Harry Potter, Da Vinci Code, Marc Lévy, Anna Gavalda… sont autant de livres et d'auteurs qui ont créé des phénomènes de telle ampleur que rares sont ceux qui ignorent leur existence. A la vue de ceci, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi ces livres ont tant de succès, qu'est-ce qui amène les gens à acheter ces livres en masse. C'est la question que je me suis posée. Cela est d'autant plus intéressant qu'on entend de nombreux discours alarmistes quant à la diminution de la lecture en France et que le monde littéraire lui-même s'interroge sur son avenir face aux autres formes de culture (radio, télévision, Internet) alors qu'en même temps, les succès littéraires redonnent goût à la lecture chez certaines personnes. En effet, un article paru dans Lire expliquait que de nombreux lecteurs d'Harry Potter se sont mis à la lecture après avoir lu cette série. De plus, Olivier Donnat expliquait que la diminution du nombre de livres lus était due à la « ringardisation » du livre, alors que les succès littéraires sont à la mode.
Partant de cette interrogation, je me suis ensuite demandée si ces phénomènes éditoriaux avaient toujours existé, ou du moins existaient depuis la démocratisation de l'accès au livre en France, que l'on peut dater des années 1960, car depuis ces années, les livres sont devenus de plus en plus accessibles. En effet, les bibliothèques sont plus nombreuses et plus riches ; les points de ventes et de consultation se sont multipliés, les grandes surfaces et les établissements tels que la FNAC se sont mis à vendre des livres et c'est aussi l'époque de la « révolution » des livres de poche. Ensuite, j'ai émis l'hypothèse que, étant donné que de nombreuses personnes lisaient, ou du moins achetaient ces livres, ceux-ci répondaient à des problèmes de société ou à un besoin d'évasion ou autre. J'ai donc, pour cela, entrepris de retrouver toutes les listes des meilleures ventes depuis les années 1960, pour tenter de déterminer de quoi et vers quoi les lecteurs s'évadent car « un peuple heureux n'aurait peut-être pas eu d'histoire mais il n'aurait certainement pas de littérature car il n'éprouverait pas le besoin de lire. »
Or, en effectuant cette recherche, je me suis rendu compte que cette « catégorie » des « best-sellers » n'avait pas toujours existé en tant que telle et que de nombreux enjeux se dessinaient derrière celle-ci. En effet, si, au départ ces listes correspondaient à un simple indicateur du marché du livre pour les lecteurs, pour leur donner des idées de lecture pour l'été, elles sont devenues progressivement quelque chose à conquérir pour les éditeurs, à lire pour les lecteurs, à traiter pour les journalistes.
De plus, lorsqu'on étudie les listes des meilleures ventes, on se rend compte que celles-ci ne reflètent pas avec exactitude le marché du livre. Pour réaliser une analyse pertinente quant à l'évolution des goûts du public et à l'influence que les mass médias ont sur ces ventes, il serait nécessaire d'avoir des listes fondées sur les ventes réelles et les emprunts en bibliothèques ; or il est impossible de les obtenir pour la période étudiée. Ces listes montrent plutôt les enjeux du domaine. Ainsi, avant même de réaliser une étude quant aux raisons qui incitent les gens à acheter ces livres, il est nécessaire de savoir comment il s'est créé une catégorie des meilleures ventes, autrement appelée « best-seller ».
La question de départ est donc qu'est-ce qu'un best-seller ? On peut émettre comme hypothèses que les best-sellers ou les livres appartenant aux meilleures ventes, sont construits par les différents acteurs du monde littéraire : écrivains, éditeurs, institutions littéraires, lecteurs. Les best-sellers forment une catégorie historiquement construite. Cette catégorie a changé avec l'évolution du monde de l'édition et les achats des livres des Français. Ces listes constituent un enjeu économique et symbolique pour certains acteurs du champ littéraire.
Puis, on peut s'interroger sur la raison d'un tel phénomène de masse autour de certains livres. D'autant plus que, selon Robert Escarpit, le succès d'une œuvre est dû aux traits communs entre l'écrivain et le lecteur, lorsque les intentions de l'un et de l'autre coïncident. Or, lorsqu'un livre se vend à un million d'exemplaires, on est en droit de se demander comment un auteur fait-il pour réunir autant de personnes autour de ses idées. Toujours selon Robert Escarpit, le phénomène des best-sellers échappe à tout le monde : éditeurs, libraires, critiques, etc.
[...] Peu de noms inattendus et peu de noms nouveaux dans le palmarès. L'histoire littéraire garde de fervents lecteurs. Intérêt porté aux problèmes politiques actuels Parmi les essais, la vogue est aux lettres ouvertes. Les événements politiques ou artistiques influent sur le destin des livres, cette saison le prouve par deux exemples éclatants dans des domaines différents : Au moment où la révolution culturelle battait son plein dans les journaux, le succès du Petit Livre Rouge a été fulgurant ; inquiétude ? [...]
[...] Si c'est le capital économique prévaut, le livre sera dans une production élargie qui cherchera à en faire un succès qui touchera un large public grâce à des campagnes de promotions. En fait la question est : qu'est-ce qu'un bon livre ? Un livre qui se vend bien ? Ou un livre qui détient une valeur esthétique ? Les deux ne paraissent pas compatibles. Le capital économique étant le plus développé pour les livres appartenant aux meilleures ventes, ils ne sont pas considérés comme appartenant à la grande littérature. Surtout, il y une corrélation entre les meilleures ventes (classement économique) et les écrivains en rapport avec le monde marchand. [...]
[...] Cette catégorisation a également eu lieu grâce aux enjeux qu'elle soulevait. Ainsi, les grands éditeurs en ont fait un de leur principal but et le milieu littéraire a commencé à les accepter ne pouvant plus les ignorer. Cette catégorie en conséquence, gagné de l'importance en chiffre mais aussi en considération. Ensuite, nous avons voulu démontrer que la notion de culture de masse peut être utile pour étudier le phénomène des meilleures ventes de livres. Nous nous sommes alors rendus compte que ces deux notions souffraient d'un problème de reconnaissance. [...]
[...] La biographie sous diverses formes, s'accroche au présent, au gré de l'actualité politique, sociale ou culturelle. Néanmoins, on observe également que les romans historiques sont davantage lus qu'auparavant. En outre, depuis les années 1990, la bande dessinée se vend beaucoup plus. Selon Olivier Donnat, cela est dû au fait que les hommes qui appartiennent à la tranche d'âge 15-24ans lisent beaucoup de bandes dessinées alors qu'avant cela n'existait pas. Ainsi, le chiffre d'affaire dans ce secteur est sept fois plus important en 2004 qu'en 1990 et le nombre de bandes dessinées qui se placent dans les meilleures ventes ne cesse de croître. [...]
[...] Les livres les mieux placés dans la liste des meilleures ventes documents 2003 ne sont pas forcément des ouvrages ayant eu une longue durée de vie. Si les documents chocs de l'année 2003 ont en commun d'être tous les ouvrages à caractère polémique particulièrement appréciés des médias : Classement Ipsos/Livres Hebdo = a quantifié les ventes réelles (c'est-à-dire enregistrées en caisses des points de vente = incluant à hauteur de leurs parts de marché, tous les circuits de commercialisation : librairies de 1er et 2nd niveau, grandes surfaces culturelles et hypermarchés. [...]
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