Analphabétisme, illettrisme, insertion sociale, éducation, accès à l'école, autonomie, bien-être humain, décrochage scolaire, système éducatif, inégalités, capital humain, alphabétisation, marginalisation sociale
Depuis 1948, l'acquisition de compétences de base telles que la lecture et l'écriture est considérée comme un droit humain inaliénable. Cependant, la persistance et l'aggravation de l'illettrisme constituent l'une des plus grandes dettes de la société. La déclaration mondiale sur l'éducation pour tous de 1990 est l'un des accords les plus consensuels en matière d'éducation. Cette déclaration réaffirme le droit de tous les individus à recevoir une éducation qui réponde à leurs besoins éducatifs fondamentaux tout au long de leur vie. Le grave problème de l'illettrisme dans les pays développés et sous-développés reste l'une des questions prioritaires à résoudre depuis qu'il a été discuté en profondeur. Bien que l'analphabétisme et principalement l'analphabétisme fonctionnel (les personnes qui ont des compétences de base en lecture, écriture et calcul, mais qui ne sont pas en mesure d'utiliser ces compétences efficacement dans les situations du quotidien) soient présents dans tous les pays du monde, c'est dans les nations les plus pauvres que ces déficiences sont les plus prononcées.
Les adultes analphabètes, en particulier les femmes, sont exclus socialement et économiquement et travaillent généralement dans des conditions précaires et informelles. Plus de 15% de la population mondiale est actuellement analphabète et donc exclue de l'éducation et donc exclue de toute possibilité de participer activement à la société de la connaissance. Des peuples entiers subissent les conséquences du manque d'accès à l'outil de communication le plus fondamental de la société moderne.
L'une des principales raisons qui ont conduit à l'identification de l'analphabétisme comme un problème est l'émergence d'informations statistiques sur l'éducation dans le pays. Les données sur le nombre de personnes ne sachant ni lire ni écrire ont commencé à être consolidées comme un élément standard des recensements nationaux dans le monde entier à partir de 1840. En raison du développement technique constant, il est devenu nécessaire d'élever le niveau d'éducation de l'ensemble de la population. Notre société est devenue une société de communication et d'information. La maîtrise de la lecture et de l'écriture devient de plus en plus importante pour s'orienter dans notre société et participer aux activités sociales, culturelles et politiques.
[...] En outre, les personnes faiblement alphabétisées ont une capacité limitée à prendre des décisions importantes en connaissance de cause dans leur vie quotidienne, car elles ont du mal à remplir des formulaires et des demandes, à comprendre les politiques gouvernementales, à lire les étiquettes des médicaments ou des produits alimentaires, etc. L'aspect social est également atteint, car les personnes plus instruites sont capables de réfléchir de manière critique aux différents problèmes de leur société, mais si c'est le contraire, il y a souvent peu de participation aux questions pertinentes, de sorte que peu à peu une société indifférente se forme. Les personnes en situation d'illettrisme cachent souvent leurs difficultés parce qu'elles ont honte et vivent dans la crainte constante que leur problème soit reconnu. [...]
[...] En outre, bien qu'une grande partie de la population analysée se déclare en bonne santé, les cas de personnes analphabètes souffrant de handicaps physiques ou mentaux nécessitent une offre différenciée et la prestation du service éducatif par des professionnels spécialisés, ce qui pourrait signifier envisager leur orientation vers des centres d'éducation spécialisée. Il leur est difficile de commencer un cours de lecture et d'écriture et d'admettre ainsi le problème. Les illettrés fonctionnels sont des marginaux à bien des égards : ils n'avancent pas professionnellement, participent à peine à la vie publique, sont psychologiquement tendus, souvent déprimés, ont des problèmes relationnels. Ils sont très dépendants de l'aide des autres, par exemple lorsqu'il s'agit de lire des instructions, d'étudier des horaires ou d'utiliser des distributeurs automatiques de billets. [...]
[...] La condition d'illettrisme empêche ceux qui en souffrent d'être pleinement intégrés dans la société, car elle isole les individus, empêche leur propre socialisation et risque de limiter celle de leurs enfants. Il est en effet reconnu que le capital culturel (et pas seulement économique) des familles a un impact important sur l'éducation de leur progéniture. Les élèves issus de familles où il y a des livres, l'habitude de lire, un ordinateur, l'accès à l'internet, une alimentation adéquate, de bonnes conditions de transport ou l'accès à diverses activités culturelles ou récréatives auront beaucoup plus de chances d'apprendre. [...]
[...] Le profil de la personne illettrée répond à deux phénomènes. L'un d'eux est le phénomène résiduel des personnes de plus de 65 ans qui ont dû commencer à travailler très jeunes ou s'occuper de parents. Et un autre phénomène marginal lié aux minorités ethniques ou aux immigrants. Le développement de l'alphabétisation et des compétences linguistiques avant la scolarisation formelle prépare l'enfant à réussir à l'école et dans la vie. Les enfants qui ont de mauvaises bases en matière d'alphabétisation avant d'entrer à l'école formelle sont plus susceptibles d'avoir des problèmes scolaires et d'abandonner l'école, ce qui augmente leur probabilité d'être confrontés à des résultats sociaux et emplois moins bons à l'avenir. [...]
[...] L'illettrisme peut être problématique à l'échelle individuelle lorsqu'il s'agit de documents essentiels pour tous. Qu'il s'agisse d'un certificat de naissance ou d'une carte d'identité, ne pas savoir ce que dit chaque morceau de papier peut vous compliquer la vie. Il existe de nombreuses situations où nous lisons chaque jour des choses importantes : ordonnances, modes d'emploi, panneaux de signalisation, etc. L'analphabétisme des adultes limite directement l'employabilité, en raison du faible niveau de connaissances. Cela augmente la probabilité que ces personnes restent dans un statut socio-économique faible. [...]
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