beauté, cosmétiques, corps, embellissement, maquillage, chirurgie, esthétique, société, antiquité, moyen-âge
Du grec kosmêtikos, et donc apparentés au kosmos, les cosmétiques, premiers vecteurs de l'embellissement corporel, ne sauraient se réduire à une façade mais se tournent bien vers une idée d'ordonnancement du monde et de sa valeur esthétique, en permettant une identification et une construction de la société par les apparences. Par des techniques d'embellissement variées, le corps, dans toutes les cultures et selon des modalités différentes, s'est fait d'une façon ou d'une autre le support d'une oeuvre d'art. Ces techniques, situées à différents niveaux - corps, visage, chevelure - comprennent également plusieurs dimensions. Elles peuvent prendre la forme d'une modification de structure par ajout ou retrait de matière, d'une action sur la texture et la couleur dans la perspective d'une mise en valeur ou au contraire, d'une dissimulation. Et lorsque l'art corporel entre en jeu, à la manière d'une toile, le corps se pare d'ornements, souvent chargés d'histoire et de symboles.
Ainsi si la beauté se conçoit comme quelque chose qui resplendit, plus que comme une simple série de critères, elle s'est malgré tout définie au fil du temps par un ensemble de standards qui n'ont cessé d'évoluer, jusqu'à parfois se contredire.
Quelles formes cette perpétuelle quête de la beauté a-t-elle prises et comment cette évolution s'est-elle opérée : est-elle due à un changement de la perception collective, procède-t-elle d'une mode aux aspects aléatoires ou détient-elle des fondements idéologiques ? En dehors de considérations purement esthétiques, que recherche-t-on par l'intermédiaire de la modification du corps et quelles en sont les conséquences sur les sociétés ? Qu'est-ce qui sous-tend cette volonté de ne pas montrer le corps « nu » ?
L'histoire de la beauté raconte une façon de voir le monde et est donc intimement liée à celle de notre société. Nous tenterons de mieux comprendre la quête de la beauté et ses enjeux sociaux à travers les peuples et les époques, de l'Antiquité à nos jours. La première partie sera consacrée à une vue d'ensemble de l'évolution et de la variété des techniques d'embellissement du corps à travers les âges. Puis nous étudierons la transformation des standards de beauté au fil du temps ainsi que leurs origines et impact sur les sociétés. Dans un dernier temps, nous évoquerons les dérives possibles et avérées d'une poursuite effrénée de la beauté vécue comme un sacerdoce. Une quête désespérée ?
[...] Les magazines vantent le charme des actrices de Desperate Housewives, et particulièrement de Teri Hatcher, qui semble même selon certains, plus jolie qu'à vingt ans et qui se prennent en main. Ces femmes qui ne passent pas toutes par l'étape bistouri en acceptant le temps qui passe, s'assument et choisissent de rester relativement naturelles, se posent dès lors en modèle pour des femmes désespérées par l'apparition de leur première ride. Elles s'y identifient alors qu'en parallèle on culpabilise la négligence à travers des avant/après dévastateurs Conditions de la prise de possession de soi La beauté devient dès lors un moyen d'affirmer sa personnalité, de se démarquer tout en se révélant, de se recréer, de se réinventer. [...]
[...] [204] Ibid. [205] Ibid. [206] Ibid. [207] Ibid. [208] Ibid. [209] Ibid. [210] Ibid. [211] Ibid. [212] Sciences Humaines.com. Tatouages et piercing Un bricolage identitaire ? http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=14&id_article =2722 [213] Ibid. [...]
[...] En effet, la minceur renvoie à l'efficacité, à l'activité, au rythme, à la légèreté et plus généralement, à la vie[210]. C'est le triomphe définitif de la beauté action, par opposition à la beauté décor. L'idée de mobilité est toujours plus forte et s'apparente là aussi à une notion de fonctionnalité, mais aussi d'érotisme, à travers la maîtrise des mécanismes du corps et la volonté de le mouvoir[211].L'art corporel tatouage, piercing, scarification - témoigne encore plus intensément de cette volonté de prendre possession de son corps, de le personnaliser selon ses propres goûts, de le maîtriser et de montrer au monde extérieur notre souveraineté personnelle. [...]
[...] Les soins se focalisent donc sur la netteté perdue de la peau. Au premier rang de ces soins persiste le blanc de céruse.[17]Pour avoir l'haleine parfumée, les femmes mâchent des graines de fenouil, de cardamome, des petits morceaux de certaines écorces[18]. Des recettes circulaient également en ce qui concerne l'épilation ou la teinte des cheveux. c. Du XVIème au XVIIème, le temps long des cosmétiques i. Le fard Les éléments clés de la cosmétique restent alors les fards blancs et rouges ainsi que les pommades. [...]
[...] La star doit posséder ces qualités car elles lui confèrent une présence érotique et un pouvoir de séduction imparable. Elle se pose dès lors en divinité et prodigue ses conseils, processus qui la rend accessible et contribue à élaborer une discipline en vue de se rapprocher de la beauté de son modèle[162]. L'actrice est alors le principal vecteur de l'accession à la beauté, à la fois source d'inspiration et modèle, mais cette accession, même si elle se démocratise, ne peut se faire sans effort. [...]
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