Peut-on dégager des tendances de profils d'étudiants de l'ULB, issus de l'immigration maghrébine engagés et non engagés politiquement dans leur rapport à la communauté d'origine maghrébine et à la citoyenneté belge ?
Le choix de ce sujet partit d'observations tout à fait anodines qui, à force de répétition, suscitèrent notre curiosité. En effet, voir des étudiants possédant un certain degré d'instruction, voter pour un candidat, dont ils ignoraient jusqu'alors l'existence et dont ils n'avaient jamais vus de photos, etc. uniquement en raison d'un prénom ou d'un nom à consonance étrangère fut à l'origine de notre questionnement sur l'impact de l'immigration, la place de la citoyenneté ou encore du facteur religieux et/ou identitaire, hérité du pays d'origine, dans la sphère politique, et plus largement dans l'engagement politique.
« Dans quelle mesure ces facteurs influencent-ils l'engagement politique des étudiants de l'ULB issus de l'immigration maghrébine ? » ou encore, « Peut-on voir leurs effets lors d'une comparaison entre des étudiants de l'ULB d'origine maghrébine engagés et non engagés politiquement ? », furent des interrogations qui nous menèrent à la formulation de notre question de départ.
I) Utilité et objectifs du travail
Le sujet de recherche consiste à répondre à notre question de départ et à nos hypothèses. La question de départ est «Peut-on dégager des tendances de profils d'étudiants de l'ULB, issus de l'immigration maghrébine engagés et non engagés politiquement dans leur rapport à la communauté d'origine maghrébine et à la citoyenneté belge? ». Notre première hypothèse est « Les étudiants de l'ULB issus de l'immigration maghrébine engagés politiquement entretiennent un rapport à la citoyenneté belge plus élevé que leur rapport à la communauté d'origine maghrébine » et notre seconde hypothèse est « Les étudiants de l'ULB issus de l'immigration maghrébine non engagés politiquement entretiennent un rapport à la communauté d'origine maghrébine plus élevé que leur rapport à la citoyenneté ».
II) Choix du point d'entrée
Il s'agit d'une enquête sur l'engagement politique et le non engagement politique des étudiants de l'Université Libre de Bruxelles, issus de l'immigration magrébine.
III) Difficultés d'analyse du travail
Afin d'approcher le rapport à la communauté chez les étudiants issus de l'immigration maghrébine, nous fîmes un choix entre plusieurs variables. Après des recherches sur l'histoire de ces étudiants, nous retînmes la variable religieuse, car cette dernière est toujours d'actualité. Selon Hassan Bousetta et Brigitte Maréchal, « […] l'Islam est un culte massivement représenté dans les communautés issues de l'immigration. […] Elle [la religion islamique] est aujourd'hui une réalité profondément implantée. […] Il n'est plus possible de considérer ce culte comme un simple produit d'importation. […] » . De plus, « Si l'on s'en tient aux deux communautés les plus visibles, les Marocains et les Turcs, il apparaît clairement que les musulmans constituent une communauté marquée par la jeunesse. » .
Nous pénétrâmes un environnement complexe qui est celui des étudiants de l'ULB, d'origine maghrébine, où s'imbriquent des questions d'identité, de religion, de citoyenneté, de culture, etc., conséquences de l'immigration qu'ont vécues leurs parents et/ou grands-parents.
Notre échantillon comprend des étudiants étrangers et nationaux. Nous les questionnâmes sur leur sentiment d'appartenance à la citoyenneté belge et à la communauté d'origine maghrébine, même si nous supposâmes qu'a priori les étudiants de nationalité étrangère développent un faible sentiment par rapport à la citoyenneté belge. Toutefois, notre objectif, contrairement à la démarche de Sylvain Brouard et Vincent Tiberj, ne fut pas de démontrer que cette population est « belge comme les autres » belges de souche, mais de vérifier la possibilité de dégager des tendances entre les étudiants engagés politiquement et les étudiants non engagés politiquement dans leur rapport à la communauté d'origine maghrébine et à la citoyenneté belge. C'est pourquoi il n'y a pas d'« échantillon témoin » qui sert à mesurer leur « degré de belgicisme ».
