Anthropologie, méthode de recherche, cultural studies, memories studies, mémoire, mémoire collective, cinéma
Ce document est une introduction qui présente la méthode de recherche pour un mémoire sur la mémoire collective et le cinéma, "au croisement des cultural studies et memories studies".
[...] Il est possible ici de convoquer Arlette Farges avec son livre « Le goût des archives » (1997:13). Selon elle : « L'archive est une brèche dans le tissu des jours, l'aperçu tendu d'un événement inattendu. En elle, tout se focalise sur quelques instants de vie de personnages ordinaires, rarement visités par l'histoire, sauf s'il leur prend un jour de se rassembler en foules et de construire ce qu'on appellera plus tard de l'histoire. L'archive n'écrit pas de pages d'histoire ». Toutefois, « mettre en scène » des récits du passé (cf. [...]
[...] C'est donc ici qu'il demeure intéressant de mobiliser cette approche dans notre présent travail. En effet, prendre l'exemple des grands ensembles, c'est prendre en compte cette urbanité comme un laboratoire sociale où les individus constituent des identités singulières, des communautés à part entière. Des identités qui vont favoriser des liens d'appartenance et par la suite une transmission. Dans cette suite, il s'agir de « faire mémoire » de lieux en voie de disparition ou d'effacement » pour reprendre la terminologie de Margot Delon dans son article sur le sujet5. [...]
[...] Les souvenirs sont, en fait, marqués dans notre esprit par des cadres et rattachée les uns aux autres en fonction de leur place dans le temps. En ce sens, se remémorer les grands ensembles comme espace de vie participe à ces points de repères. La mémoire collective, quant à elle, se fait l'écho d'une communauté, familiale, religieuse, ou autre, en permettant à un individu ou groupe d'individus, de commémorer les événements du passé, que lui-même ou non, vécu. Ici les habitants des grands ensembles sont donc une communauté même si sociologiquement et anthropologiquement parlant, elle n'est pas homogène (culturellement parlant). [...]
[...] De l'intérêt de mobiliser l'approche des Cultural studies Dès son origine, c'est-à-dire dans les années 1930, cette école fameuse en sociologie urbaine a repris à son compte la méthode de l'écologie animale en donnant pour but à la sociologie d'étudier les rapports entre les citadins et le milieu urbain. Dans ce cas, la ville est considérée comme un écosystème, avec deux éléments en interaction : la structure matérielle de la ville, et son organisation morale2 (Coulon, 2012) Il s'agit avant tout d'une perspective interactionniste. En effet, la ville est à la fois un reflet de la société, et un milieu dans lequel se produit la vie sociale. L'individu citadin à la fois subit et agis sur son environnement. [...]
[...] En effet, nous utilisons des cadres pour resituer et reconstruire nos souvenirs. Ceux-ci ont été enregistrés par notre esprit en même temps que les événements de notre vie. Ils peuvent être des sons, des odeurs, des lieux, des personnes, un état d'esprit ou une situation personnelle, qui ont marqué l'environnement, ont élaboré un cadre autour de nos souvenirs. Dans le cadre de notre questionnement sur la disparition progressive du paysage urbain des grands ensembles et la prise en compte de l'archivage de ces derniers par le cinéma du réel, il est donc possible d'apprécier ces différents cadres et événements comme formant le « film » (sans jeux de mots) de la vie des habitants des banlieues dans le sens où leurs souvenirs s'appuient sur ceux des autres et sur l'ensemble de leurs cadres communs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture