C'est un personnage ou être dont on sait qu'il n'est ni vivant ni mort. Il vit la nuit : se nourrit des habitants de Transylvanie. Cette figure littéraire est aussi pittoresque et fascinante. Quelle est son histoire ? Il y a une généalogie du vampire. Des grands mythes antiques sont investis dans cette figure : des réalités religieuses et culturelles sont réinvesties dans la médecine et la science, croisées avec la religion pour devenir un mythe littéraire.
On peut retrouver dans l'antiquité sa source : il est celui qui se nourrit du sang des vivants (ce qu'on voit dans l'Odyssée d'Homère). Ce sont des personnages qui descendent aux enfers et font un sacrifice sanglant pour faire revenir un peu à la vie les ombres : il y a des négociations entre Ulysse et les ombres qui répondent à Ulysse sur son avenir. Les morts consomment les vivants, ce qui renvoie à toute une série de figures grecques et romaines, comme le personnage de Lamia, fantôme nécrophage dans une fête romaine où les morts sortent des tombes, comme Halloween dans le monde celte. Les vampires mettent en jeu le rapport du mort au sang.
[...] Mais le mouvement est inverse : une fois la lecture faite le livre nourrit le lecteur et se retrouve lui-même comme épuisé. Nourrir sa culture, ses désirs. C. L'acte de lecture est un vampirisme collectif sous le signe de l'échange. D'autre part le thème du sang devient une métaphore spermatique : féconder les poules, du sang au sperme. Ce vampirisme est intéressant car il n'a pas pour horizon la survie du vampire mais la naissance réelle du vampire à une autre vie et en même temps la fécondation. [...]
[...] Le mot vampire a aussi une histoire. Il apparaît dans un rapport médical en Hongrie au XVIIe, et renvoie à un mort-vivant, à un paysan censé être mort qui soulève une interrogation sur le moment de la mort, la pesée des âmes. Le traité sur les revenants et vampires de Calmet en 1751 se fait l'écho en France de la figure du vampire. Buffon dans son histoire naturelle donne à une chauve-souris le nom de vampire. Au XIXe le mythe romantique identifie le vampire à la chauve-souris qui sort la nuit. [...]
[...] Il a une valeur anthropologique et pas de dimension érotique. II. Le vampire relie éros et thanatos A. La fiancée de Corinthe de Goethe : féminisation du vampire. Lié à un rapport de désir, avec cette idée que l'horizon d'éros c'est la mort. B. dimension anthropologique, sur le mode d'un échange : tuer l'autre pour vivre avec des figures plus ou moins assumées ou plus ou moins écartées. Le sang comme substance nourricière. On lie l'humanisation au sang dans un rapport d'ingestion ou d'offrande à l'autre. [...]
[...] Il y a une généalogie du vampire. Des grands mythes antiques sont investis dans cette figure : des réalités religieuses et culturelles sont réinvesties dans la médecine et la science, croisées avec la religion pour devenir un mythe littéraire. I. Des réalités antiques au mythe littéraire moderne A. On peut retrouver dans l'antiquité sa source : il est celui qui se nourrit du sang des vivants (ce qu'on voit dans l'Odyssée d'Homère). Ce sont des personnages qui descendent aux enfers et font un sacrifice sanglant pour faire revenir un peu à la vie les ombres : il y a des négociations entre Ulysse et les ombres qui répondent à Ulysse sur son avenir. [...]
[...] Ce sont des maladies qui se sexualisent d'où une sexualisation du thème du vampire. Chez Baudelaire il y a une image de la vampirisation où il s'agit d'infuser à l'autre son venin. Les romans d'Anne Rice se développent au moment de l'apparition du sida. On a affaire à des morts-vivants dans le cas de ces maladies et il y a à la fois fascination et répulsion ainsi qu'un usage admiratif : la vamp, personnage d'actrice de cinéma chez une actrice : Bara Theda qui joue un vampire. [...]
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