[...] Ce stage m'a permis de me rendre compte que les gênes relatives aux tâches quotidiennes que la personne ne pouvait plus réaliser du fait de son handicap étaient assez bien prises en charge par des aides à domicile et/ou l'entourage. En revanche, le respect de la volonté de l'individu m'est apparu comme n'étant pas toujours assuré et/ou apprécier de la même manière côté aidant du côté de la personne âgée. J'ai notamment observé que des personnes se plaignaient du fait que leurs besoins secondaires n'étaient pas satisfaits. Par exemple, une dame ayant une mobilité réduite se voyait refuser un achat de vêtement par sa fille alors qu'il s'agissait de son propre argent. Celle-ci affirmant que sa mère n'avait pas besoin de ce bien. J'ai également été interpellé par la situation suivante : Mme A, 85 ans, souffrant d'arthrose à de grandes difficultés à se déplacer. La chambre est située à l'étage. Pendant un certain temps, Mme passait ces journées dans sa chambre mais elle s'ennuyait trop. Elle a alors décidé de faire aménager une chambre au rez de chaussé. Ainsi elle a retrouvé une liberté de déplacement qui favorise la réalisation d'activités au sein de son logement. Cependant, pour des déplacements à l'extérieur, elle reste tributaire des autres et se plaint régulièrement, à ces moments-là, d'avoir parfois le sentiment d'être infantilisée malgré la bonne volonté de ces proches « croyant bien faire ».
Toutes ces situations mon conduite à réfléchir à cette idée toute simple et pourtant manifestement difficile à appliquer pour les aidants parfois. La dépendance n'est pas synonyme de perte de décision à moins qu'elle soit psychique et que la personne se mette en danger.
Ces constats m'ont amené à me poser la question suivante : Comment les personnes âgées en perte d'autonomie physique conservent-elles leur pouvoir décisionnel sur leurs choix et leur environnement ?
Je me suis orientée vers le milieu du maintien à domicile car c'est un domaine qui m'était inconnu et dont de nombreuses personnes âgées vantent les avantages.
Cette question intéresse le Conseiller en Economie Sociale et Familiale (CESF) car la perte d'autonomie est un domaine dans lequel il peut intervenir en termes de répercussions dans les actes de la vie quotidienne. La perte d'autonomie induisant des freins et des contraintes qui peuvent limiter la liberté et/ou réduire les choix. Le CESF peut, en effet, aider la personne pour l'aménagement de son logement, la constitution d'un plan d'aide mais aussi pour l'écoute des difficultés relationnelles que la perte d'autonomie peut engendrer. La personne peut dès lors faire part de ses choix personnels ou de ses frustrations, ses insatisfactions dans les domaines de son environnement quotidien (...)
[...] Les dispositifs les plus répandus sont des aides techniques de soutien avec des rampes et des moyens techniques mis en place dans les toilettes et la salle de bain. De plus, la domotique dont l'objet est d'améliorer la qualité de vie par l'utilisation des techniques informatiques et électroniques simplifie la gestion et la sécurité du logement et de la personne. Par exemple, il y a des systèmes qui coupent l'arrivée des fluides énergétiques en cas d'alerte ou une télécommande qui permet d'allumer les lumières, de fermer les portes, de baisser les volets. [...]
[...] Les enfants sont très présents, ils s'organisent et mobilisent des moyens pour donner un maximum de confort de vie à leurs parents et leur permettre d'aller jusqu'au bout dans les meilleures conditions possibles. Cette catégorie de familles est à l'écoute des personnes âgées et ne choisit pas à la place de son parent. La deuxième situation est celle où la famille quelquefois ne veut pas voir la perte d'autonomie. Elle ne veut pas percevoir certains dangers. Dans ces cas-là, les proches n'acceptent pas de voir leurs parents diminuer car cela leur renvoie une image négative de la vieillesse à laquelle ils peuvent s'identifier. [...]
[...] Les échanges favorisent la compréhension de la situation de l'autre et l'intervention du travailleur social dans son rôle de médiateur permet celle-ci. De plus, la temporalité est un facteur facilitant l'acceptation des choix de l'autre. Certains conflits nécessitent que les individus prennent du recul, réfléchissent à leur rythme. Mme infirmière de réseau me raconte : je me souviens d'une personne âgée qui voulait rester chez elle et dont les enfants étaient contre. Il a fallu de nombreuses discussions pour que la personne âgée puisse rester à son domicile. [...]
[...] 3-2 Les choix au quotidien qui permettent à la personne de rester actrice de sa vie La vie à domicile a des bénéfices que la vie en institution n'a pas, notamment au niveau des choix car lorsqu'on est chez soi on peut faire ce qu'on veut dans une large mesure. Le rythme de vie, la composition des repas, l'heure du coucher, les activités, la toilette, la gestion de l'argent et plus globalement tous les actes de la vie quotidienne nécessitent que l'individu devenu dépendant continu à faire des choix : d'interlocuteurs, d'aidants, d'organisation, de planification, de gestion. Ceux-ci favorisent le maintien de l'autonomie car ils permettent de renforcer l'intégrité et l'identité de la personne même si elle a une mobilité réduite. [...]
[...] Je suis obligée de manger vite et en plus je n'ai pas très faim à cette heure mais je mange quand même. Le témoignage de Mme auxiliaire de vie va dans ce sens : Il y a des personnes chez qui on a tellement de choses à faire qu'on a pas le temps de discuter. Vous savez deux heures, c'est vite passer. Pour les faire manger c'est vrai qu'on n'a pas trop le temps ; en général on n'intervient aussi pour le ménage. [...]
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