Suite à une recherche théorique approfondie sur les rôles sexuels et sur la sociobiologie des traits du visage, le sujet de mon mémoire s'est orienté sur les effets des différents traits du visage sur la certitude de recrutement, plus particulièrement sur l'impact de ces différents traits dans des métiers stéréotypés de genre. De cette problématique, six hypothèses théoriques ont été extraites :
La première est consacrée à l'effet général du type de visages sur le recrutement.
D'autres s'interrogent sur le lien entre les traits du visage et le type de métier, le genre ou la dominance perçue. Certaines s'intéressent à la relation métier et genre et des hypothèses exploratoires examinent les différents effets probables de la domination perçue des individus.
Grâce à l'élaboration d'une procédure expérimentale, on a pu traiter les différentes hypothèses. La population de l'étude est constituée d'étudiants (de 60 hommes et 60 femmes) du campus de St Martin d'Hère, âgés de 20 à 30 ans.
Les sujets prennent la place d'un recruteur et sous la forme d'un questionnaire, ils doivent situer le candidat par rapport à son C.V et à la photo de la personne postulante en indiquant la certitude de recrutement de celle-ci et les différents traits de personnalité qu'elles lui inspirent.
L'analyse des résultats nous montre que pour un métier stéréotypé féminin les hommes sont moins recrutés que les femmes. L'inverse n'a pas été validé dans cette expérience, pour un métier stéréotypé masculin, il n'y a pas de différence de recrutement concernant le sexe de la personne.
De manière générale, il n'y a pas de différence de recrutement entre les visages matures et néoténiques. Par ailleurs, si l'on considère les photos d'hommes, les visages néoténiques sont moins recrutés que les visages matures. On peut supposer selon la littérature que la forte attractivité qu'engendrent des visages néoténiques de femmes (Cunningham, 1986) va favoriser l'embauche des femmes. La néoténie diminuera la certitude d'embauche seulement des hommes. Concernant la maturité du visage, plus une personne mature sera perçue comme dominante plus elle sera recrutée. Une personne avec des traits matures sera jugée plus ambitieuse qu'une personne avec des traits du visage néoténiques. Parallèlement à ces résultats, l'étude a mis en évidence pour les métiers stéréotypés masculins une dominance perçue des individus supérieurs à ceux des métiers stéréotypés féminins. Cette étude reste une étude exploratoire, et de nombreux effets mis en évidence restent à approfondir.
[...] De plus, un membre dominant de l'espèce est capable d'apporter la protection nécessaire à sa progéniture et d'assurer sa survie. Chez l'homme, l'aspect purement physique de la dominance a évolué avec le développement de la société. Il s'accompagne maintenant d'indices autres que physiques, principalement vestimentaires, et est lié à la situation sociale. La culture peut induire des dynamiques évolutionnaires en spécifiant des attributs d'apparence qui indiquent une adaptation réussite (Low, 1979). Orientation de la recherche De nombreuses études se sont consacrées aux rôles sexuels et au stéréotype de genre. [...]
[...] La sociobiologie nous renseigne sur les différentes caractéristiques des traits du visage. Ceux d'origines biologiques (néoténie, la maturité) et ceux d'origines sociales (l'expressivité et la dominance perçues). Ces différentes recherches théoriques nous montrent que les rôles sexuels, plus particulièrement les stéréotypes de genre dans le monde du travail et les traits du visage peuvent entrer en interaction. En effet, chaque individu est différent, on ne peut donc pas résumer la discrimination à l'embauche par l'appartenance sexuelle. On peut se poser la question si des caractéristiques physiologiques, tel que les traits du visage ne vont pas moduler l'effet de stéréotype de genre, et si les variations des traits du visage des individus : très poupons ou très mature vont influencer le recrutement d'une personne. [...]
[...] Le but de ce premier prétest est d'extraire 2 photos d'hommes et 2 photos de femmes répondant au critère d'une réponse moyenne à chaque item d'un questionnaire de sociobiologie des traits du visage. Vingt personnes répondent aux questionnaires. Chaque sujet répond aux items pour chaque photo. L'ordre des photos varie d'un sujet à l'autre. Les items de ce questionnaire concernent la maturité ou la néoténie du visage, son attractivité, son expressivité, sa sympathie et la chaleur des traits du visage (voir annexe 6). [...]
[...] Ces fiches renseignent le sujet de l'expérience sur les fonctions essentielles des deux métiers. Elles présentent entre autres les diplômes nécessaires pour exercer le poste. Ces fiches ont pour fonction principale d'aider le sujet à rentrer dans la peau d'un recruteur (voir annexe 2). 2-3 Les C.V Pour chaque poste, le sujet consulte un C.V. Tous les CV sont identiques dans chaque condition de métiers. Ils correspondent à des C.V répondant aux critères du profil de poste, avec un niveau de qualification correct (voir annexe 3). [...]
[...] Les dimensions sociobiologiques du visage D'un point de vue sociobiologique on peut distinguer quatre dimensions du visage : la néoténie, la maturité, l'expressivité et la dominance. Les deux premiers sont plutôt des indicateurs biologiques. Ils nous informent sur l'état biologique et hormonal de la personne. L'expressivité est un indicateur principalement social. La dominance est plus difficile à définir, car elle correspond dans de bons nombres d'espèces à la capacité physique à s'imposer parmi ses congénères 3-1 Les indicateurs biologiques 3-1-1 La néoténie La néoténie désigne la présence de traits caractérisant habituellement le nourrisson. [...]
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