Consommation de viande halal, souffrance animale, perspective contemporaine, échelle européenne, France, sociologie d'une consommation controversée, Christine Rodier, mort de l'animal, halal islamique, Florence Bergeaud-Blackler, marché halal, Islam, musulman
Dans les années 1960, la sédentarisation des populations migrantes musulmanes en France a en partie permis d'élever à ce jour la religion musulmane au rang de deuxième religion nationale (Cesari J., 1995, p.33). Pour les musulmans pratiquants, leur accomplissement et leur développement passent, à l'instar de fidèles d'autres croyances, par le suivi de traditions religieuses telles que par exemple des rituels alimentaires codifiés comme la consommation de viande halal. Lors du rite de mise à mort de l'animal, celui-ci se voit égorgé en pleine conscience, lui infligeant une souffrance aiguë attestée scientifiquement (Johnson C. et al., 2012, p.113).
[...] In : Les méthodes au concret. Paris : Presses universitaires de France. P.31- 58. • BARBOT Janine (2012) – Mener un entretien de face à face. In : Serge Paugam éd., L'enquête sociologique. Paris : Presses Universitaires de France. P. 115-141. [...]
[...] Paris : CNRS alpha éditions. P.9-22. • BRISEBARRE Anne-Marie (1998). Introduction. In : Etudes rurales, Mort et mise à mort des animaux, n° 147-148, p.9-14. • CESARI Jocelyne (1995). L'islam en France, naissance d'une religion. In : Hommes & Migrations, n° 1183, p.33-40. [...]
[...] Göle souligne également que « le halal islamique converge avec les tendances culturelles contemporaines » (Göle N p.220). Bien entendu, il faut rappeler combien les points de vue sont divergents. Les travaux de Al-Hafiz B.A. Masri, « une autorité religieuse en matière de théologie musulmane » (Lepeltier T p.48), pour qui « ni le sacrifice ni l'égorgement rituel ne s'imposent aujourd'hui aux pratiquants », se demande d'ailleurs si une alimentation végétarienne ne serait pas plus en accord avec le souci de bien-être des animaux de la tradition islamique (Lepeltier T p.48 ; Göle N p.216). [...]
[...] Néanmoins, il est possible d'émettre l'hypothèse que ces travaux ne rencontrent probablement pas l'approbation d'une communauté entière, dans sa diversité, son historicité et son ethnicité. Par exemple, Mohammed- Hocine Benkheira, directeur d'étude à l'École Pratique des Hautes Études, spécialiste du droit musulman, bien qu'il considère que lors d'une mise à mort « la référence à Dieu permet d'effacer tout sentiment de culpabilité » (Benkheira M. H p.71) fustige ainsi les discours de moralité occidentaux, pour qui le rituel musulman rappelle « trop la « sauvagerie » européenne d'hier [Pelosse 1981-1982] » (Ibid.p.72). [...]
[...] Ces pratiques s'inscrivent donc dans des contextes et des considérations personnelles. En ce qui concerne le lien générationnel, il est possible de s'appuyer sur le constat d'une volonté des jeunes d'Europe de différenciation avec l' « islam des parents » (Göle N p.221) ; ou encore sur une « socialisation inversée » des jeunes envers les parents « victimes d'une fausse représentation de la religion que les descendants de migrants tentent d'infléchir vers des pratiques jugées plus épurées » (Rodier C p.68). Le croyant « multiplie ses exigences éthiques et associe le halal au biologique, à l'écologique et à l'équitable ». [...]
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