L'image d'une institution trop souvent raccrochée au milieu militaire, et l'allusion fréquente à des métiers dits impersonnels et ingrats, sont autant de clichés généralisés accompagnant la police. Ces a priori méritent d'être analysés et redéfinis sous un angle nouveau par le biais de la sociologie.
Si des études sur les métiers de la police et sur l'institution en elle-même ont déjà été réalisées, l'objectif de ce travail n'est pas d'en faire une simple retranscription ou vérification sur le terrain, ni même se donner la prétention d'y apporter des éléments nouveaux.
En revanche, au travers d'une analyse centrée sur le fonctionnement de l'organisation et sur ses acteurs, on essayera d'observer un certain nombre de spécificités réelles bien qu'ignorées, propres au champ de la police. Le but étant alors de rendre visible l'écart potentiel entre les discours théoriques et formels qui encadrent la police, et les pratiques effectivement observées au sein de l'organisation et sur le terrain.
Le champ de la police étant extrêmement vaste, il en résulte une forte complexité d'analyse. On y retrouve ainsi une large diversité de professions ayant chacune leur propre organisation et fonctionnement : CRS, brigadiers, gendarmes, police judiciaire, inspecteurs… Dès lors, pour éviter les risques d'une généralisation qui serait imprécise mais surtout inexacte, il est important de préciser et limiter notre recherche à un champ d'action spécifique, celui de la police municipale.
Ce choix n'est pas un choix par défaut bien au contraire. Dans la mesure où ces derniers sont souvent présentés comme étant les plus proches du citoyen, de par leur présence quotidienne ou encore les missions auxquelles ils sont rattachés, ils présentent une caractéristique particulière dont l'intérêt réside dans la confrontation permanente entre leur structure professionnelle, leur identité personnelle et surtout l'environnement qui les entoure.
Dès lors, ce choix s'inscrit dans la perspective précise du problème que l'on se propose d'étudier, à savoir l'influence que peut avoir un territoire sur une organisation policière locale, son fonctionnement et ses acteurs. Pour cela, nous utiliserons une étude de cas précise, à savoir les policiers municipaux du poste de police du 1er arrondissement de Lyon.
Derrière la volonté d'évaluer « l'influence » du quartier, ce qui paraît être un objectif bien trop confus, il s'agira en réalité d'observer et de décrire les possibles transformations ou adaptations du commissariat, résultant des diverses interactions et situations auxquelles celui-ci est confronté du fait de sa localité. Aussi, les éventuelles transformations constatées de l'organisation policière sont susceptibles de se manifester aussi bien dans le fonctionnement de celle-ci, que chez les acteurs internes qui la composent.
[...] Tout d'abord il faut être Conscient que la durée de ce travail et notamment des observations participantes et entretiens n'a pas été suffisamment longue pour dépasser les éventuelles résistances de tous les acteurs. Aussi, comme il a été évoqué précédemment, nul doute que, face à notre position d'observateur que certains, dans le cas précis de la police municipale, peuvent associer à une position de juge, ont certainement adopté des stratégies d'adaptation et de camouflage quant aux comportements qu'ils auraient probablement adoptés en notre absence. [...]
[...] Auparavant années et demie en tant que chef de poste du 3eme années de services dont 6 dans l'encadrement, après avoir été exécutant sur divers terrains de la région lyonnaise. A exercé plusieurs petits boulots ( VALERIE: Brigadier-chef encadrant, auparavant, 3ans en tant qu'auxiliaire de police au stationnement ans au PC radio, 3ans dans le 7eme arrondissement et depuis 4 ans au poste du 1er. Etude de notariat. N'a jamais muté. ( JEROME: Chef de service de la police de proximité de la ville de Lyon. Il n'a jamais muté ans de carrière. ( ERIC: Brigadier. [...]
[...] Les difficultés rencontrées L'accès au terrain Le rôle d'observateur PARTIE B Fonctionnement de l'organisation et flexibilité des règles 1. Spécificité de la demande et gestion d'intérêts divergents : un effet territoire ? Sur les missions d'une part Sur la nature des interactions avec le public d'autre part Structure et cadre hiérarchique des services, où la coexistence d'une régulation officielle stricte et d'une flexibilité transparente Un premier point rapide sur l'organisation du travail. Une répartition flexible des tâches selon les situations. Entre polyvalence et contraintes professionnelles. Choix d'une gestion commune bien que certaine spécialisation. [...]
[...] Là encore, et conjointement à la mission décrite précédemment, il s'agit pour la police municipale de veiller à la possibilité d'accès et d'action des véhicules de mise en fourrière ce qui n'est pas toujours évident. - Lutte contre les affichages sauvages et les incivilités ( tags, déjections canines, mendicité agressive, nuisances sonores ) Quartier jeune et artistique, le 1er arrondissement est particulièrement touché par les tags, graffitis et les affichages sauvages. Là encore on dénombre un déficit croissant de zones d'affichage libre, ce qui augmente naturellement cette tendance. [...]
[...] Au- delà de cette interdépendance professionnelle, il existe bien d'autres structures ou organisations avec lesquelles la municipale est censée coopérer à commencer par la police nationale. La traque des délinquants, des trafics en tous genres ainsi que les échanges d'informations semblent fondamentaux et respectivement nécessaires à ces deux organisations à la recherche d'efficacité. Enoncée précédemment, la loi Chevènement d'avril 1999 a d'ailleurs mis en place une convention de coordination entre les deux polices mais celle-ci n'étant pas suffisamment développée, une certaine liberté reste laissée à chaque commune et autre localité quant au contenu et à l'intensité de cette collaboration. [...]
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