Autorité à l'école, autorité statutaire, autorité négociée, REP Zone d'Éducation Prioritaire, sociologie de l'école, professeur, élèves, Durkheim, Bourdieu, Passeron, Dubet, Gauchet, Weber, discipline, sciences humaines, enseignement libre, règle, relation pédagogique
C'est la combinaison de plusieurs éléments qui m'ont poussé à choisir l'autorité à l'école comme sujet d'enquête. Dans un premier temps, puisque j'envisage de devenir professeure au lycée, j'ai choisi très rapidement l'école comme objet d'étude, afin d'explorer un peu plus cet environnement dans lequel je souhaiterai m'épanouir plus tard. Mais évidemment, la sociologie de l'école est un champ d'études vaste dans lequel beaucoup de choses m'attiraient. Pourtant, au fil de mes recherches, je me suis rendue compte que ce je voulais le plus, c'était étudier cette "relation" qui se tisse entre un professeur et ses élèves.
À partir de là, j'ai longuement hésité sur le point de vue que je souhaitais adopter : je ne savais pas si je devais étudier cette relation du point de vue du professeur ou du point de vue de l'élève. Au cours de mes lectures, je me suis aperçue qu'il y avait peu de travaux, contrairement à ce que j'imaginais, qui s'intéresse au regard de l'élève. Cela a suscité mon attention et j'ai pris la décision de m'intéresser à l'élève en tant qu'acteur du processus éducatif afin de comprendre la manière dont chaque élève vit son expérience scolaire et compose avec le monde qui l'entoure.
La première question qui me venait en tête quand je pensais à cette relation professeur-élève, c'était "qu'est-ce qui fait qu'un élève apprécie ou non son professeur ?" Pour affiner cette question, j'ai cherché un "indicateur" qui permettrait d'évaluer le "degré" d'appréciation d'un professeur par ses élèves. C'est le mot autorité que j'ai jugé le plus adéquat pour exprimer de manière plus précise et conceptuelle mon questionnement. En effet, je suis partie du postulat que, plus un élève apprécie un professeur plus il se soumet à son autorité, en prenant soin de différencier l'autorité du pouvoir.
[...] En quoi consiste la négociation de cette autorité ? Autorité et discipline Selon le dictionnaire Larousse, le terme discipline désigne l'« Ensemble de lois, d'obligations qui régissent une collectivité et destinée à y faire régner l'ordre ; règlement ». L'autorité et la discipline sont des termes proches, mais pas synonymes. Alors que faire preuve d'autorité renvoie à une capacité, la discipline fait référence à l'ensemble des règles de vie et de conduite. Ici, il s'agira de porter attention à la soumission à l'autorité des élèves, et non à la discipline. [...]
[...] C'est une élève plutôt grande à la peau très claire et de longs cheveux roux et lisses. Si, lors de l'entretien je n'ai pas eu d'informations particulières concernant sa situation économique, j'ai pu remarquer qu'elle portait : une paire de chaussures Burberry et un sac à main Vanessa Bruno. Cela témoigne, en tout cas en apparence, d'une certaine aisance économique. Comme ce fut la première élève que j'ai interrogée, j'ai été très étonnée de voir une élève qui porterait de « grande » marque, dans un établissement anciennement en Zone d'Éducation Prioritaire. J'ai rencontré Nina au CDI. [...]
[...] Du coup bah ça te motive à réviser (rire nerveux). Et puis c'est surtout que parfois il nous note et on ne sait pas, où on gagne et où on perd des points donc en fait ce n'est pas une note utile quoi, elle ne permet pas de se positionner vraiment fin. Et y'a pas d'homogénéité entre les profs, y'en a qui notes sévères, d'autres qui sont gentils. Et puis, sil la prof elle t'aime pas tu peux toujours être moins bien noté et tout quoi Mais après, les cours en général ou les notes ? [...]
[...] Et je montre que je suis pas du tout physiquement affecté par cette situation. Et euh Et je prends euh On va dire 30 secondes dans ma tête 30 secondes c'est très long au final, mais, je prends un petit peu de temps dans ma tête pour réfléchir à ce que je vais dire selon la situation C'est-à-dire que si je sens que ça va susciter de la colère et de l'agressivité encore plus, je ne vais pas le dire. [...]
[...] Et c'est vrai que ça parfois ça court-circuite un peu. Par exemple, quand je fais ma séquence sur le crime en seconde j'aime bien essayer de de nuancer fin de les aider à nuancer leurs points de vue pour qu'ils arrêtent en fait de parce qu'ils sont très manichéens les seconds et j'aime bien faire en sortes qu'ils le soient moins et qu'ils arrêtent de croire en fait que toutes les personnes qui ont commis un crime sont forcément des monstres par nature. [...]
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