Bien que manger soit un acte physiologique, spontané et sur lequel tout individu s'interroge à un moment donné de sa vie, la question de savoir « qui mange quoi et comment » ne suscite pas systématiquement d'interrogations. Chacun connaît et tend à valoriser sa cuisine, l'alimentation de son groupe de référence, mais amalgame, ignore ou fantasme celle des autres. Pour les uns, les « Asiatiques » mangent du chien, et les « Africains » des insectes grillés. Pour les autres, les « Français » mangent des cuisses de grenouilles et du fromage malodorant voire véreux. Ainsi, la frontière alimentaire coïncide avec la porte des restaurants dits exotiques : on n'y entre pas ou avec méfiance puisque, dans le doute de ce que l'on va y manger ou de savoir si l'on va apprécier, on s'abstient.
La cuisine est un sujet que la pensée savante considère comme mineur, le culinaire est un sujet médiocre, culpabilisant ou futilisé. Il est difficile de faire de la sociologie sérieuse à propos de l'alimentation. Ce sont peut-être les demandes sociales qui accompagnent les récentes crises alimentaires qui font que le domaine est décrié. Le sociologue de l'alimentation est interpellé par les médias parce qu'aujourd'hui convergent vers l'alimentation des intérêts sociaux, sanitaires, économiques et politiques. Mais plus que cela, le fait est que l'alimentation reste un objet futile parce que touchant à la vie de tous les jours, à la vie la plus quotidienne et la moins originale. L'alimentation est pour chacun d'entre nous un des points forts de notre culture ordinaire, chacun a sur cet objet des convictions intimes fortes résultant d'expériences personnelles. Mais la caractéristique de ce domaine constitue aussi pour le chercheur ou l'étudiant un pari, le pari de montrer que tout n'est pas aussi simple qu'on voudrait le croire en matière de comportements alimentaires.
La cuisine est l'art d'élaborer des aliments et de leur donner saveur et sens. Elle obéit à des rites d'élaboration et de préparation qui traduisent une représentation du monde, une cosmogonie qui est à la fois de l'ordre de l'imaginaire et de l'ordre matériel.
[...] Là se situe le premier changement des habitudes alimentaires. Mis à part les produits du pays d'origine, l'achat d'ustensiles peut être aussi très important, puisqu'en découlera la possibilité de cuisiner comme au pays si on le souhaite. 21) Les ustensiles de cuisine pour la préparation des aliments L'équipement disponible et nécessaire à tous les stades du traitement des aliments dans un type de société conditionne la nouvelle situation alimentaire. L'équipement conditionne toutes les opérations allant de la préparation à la présentation des aliments en passant par leur cuisson, conservation et stockage. [...]
[...] Les pratiques observées sont réellement celles mises en œuvre par un mangeur. Elles peuvent être enregistrées par observation ou à l'aide de techniques audiovisuelles, puis décodées et analysées à l'aide d'une série de descripteurs. Nous avons procédé à des séries d'observation, à la prise de photographies lors de la préparation des repas quotidiens et festifs de nos colocataires. La construction des descripteurs est une phase essentielle de l'observation car il n'y a pas d'accès direct à un phénomène. Il faut se munir d'une grille d'observation. [...]
[...] Estelle et l'Empire du milieu, http://estelleenchine.over-blog.com/reglement-blog.php. Padilla, Martine, "Adaptation à la diversité des cultures et des besoins. A propos de l'alimentation maghrébine", Journées de l'AME, Montpellier Pavageau, Jean, "Imaginaire alimentaire, projet de voyage et pratiques touristiques", Pratiques alimentaires et identités culturelles, Vietnam Peretz, H., Les méthodes en sociologie : l'observation, La Découverte, Repères, Paris Pfirsch, Jean-Vincent, La saveur des sociétés. Sociologie des goûts alimentaires en France et en Allemagne, Presses Universitaires de Rennes, Coll Le Sens Social Rennes Pinto, Louis, "Expérience vécue et exigence scientifique d'objectivité", in Initiation à la pratique sociologique, Paris Poulain, Jean-Pierre, Manger aujourd'hui. [...]
[...] Déjeuner En Chine / En France Si il y a des différences, comment peux-tu les expliquer ? Dîner En Chine / En France Si il y a des différences, comment peux-tu les expliquer ? As-tu cherché des produits français en France ? Les as-tu trouvé ? As-tu acheté des produits (ustensiles et produits alimentaires) en avant de partir en France? Pourquoi ? Lesquels ? Peux-tu me faire la liste des produits achetés en Chine avant de venir en France ? [...]
[...] Le plus souvent les plats reproduits en France sont des pis-aller dont les enquêtés se satisfont faute de trouver les mêmes ingrédients. Les plats préparés en France ne sont pas à la hauteur des plats préparés au pays, ni à la hauteur des espérances placées en eux. Evalués à l'aune des souvenirs gustatifs et olfactifs, ces plats en France apportent moins de plaisir, se situent en-dessous dans la hiérarchie du bon. L'une des ethnologues contactées pour la rédaction de l'ouvrage La cuisine des ethnologues[194] dont le pari consiste à réunir des recettes qui peuvent en théorie être réalisées en dehors de leur aire culturelle refusa l'offre dans la mesure où l'on ne pouvait transposer la cuisine de Mount Hagen ou de l'ensemble de la Mélanésie au-delà de son milieu écologique. [...]
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