Depuis quelques années, la police semble être au centre de nombreux débats. Que ce soit dans les médias, parfois via l'actualité, ou dans la bouche de nos politiques, c'est devenu un véritable thème de société. Ce fait s'est accentué lors des événements qui se sont déroulés en novembre 2005. La télévision passant en boucle des images d'affrontement entre des jeunes et les forces de l'ordre, la question de l'image du policier s'est évidemment posée. Ce moment peut être considéré comme un point de départ, ou comme le pic d'un phénomène s'inscrivant dans la continuité d'événements antérieurs. Le fait est que, depuis, le problème n'a pas été réglé, loin de là. On voit toujours ce type d'affrontements, comme récemment à la gare du Nord, et les médias continuent de montrer des signes de dégradation des relations entre les jeunes et les policiers. Ainsi, on a vu il y a peu dans les journaux télévisés, sans pouvoir attester de leur véracité, les reproductions de circulaires préfectorales donnant l'ordre à des policiers de ne plus aller dans certains quartiers. Cela peut être interprété comme une peur de la police vis-à-vis des jeunes mais semble surtout exprimer le malaise et la perte de dialogue social entre les forces de l'ordre et la jeunesse. Ce thème a également été repris dans la campagne présidentielle comme pour le débat sur la police de quartier qui pour beaucoup serait la solution à ces problèmes. Mais la véritable question ne semble pas être « comment régler ces problèmes ? », mais plutôt « y a-t-il réellement un problème ? ». En effet, nous avons tous là-dessus un avis orienté par les grands médias qui laissent souvent croire qu'il y a une guerre ouverte entre les jeunes et la police. Cela semble être une généralisation bien hâtive, d'autant plus que les jeunes sont souvent présentés comme des fauteurs de troubles qui cherchent justement les conflits avec l'autorité policière.
Ne pouvant évidemment pas étudier les rapports directs entre les jeunes et la police, nous nous sommes dit qu'il serait intéressant de voir l'image générale que les jeunes ont de la police. Le but est de voir s'il y a bien une rébellion des jeunes contre cette autorité, si certaines catégories sont plus à même que d'autres d'en vouloir à la police, ou encore si les jeunes n'auraient pas finalement dans leur majorité une vision plutôt positive de la police et de son travail. Dans les reportages faits régulièrement à la télévision, on ne parle en général que des jeunes issus de quartiers populaires, en difficultés sociales et économiques. Cela pose la question de savoir si ces problèmes relationnels entre jeunes et policiers n'existeraient pas dans les quartiers plus aisés. Nous chercherons également à voir s'il est légitime de la part des médias de présenter les jeunes comme ayant une véritable aversion envers l'autorité policière.
Avant de débuter cette enquête, il faut préciser quelques points. Tout d'abord, nous ne parlerons ici que de la police nationale (CRS inclus), la gendarmerie ne rentrant pas en compte étant donné qu'elle fait partie de l'armée. Cette enquête se base à la fois sur les méthodes quantitatives et qualitatives. Nous avons mis en place un questionnaire que nous avons soumis à cent jeunes (cf. annexe 1). En parallèle, nous avons réalisé cinq entretiens qualitatifs à partir du même guide d'entretien (cf. annexe 2): quatre lycéens parisiens et un jeune policier de banlieue parisienne, délégué syndical de l'UNSA-police, ont accepté d'y participer.
Nous verrons dans un premier temps comment nous avons construit notre objet, nos hypothèses, notre échantillon de jeunes et les problèmes que cela pose. Dans un second temps, nous verrons plus précisément le déroulement de l'enquête, les premiers résultats mais aussi leurs limites. Enfin, nous récapitulerons les résultats obtenus et les critiques qui peuvent être faites à notre travail.
[...] nous faire chier qu'autre chose, parce que les seules fois ou j'ai eu affaire à la police, c'était pour des contrôles d'identité, quand je me suis fait voler mon portable il y a très longtemps . mais sinon que pour des contrôles d'identité, des interpellations, des trucs comme ça. J'ai plein d'amis qui se sont fait agresser, frapper, j'ai eu pas mal d'embrouilles aussi euh . À l'extérieur et tout et . non j'ai jamais eu de . enfin je suis jamais tombé sur un flic au moment ou j'en avais besoin. [...]
[...] C'est une base de loisir avec un lac, on a fait du canoë kayak et on a carrément oublié qui c'était. Ils avaient juste un petit polo avec écrit police nationale, ils avaient pas l'uniforme. Puis ils nous parlaient, c'était un groupe de jeunes avec des cadres. - C'était plus des animateurs que des policiers ? - Voilà, et c'était cool. On sentait quand même un peu leur côté autoritaire parce que ça fait partie de leur personnalité, mais c'était cool. [...]
[...] Malgré l'importance du chiffre ainsi obtenu, il ne faut cependant pas négliger la possibilité de dissimulation de la part des jeunes interrogés. Dans le même registre, certains jeunes ont pu grossir volontairement la réponse apportée pour s'en vanter devant leurs amis. Question 8 : Si oui, pourquoi ? Pour un contrôle d'identité Pour porter plainte Pour un délit que vous avez commis Autre : . Cette question fonctionne avec la précédente. En effet, après avoir éventuellement constaté l'existence d'une relation entre police et jeunes, nous voulions ainsi déterminer la nature de celle-ci. [...]
[...] Enfin il y a une image tellement négative de la matraque, de l'arme et tout donc, euh, peut-être qu'habillés normalement, ça changerait quelque chose. - Tu penses qu'il y a une image générale de la police chez les jeunes qui est très mauvaise ? On a tous nos trucs, il y a même leur vocabulaire qu'on connaît quoi, leur lexique. - Quel genre ? - Bah mariolle, arrête de faire le mariolle Plein de petites phrases comme ça. Et puis on sait tous comment ils parlent, on connaît, il y a du vocabulaire qui fait que c'est eux, on sait qu'ils sont là. [...]
[...] A l'issue de cette scolarité on a un examen pour définir les capacités professionnelles et un classement et à la suite de ce classement, on choisit notre affectation. Tu as choisi quoi ? Créteil, j'ai choisi Créteil. Comment tu en es venu à choisir ce métier là ? Ça a toujours été pour moi un choix . de jeune. J'ai essayé de faire des études mais j'ai préféré concrétiser pour rentrer dans la vie active le plus tôt possible, et mettre en œuvre mes capacités professionnelles dans ce métier là. [...]
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