Bien plus que l'histoire urbanistique, ce sont les superpositions entre l'urbain, le social, l'économique qu'il faut intégrer, de même que les superpositions entre les différentes politiques d'urbanisation, de transport, de logement et d'habitat. Le renouvellement urbain dépend d'une politique d'ensemble et demande une réflexion sur la population urbaine, l'espace, les capacités de mobilisation, etc. Ainsi, la ville est la fois produit de l'activité humaine et la source d'effets en retour sur les manières d'agir et de penser. L'espace est aussi un enjeu de la vie urbaine : enjeu de compétition entre les différents agents (ménages, entreprises) pour la possession du sol ; enjeu d'appropriation symbolique, de contrôle du voisinage et de l'accès aux espaces publics ; enjeu aussi de dominations politiques fondées sur des compétences territoriales...
[...] La rénovation urbaine entreprise par la ville de Bordeaux à partir des années 60 s'inscrivait par une orientation Haussmanienne. C'est-à-dire de créer des grands ensembles regroupant des activités commerciales et administratives, créer des voiries larges Les restructurations des quartiers anciens de St Michel et de Mériadeck sont nées de politiques urbaines visant à améliorer les conditions d'hébergement, la dégradation du bâti, la fuite de la population vers la périphérie Il s'agit de rendre Bordeaux habitable et habité devant une population qui a tendance à fuir l'hypercentre. [...]
[...] La composition sociale du voisinage et du quartier est source d'un certain nombre d'effets. Si l'espace résidentiel n'est pas un système d'interaction, il suscite en revanche des occasions d'interactions. Qu'elle soit souhaitée ou subie, qu'elle induise des sociabilités, des tensions ou des conduites d'évitement, la proximité de l'autre n'est jamais complètement indifférente. Ce quartier est identifiable de par sa population caractéristique qui est ethniquement très diversifiée. C'est une population d'immigrés ou issue de l'immigration du Portugal, de l'Espagne et également du Maghreb. [...]
[...] Le quartier Mériadeck situé à deux pas du centre historique de Bordeaux avant 1960, était organisé sur plus de 25 hectares de taudis rongés par l'humidité. Pour illustrer cela, nous pouvons noter que parmi logements, on compte : (selon les chiffres du Centre d'Expansion de Bordeaux et du Sud Ouest) - de logements bons ou sains ; - de logements moyens ou médiocres ; - de logements malsains ou défectueux ; - de logements très malsains. Semtob décrit ses souvenirs du quartier Mériadeck : milieu de la ville était un village. [...]
[...] La zone de Bordeaux Nord affiche un profil populaire affirmé. Nous notons une population jeune, une surreprésentation des ouvriers, un taux élevé de chômage, une forte proportion d'étranger dans un paysage ou se côtoient activités de pointe et misère sociale. Le quartier Judaïque dégage un profil assez proche de celui des quartiers élégants du centre ancien : les classes supérieures y sont surreprésentées, la proportion d'étranger est une des plus faible de Bordeaux et le taux de chômage est bien inférieure à la moyenne de la ville. [...]
[...] En 1975, la ville de Bordeaux est un espace saturé, les zones vertes manquent, le parc locatif est vétuste. Entre 1975 et 1980, l'urbanisation se développe de plus en plus hors des frontières de la C.U.B. Des réalisations isolées mitent le territoire des communes rurales de la périphérie (Saint Médard, Saint Aubin, Taillan, etc.) le développement ronge progressivement les franges de l'espace urbain. La situation se caractérise par un affaiblissement du centre bordelais, par rapport à la forte croissance des communes de la deuxième couronne. [...]
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