internet, théories du complot, Hannah Arendt, DDHC déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Charles Fort, Karl Popper, démocratie, ère du numérique, utopie, société du savoir, liberté d'expression, marché cognitif, société de la connaissance, CREDOC centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, Weber, Michel Maffesoli
Karl Popper considère que la théorie du complot consiste à poser que tous les maux observables dans les sociétés sont dus à un complot des puissants. Un complot peut alors se définir assez simplement comme un récit explicatif permettant à ceux qui y croient de donner un sens à tout ce qui arrive, en particulier ce qui n'a été ni voulu ni prévu. On pourrait dire, à ce titre, que la théorie du complot constitue un simulacre de science sociale : l'objet de cette science est de déterminer les répercussions sociales et non intentionnelles des actions humaines intentionnelles. À l'inverse, la pensée conspirationniste commence par nier l'existence de ces effets pervers découlant des actions humaines, en les réduisant à des modes de réalisation de plans, donc à des effets attendus.
[...] cit. Bronner, op. cit. (2013) Cité par Park Jung Ho et Chun Sang Jin, La théorie du complot comme un simulacre de sciences sociales ? Bronner op. cit. (2013) p Ibid. p cf. Chupin, Hube et Kaciaf, Histoire politique et économique des médias en France (2012) Bronner, op. cit. [...]
[...] À ce titre il est possible de reproduire cette expérience avec les théories conspirationnistes. Il s'agissait alors d'évaluer le rapport de force sur le marché cognitif entre les informations validées par la communauté scientifique et les autres, auxquelles on attribue le nom de croyance. Les résultats obtenus ont montré qu'en moyenne pour chaque thème, on obtient de sites « croyants » parmi les sites qui défendent clairement une position.[36] On constate alors un « oligopole des croyants », c'est-à-dire qu'une majorité de l'offre émane de ceux-ci. [...]
[...] En ce sens la multiplication des acteurs participant à la diffusion de l'information sur Internet (blogs, réseaux sociaux) offrirait une protection contre la pauvreté des messages. C'est dans cette vision que s'inscrit l'idée de société du savoir (aussi connue sous le nom de société de la connaissance), que l'on peut retrouver dans le rapport mondial de l'UNESCO Vers les sociétés du savoir (2005) : « A présent, la diffusion des nouvelles technologies et l'avènement de l'Internet comme réseau public paraissent ouvrir de nouvelles chances pour élargir cet espace public du savoir. [...]
[...] On l'a vu dans la première partie, la pensée conspirationniste relève d'une part d'un relativisme (d'un doute) absolu, et d'autre part du dogmatisme dénoncé par Popper, c'est-à-dire de la conviction absolue de savoir une vérité cachée à laquelle les autres restent aveugles. Cela s'explique par le fait qu'elle semble créer un espace ouvert au doute et à l'argumentation, en introduisant un doute sur les apparences d'une part, et en dévoilant une explication totale porteuse d'une certaine vision du monde d'autre part[58]. L'adhésion à ses preuves relève du droit au doute, et non pas de fait. Mais la finalité de ce type de récit n'est pas d'assumer le doute, mais au contraire de dissiper l'incertitude avec une explication simple. [...]
[...] À ce titre Bronner met en cause programmes scolaires qui favorisent le relativisme, donc met à mal la représentation scientifique du monde que l'on se fait. En effet de nombreux exercices consistent à chercher le sens caché derrière les apparences (derrière les textes, ou derrière les documents historiques). En ce sens, ils mettent en jeu l'idée que tout ce qui est tenu pour vrai peut être mis en concurrence avec d'autres manières de penser, voire être considéré comme illusoire[60]. C'est pourquoi il encourage vivement une lutte contre les théories du complot. [...]
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