Algorithmisation de la rencontre, libération de la sexualité, Tinder, male gaze, dating apps, dark patterns, ghosting, Millennials, centres d'intérêt, Insomniak, Adopteunmec.com, Badoo, Abricot, Once, Meetic, Bumble, Grindr, maching learning, test Gunning Fox, score de désirabilité, discriminations, objectivisation, sexisme, Match.com, communauté LGBTQ+, anti-consémrisme, Pickable, planning familial, Instagram, consentement, mémoire sociologie
Utilisés au moins une fois par près d'un tiers des Européens, les sites de rencontre sur Internet et les applications de dating sont de plus en plus populaires et leur usage est progressivement devenu une pratique courante. Les jeunes, en particulier, sont très friands de ces sites et applications. Ainsi, près de 40 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans, principalement des hommes, ont déjà été utilisateurs de ce type d'applications mobiles...
Ce moyen de rencontre, déjà très populaire malgré son jeune âge, redéfinit notre manière d'aborder la rencontre amoureuse. Les algorithmes de ces sites nous promettent un ciblage plus personnalisé et donc plus pertinent, ces deux constats vont-ils de paires ? L'algorithme qui régit les profils proposés nous aide-t-il réellement à trouver un ou des partenaires qui nous correspondent ? L'algorithmisation de la rencontre permet-elle une libération de la sexualité ?
[...] C'est ce que j'appelle le "mythe de destin". Chacun va à la recherche de coïncidences signifiantes prouvant que sa rencontre avec l'autre n'est pas fortuite." Le couple va donc s'inventer des points communs qui leur feront croire au mythe du destin. "Oh toi aussi tu allais là en vacances ? J'y ai passé toute mon enfance C'est dingue que l'on se soit jamais croisés "Normalement je ne voulais pas aller à cette soirée, mais au dernier moment j'ai changé d'avis, quelque chose m'y a poussé, c'était le destin", "Si j'étais venu 5 minutes avant ou après, on ne se serait jamais croisé C'était écrit c'est sur En réalité, ils auraient simplement rencontré quelqu'un d'autre, c'est une histoire que l'on se raconte pour consolider notre choix d'être avec cette personne et ne pas regretter d'être passé à côté d'une histoire potentiellement plus épanouie. [...]
[...] La barrière du virtuel nous protège de la déception du rejet. Se faire rayer numériquement n'a quasiment aucun coût émotionnel. Bien sûr, il reste une violence qui n'a rien de virtuel, et qui peut provoquer une "blessure narcissique", quand la relation numérique a été investie affectivement. On peut aussi noter les conséquences de l'absence d'engagements dus à l'absence physique, le rejet devient très facile et peut être décidé pour n'importe quelle raison, l'utilisateur face à tant de choix et si peu d'engagements devient très exigeant. [...]
[...] " Ce site de rencontre se donne une image progressiste, "égalité, bienveillance, ouverture et respect : les valeurs de Bumble sont probablement les tiennes" au travers de leur compte Instagram notamment. Les posts envoient des messages positifs adaptés au dialecte et au code des Millennials : "fuck nudes. send me your playlist.", "date someone who fucking respects you", "Parce que ce qui est inacceptable dans la "vraie vie" l'est tout autant en ligne, nous exigeons la tolérance et le respect entre toutes et tous". Pour asseoir son image d'application différente et bienveillante, Bumble collabore avec des activistes principalement féministes ou LGBTQ+. [...]
[...] Et même aussi dans la manière d'être il y a quelque chose qui est complètement différent, le charme qui est dégagé qui est complètement différent." Le "feeling" ne passe finalement pas, l'internaute ne peut donc pas se fier à l'impression de la rencontre virtuelle. Absence de connaissance de l'algorithme Dans notre monde occidental actuel, le mythe exigeant que l'amour doive constituer une certaine magie, être le fruit du hasard persiste. Ainsi, l'amour ne doit pas être le résultat d'un calcul, d'une évaluation, ni d'une sélection. Il faut que ça reste "pur" de toute préméditation. Le mythe de l'amour repose sur l'étincelle du hasard. D'après Robert Neuburger, psychiatre auteur de Nouveaux Couples, "l'esprit humain est merveilleux de romantisme. [...]
[...] L'algorithme nous garde dans cette bulle non plus intellectuelle, mais sociale. Il nous met en relation avec des personnes qu'il pense nous ressembler et nous correspondre. Nous sommes donc restreints par un petit panel de personnalités qui correspondent à notre fiche-produit ou à celles des personnes qui nous ressemblent. Peut-on réellement blâmer Tinder, ou encore les sites qui utilisent ce concept de bulle de filtre ? La plupart des rencontres amoureuses se font dans un cercle intime : études, travail, amis . [...]
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