu'elle occupait la place centrale au sein de la maisonnée, on parle de famille matrifocale, mais également dans la religion…
Nous verrons donc au cours de cet exposé, le rôle joué par la couleur noire, les diverses places occupées par les femmes noires, pendant l'esclavage, et également durant la période coloniale.
[...] L'existence de l'homme esclave et son droit à s'unir avec une femme de sa condition était niée de bien des façons. Les barrières sociales, symboliques et spatiales entre esclaves des deux sexes étaient nombreuses, rendant fragiles, voir inexistants les liens filiaux. La condition de la femme noire dans le monde des esclaves Exploitations sexuelles et prostitution Le maître ayant droit de propriété sur ses esclaves, les abus sexuels furent nombreux car très répandus dans le système esclavagiste. L'exploitation sexuelle des esclaves femmes ne pouvait être punie puisque le motif de viol ne pouvait être reconnu que s'il avait été perpétré sur une femme blanche ou libre. [...]
[...] Symbolisme du noir et du blanc. A partir de ce tableau, nous pouvons constater que ces deux couleurs renvoient à des idées qui sont diamétralement opposées dans nos sociétés, conférant ainsi une dimension symbolique à cette opposition. L'usage de ces couleurs dans le langage courant et dans les représentations sociales sert à décrire des idées bien précises et distinctes. Il serait par exemple inconcevable de véhiculer des représentations où le blanc évoquerait l'enfer, le mal ou encore la mort où le noir évoquerait le paradis, la pureté ou le bien. [...]
[...] Achille abordant le rêve le plus profond de l'homme ou de la femme noire : sortir avec un(e) Européen(ne). Aussi lors des Rencontres Interraciales de 1949, Louis T. Achille explique que l'on peut se demander si le mariage interracial n'est pas pour le conjoint coloré une sorte de consécration subjective de l'extermination en lui-même et à ses propres yeux du préjugé de couleur dont il a longtemps souffert Il voudrait expliquer les échecs de ces mariages par cette théorie. En effet, pour lui certaines personnes sont prêtes à épouser un homme ou une femme d'une autre origine ayant une culture ou une condition inférieure à la leur au nom de la déracialisation alors qu'ils ne l'auraient pas fait si le conjoint avaient été de la même origine qu'eux. [...]
[...] L'étude concernant le rôle de la femme noire dans les religions afro-brésilienne sera faite dans des endroits où il y a une population assez importante de femmes noires (Bahia, Ceara entre autres). La religion afro-brésilienne a toujours été pratiquée par les esclaves, mais au début, on n'y faisait guère attention. Pour les blancs, il s'agissait plus de superstitions qu'autres choses. Pour ces croyants, Dieu aurait délégué ses pouvoirs à ses ministres il était donc partout présent. Seul une personne sage et qui avait un savoir, pouvait être le trait d'union entre les divinités et les Hommes, celle-ci était une femme : la yalorisa, ou mère de saint La mission de la femme dans la religion La mère de saint pour mener à bien sa mission, a besoin d'aide (surtout féminine) de la part des croyants. [...]
[...] C'est donc le sexe de la femme esclave et sa fécondité qui lui ont donné ce pouvoir sur l'homme dans le système esclavagiste. Ce terme de condition du ventre exprime le fait que l'enfant qu'une esclave mettra au monde sera lui aussi esclave toute sa vie et appartiendra lui au maître de celle-ci. Et la première spécificité de l'esclavage féminin se situait sur ce terrain, à la fois institutionnel et symbolique de la transmission filiale de la condition servile. La condition du ventre faisait obligatoirement de la femme esclave la garante de la continuité de l'esclavage car elle apportait au maître une nouvelle main d'œuvre gratuite. [...]
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