La vie quotidienne a longtemps été considérée comme un simple enchaînement d'actes banals, insignifiants, qui ne présentaient dès lors, aucun intérêt à être étudié. En effet, la sociologie, qui se définit comme « l'étude scientifique des faits sociaux humains, considérés comme appartenant à un ordre particulier, et étudié dans leur ensemble ou à un haut degré de généralité », ne s'intéressait qu'à des phénomènes de grande ampleur et ce n'est que depuis quelques dizaines d'années qu'elle s'est recentrée sur des objets d'étude plus spécifique, et en particulier sur la vie quotidienne. La sociologie de la vie quotidienne est donc l'étude de la façon dont les individus vivent au jour le jour, et la façon dont ils interagissent entre eux. Cette discipline présente plusieurs champs d'études puisque la vie quotidienne est en réalité un objet très vaste et complexe, mais il convient surtout de noter deux aspects principaux : les liens entre vie quotidienne et l'individu et les liens entre vie quotidienne et la société dans son ensemble.
[...] Il apparait qu'aujourd'hui, malgré le phénomène d'individualisation, il est toujours possible de distinguer de grandes tendances qui seraient représentatives non plus de conscience de classes, mais de ce qu'est la société dans sa totalité. C'est l'idée qu'évoque Nietzsche en affirmant que les groupes sociaux constituent les grains de sable et que, bien qu'ils se croient tous très distincts, ils finissent par former une masse uniforme et indissociable, en d'autres termes la société. Dès lors, l'étude du quotidien donnerait des informations sur la société. [...]
[...] Ainsi, les individus ne seraient pas à même de pouvoir profiter de leurs moments de loisir du fait qu'inconsciemment ils le relieraient toujours au travail. Enfin, un autre phénomène se développe dans les sociétés modernes à cause des nouvelles technologies qui font qu'un individu est sans cesse connecté, est qu'il est difficile aujourd'hui de réellement se déconnecter de la sphère du travail. En effet, de nombreuses personnes se sentent obligées de regarder leurs courriers électroniques ou bien de téléphoner à leur bureau alors même qu'ils sont en vacances. [...]
[...] Chacun possède donc une structure ritualisée, liée à ses données innées et à ses expériences qui déterminent la façon dont il vit son quotidien, mais qui détermine surtout ce qu'il attend et ce qu'il considère comme naturel dans sa vie quotidienne. Enfin, certains voient dans la ritualisation une portée qui relève plus du sacré, et qui se rapproche plus de la définition durkheimienne. Ainsi, Piette parle de religiologie de la vie quotidienne, c'est-à-dire que derrière chaque pratique ordinaire se trouverait un sens caché et implicite qui relèverait du transcendant. L'objectif serait alors de retrouver le sacré dans le profane et c'est cela même qui donnerait son sens à la vie quotidienne. [...]
[...] C'est pourquoi, selon lui, la socialisation ne peut être qu'un processus en mouvement puisque les individus s'influencent mutuellement. C'est à partir de là qu'il a établi sa notion d'« action réciproque qui signifie que l'individu s'adapte en permanence à ce qui l'entoure et notamment aux autres individus qui l'entoure. En effet, s'ils n'existaient pas d'interactions entre les individus, alors il n'existerait pas de société puisque celle-ci se définit justement par les liens qui se tissent entre les individus. De plus, ce sociologue note que l'individu est sans cesse porté à la fois par une volonté d'entrer en contact avec autrui, mais également de mise à distance où il souhaite se protéger d'autrui, et il faut donc trouver un équilibre entre ces deux éléments afin que la socialisation se fasse sans encombre. [...]
[...] Ainsi, il semble indéniable que cette dernière impacte la vie quotidienne puisqu'elle fournit le cadre dans lequel le quotidien se déroule. En outre, le quotidien étant ce qui rythme la vie de tous les jours, il est clair qu'il va avoir un impact sur la société, d'autant plus que, comme on l'a vu, il a une influence sur les individus en tant qu'entité unique. En outre, la vie quotidienne étant dépendante en partie de la société, il semble logique que l'évolution constante du quotidien soit liée aux changements qui traversent la société. [...]
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