Ethnographie, anthropologie, Maroc, transe, Gwana, Marrakech, guérison, médecine alternative, pouvoir spirituel, rituel de guérison, maâlem
Selon le Maâlem Hasan al-Gadiri, principal interlocuteur à la manière de Don Juan pour Carlos Castaneda dans notre « voyage initiatique » à l'intérieur de la communauté des Gnawa de la région Marrakech : « Le (rituel de la) Lila est une sorte de voyage nocturne en mer, le client meurt symboliquement et voyage avec les participants à travers l'obscurité de la nuit pour se relever au lever du soleil, entier, dans le sens d'être entier ».
À travers ce propos, il est possible rapidement d'apprécier comment la cérémonie Gnawa et son rituel de guérison peut s'apparenter à une lutte symbolique entre la vie et la mort, entre le sacré et le profane afin de guérir un individu, un patient. Par l'intermédiaire d'un rythme musical que nous allons décrire par le menu au cours de cette présente recherche, nous souhaitons en premier lieu affirmer que parmi plusieurs procédés d'initiation au monde des esprits par l'intermédiaire de la musique - comme celui du Candomblé au Brésil par exemple - nous avons souhaité, à la suite de nos premières investigations sur le terrain dans le cadre de notre master 1, continuer à analyser le rythme Gnawi pour permettre le soin pour plusieurs raisons.
(...)
Ainsi, le sujet de ce master II porte, conformément à son titre, sur les rituels de guérison au Maroc et en particulier les rituels traditionnels visant au traitement de divers problèmes psychologiques, somatiques et sociaux, classés dans le contexte culturel et symbolique local comme état des cas possession par des mauvais esprits, les djinns en langage vernaculaire.
[...] Ces derniers sont arrivés en état de transe grâce au rythme. de la musique. De manière régulière, les patients présentait des symptômes physiques qui pré-notaient d'une condition physique dégradée. Il arrivait donc que les patients étaient soutenu par d'autres. Ainsi, de minutes en minutes, les patients en transe se retrouvent au sol après dix minutes de mouvements convulsifs, tandis que certains pouvaient déchirer ses vêtements. Ces derniers sont à ce moment là finalement emmenée au repos par des compagnons. Cette période durait environ une demi-heure. [...]
[...] La couleur blanche a un rythme et une vibration caractéristiques données par le gambri. La couleur bleu marine Elle est une invocation de Sidi Musa Al Bahri, ou « le marin », d'où la couleur bleu qui évoque la mer. Comme cela est suggéré, ce rituel est convoqué par tous ceux qui vivent de la mer et qui souhaitent être favorisés par de bonnes captures ou protégés des tempêtes. Aussi par ceux qui vivent dans les zones côtières ou les personnes que l'on pense avoir été possédées par un esprit maléfique, qui ont peur de la mer ou qui souffrent d'hydrophobie. [...]
[...] Dans cette technique privilégiée, l'intervieweur doit s'envisager comme un autre instrument d'analyse dans la mesure où il explore, détaille et suit au moyen de questions, quelles sont les informations les plus pertinentes pour les intérêts de sa recherche33 (Barbot, 2012). À travers ces questions, cela créé une atmosphère dans laquelle les interviewés sont susceptibles de s'exprimer librement. De même, nous avons souhaité le plus souvent avoir un caractère proche et personnel avec l'Autre, en tentant de construire des liens étroits, immédiats et fidèles. [...]
[...] La musique et la prière ouvrent de facto « les portes de l'autre monde », c'est-à-dire le monde surnaturel. Dans une vision globalisante, que ce soit les prêtres, les chamanes ou encore les médiums, tous sont les traducteurs et médiateurs entre cet autre monde et le monde quotidien8 (Perrin, 2017). Finalement, l'un des objectifs de ce nouveau travail est de perpétuer l'ambition que nous avions en master à savoir d'aller au-delà d'une simple évocation musico-ethnographique même s'il ne faut pas omettre que la musique demeure toujours minoré dans l'anthropologie. [...]
[...] Paris : Perrin, 2014 Accolas, Sophie, Wanono Gauthier, Nadine . « Création et transmission en anthropologie visuelle », Journal des anthropologues, vol. 130-131, no. pp. 17-29. Al Karjousli Soufian. La place du nom propre en arabe et les enjeux sur les 99 noms de Dieu. In: Le nom propre a-t-il un sens ? Actes du Colloque d'onomastique d'Aix-en-Provence (juin 2010) Paris : Société française d'onomastique pp. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture