Le contexte urbain de la seconde moitié du XIXe siècle. Retranscrire l'évolution urbaine et sociale d'une infime partie de Paris en cette période est une démarche de recherche intéressante, car elle traduit également des processus plus larges au sein desquels cette étude est inévitablement reliée. De ce fait les analyses en découlant et les conclusions que nous pouvons en tirer s'inscrivent dans un cadre général tant géographique qu'historique. En effet, les deux périodes retenues ici : 1852-1862 et 1876-1900 tant par choix que par défaut (entre 1862 et 1876 aucune donnée n'est archivée sur la rue de Rivoli) se révèlent marquantes quant à ce cadre.
Par exemple, 1852 voit l'accession au pouvoir de Napoléon III et la renaissance d'une certaine forme de monarchie absolue aux dépens des principes républicains institués durant la très brève période de la seconde République (1848). Cette période nommée le Second Empire, à la fois autoritaire et libéral, s'étendra jusqu'en 1870 et se signalera par une politique économique ambitieuse, le développement de la grande industrie et la réalisation de grands travaux nationaux comme le défrichement des campagnes, la création d'un vaste réseau ferroviaire se destinant à combler le retard sur l'Angleterre. À Paris, ce développement se soldera par un bouleversement sans précédent qui marquera inexorablement le paysage urbain et sociologique du Paris d'aujourd'hui.
[...] Ainsi, exception faite du et 19 qui ne nous fournit aucune donnée, nous passons de 634 fenêtres et portes de première classe relevées en 1852-1862 à 588 en 1876- 1900. Les disparitions les plus flagrantes se situent au 11 et 13 qui passent respectivement de 99 et 149 fenêtres et portes de première classe à 68 et 140. Quant aux autres immeubles, ce type de fenêtres et de portes baisse très peu 1 et stagne ou augmente légèrement 9). Si les formes externes évoluent peu ou pas du tout, les structures internes connaissent quant à elles des évolutions caractéristiques par le biais des aménagements réalisés soit - et c'est souvent le cas par l'agrandissement de l'espace intérieur, soit tout simplement par la disparition du second escalier ou plutôt la construction pure et simple de celui-ci. [...]
[...] Ainsi, pourrons-nous comprendre comment s'est constitués l'évolution et le devenir social et urbain de ce minuscule îlot de vie. Approche quantitative Profil urbain : commentaires et analyses a. Description du paysage urbain à travers le bâti Comme nous l'avons vu avec l'introduction, le bâti étudié ici est haussmannien ou avec le 11 légèrement antérieur de sa mandature. Quoi qu'il en soit, il s'agit de sept immeubles (le 7 n'existe plus aujourd'hui) construits en pierre de taille qui composent un paysage où les séquences architecturales sont quasiment inexistantes et où les formes et les fonctions sont homogènes, contrastant en cela avec l'habitat situé dans la rue Saint-Antoine. [...]
[...] Évolution sociale et urbaine sur une portion de la rue de Rivoli (1852-1862 et 1876-1900) impair du 1 au 19) Sommaire Introduction Le contexte urbain de la seconde moitié du XIXe siècle L'aspect socio-historique de la problématique La situation actuelle de notre secteur d'étude : organisation générale et localisation Approche quantitative Profil urbain : commentaires et analyses a. Description du paysage urbain à travers le bâti b. Les formes externes et les structures internes des immeubles : évolution et caractéristiques c. [...]
[...] Nous nous en apercevrons avec la multiplication des arrivées et des départs au sein des immeubles traités ici. De plus, nous nous en rendrons également compte, cette période ponctuée à partir de 1890 par une crise de la construction sur les arrondissements de la couronne, qui se poursuivra jusqu'aux alentours de 1915, marquera un tournant décisif sur le paysage humain de cette époque. Ce tournant verra ainsi la disparition des artisans et des commerçants des quartiers situés au cœur de Paris, mais également la disparition des grandes industries et des ouvriers qui s'établiront sur la banlieue : au-delà du mur de Thiers. [...]
[...] L'aspect socio-historique de la problématique Plus spécifiquement pour le centre de Paris et l'axe majeur que constitue la rue de Rivoli, on observera que pour les périodes étudiées, les modes d'occupation de l'espace changent au sein des immeubles. Ces mouvements internes sont dus au turn-over des populations qui s'installent ou déménagent du centre ainsi qu'à la situation et à l'activité économique qui changent. C'est pour cette raison que cette recherche à partir des archives fiscales nous intéresse car elle nous renseigne également sur les situations sociales des propriétaires et des locataires, ainsi que sur leurs trajectoires personnelles. [...]
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