IV) Organisation du travail
Nous déterminerons dans une première partie les concepts, la méthodologie et la problématique du travail. Les concepts d' « Immigration », de « Citoyenneté », de « Communautaire » et d' « Engagement politique » seront précisés dans le premier chapitre. Le second chapitre traitera de la méthodologie et de la problématique.
Dans la seconde partie intitulée « enquêtes de terrain et analyse », l'engagement politique et le non engagement politique des étudiants de l'ULB, issus de l'immigration maghrébine seront spécifiés dans deux chapitres. Le rapport de ces étudiants à la citoyenneté belge et à la communauté d'origine maghrébine sera à chaque fois analysé pour chacun des deux groupes, les étudiants non engagés politiquement d'abord et ensuite les étudiants engagés politiquement. Dans un troisième chapitre, nous examinerons les tendances dégagées des profils d'étudiants de l'ULB, issus de l'immigration maghrébine, engagés et non engagés politiquement, dans leur rapport à la communauté d'origine maghrébine et à la citoyenneté belge.
[...] Oui- non- partagé sais pas- sans avis 2.13 Vous considérez vous comme étant : -Belge oui- non - sans avis -Faisant partie d'une communauté spécifique oui- non -Une personne qui doit s'intégrer oui- non -Faisant partie d'une minorité oui-non -Proches des habitants du ou des pays d'origine oui - non 2.14 Retournez- vous dans votre pays d'origine ? : Souvent- rarement- jamais 2.15 Avez-vous le sentiment de vivre la même situation que les Noirs et les Maghrébins en France ? Beaucoup –assez- peu - pas du tout Engagement politique 3.1 D'après vous, vous considérez vous comme engagé politiquement ? Oui- non -si non, passez à la question 3.5 -si oui, veuillez en donner la raison première Est-ce que cet engagement politique répond à des attentes que les partis traditionnels belges n'ont pas pu satisfaire ? [...]
[...] Nous posâmes qu'au plus un étudiant se déclare engager politiquement et au plus il reçoit de points. Les trois premières questions comptèrent pour 3 points en cas de réponse positive, car elles mirent plus en avant que la quatrième question une démarche dans le chef de l'étudiant dans l'engagement politique. Il fallut donc pour être considéré comme engagé politiquement, un minimum de trois points sur 10. Voir l'annexe les questions Voir l'annexe les questions : Centre de Recherches sur l'espace Humain et Urbain, op.cit. [...]
[...] Vous considérez vous comme appartenant à une tendance politique ou un parti politique (par exemple, libéral, socialiste, écolo, extrême gauche Voteriez-vous pour un parti/candidat prônant ? -Un retour aux taches traditionnelles entre les sexes ? -L'interdiction de rapports sexuels avant le mariage ? Retournez- vous dans votre pays d'origine ? ; -etc. Enfin, les étudiants de l'ULB répondirent à des questions traitant de leur éventuel engagement politique. D'après vous, vous considérez vous comme engagé politiquement ? ; Avez-vous déjà été élu(e) représentant(e) d'une communauté, d'un groupe, d'une association ? [...]
[...] I.2) Citoyenneté Nous évaluâmes le rapport à la citoyenneté belge des étudiants de l'ULB issus de l'immigration maghrébine. Il soulève certaines questions. Juridiquement la citoyenneté peut être définie comme la jouissance des droits civiques attachés à la nationalité. Aujourd'hui on entend par là le droit de vote aux consultations politiques, l'éligibilité, l'exercice des libertés publiques qui donnent sens à la participation politique, enfin l'accès aux fonctions d'autorité dans l'appareil d'État. Ce concept est lié originellement à la démocratie. [ ] Trois grandes catégories de représentations valorisantes sont associées à la citoyenneté par la culture démocratique ; [ ] Implication politique active ; [ ] amour de la patrie et respect de la loi ; [ ] solidarité avec les membres de la même communauté nationale. [...]
[...] Ils optèrent entre une série de réponses : Une fois par jour, Plus d'une fois par jour, Une fois par semaine etc. Et, deuxièmement, l'implication dans la vie politique et sociale belge ainsi que leur sentiment d'appartenance à la vie sociale et politique belge et aux normes ou valeurs de la société belge. Voici quelques exemples de questions : De façon générale êtes-vous optimiste ou pessimiste vis-à-vis de la politique en Belgique ? Vous sentez vous en retrait, étranger par rapport à la vie politique belge ? [...]
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