En 1963, E. Goffman publie Stigmates, les usages sociaux des handicaps. Pour rendre compte de cette œuvre, il s'agit tout d'abord de présenter son auteur et de le situer dans un courant sociologique (I). Nous chercherons ainsi à analyser la portée de cette œuvre, que nous résumerons par la suite (II)...
[...] D'autres vont refuser délibérément les normes et les valeurs de leur groupe d'appartenance : marginaux, rebelles, excentriques Ces déviants peuvent se regrouper et constituer des déviants sociaux Enfin, à un niveau d'analyse plus large, les minorités ethniques et raciales, les membres des classes inférieures et stigmatisées constituent d'autres formes de dévieurs. Cependant il convient de rappeler combien ce type d'analyse est adapté avant tout au cas des sociétés démocratiques où chaque individu doit avant tout être traité comme un égal, quel que soit le type de relation mis en place. [...]
[...] Mais la sociologie ainsi sollicitée se devait à l'évidence d'être moins académique et plus pratique, c'est-à-dire capable de traiter les problèmes et, pour ce faire, de pénétrer les lieux où ils se posent et d'en saisir, de l'intérieur, le sens et les enjeux. Et c'est précisément cette sociologie empirique que l'école de Chicago va initier et développer jusqu'à l'institutionnaliser. Et elle le fera d'autant mieux que nombre de ses fondateurs, comme L. WARNER et R. REDFIELD, sont anthropologues de formation, ou acquis aux vertus de l'observation in situ et du travail monographique, comme E. HUGHES. [...]
[...] Ainsi Goffman cite le cas de cette jeune fille de 12 ans rejetée de toutes les activités sociales et de tous les contacts parce que son père a été bagnard Le stigmatisé vu par lui-même Cette perception du stigmatisé par les normaux ne suffit pas à comprendre la mise en place des interactions ; il faut également voir comment le stigmatisé se perçoit lui-même. Le stigmatisé devra naviguer entre trois types d'identités : l'identité sociale marquée pour l'essentiel par le stigmate, l'identité personnelle qui renvoie à ses capacités de contrôle des informations à propos du stigmate, enfin l'identité pour soi qui renvoie aux sensations de l'individu et à son propre regard à l'égard de son stigmate. Quoiqu'il en soit, son stigmate s'imposera dans ses tentatives de construction de l'identité. [...]
[...] Les usages sociaux des handicaps de E. Goffman En 1963, E.Goffman publie Stigmates, les usages sociaux des handicaps. Pour rendre compte de cette œuvre, il s'agit tout d'abord de présenter son auteur et de le situer dans un courant sociologique Nous chercherons ainsi à analyser la portée de cette œuvre, que nous résumerons par la suite (II). PRESENTATION DE L'AUTEUR Né au Canada en 1922 où il reçoit une formation de sociologie à l'université de Toronto avant de suivre, à Chicago, les enseignements de E.Hughes, R.Blumer Enseignant à son tour, d'abord à l'université de Berkeley, puis de Pennsylvanie, Goffman est un chercheur relativement indépendant, voire inclassable. [...]
[...] Le stigmate peut aussi être invisible (avoir un passé de délinquant, ) : l'individu est alors discréditable et son problème devient celui du contrôle de l'information à propos de son stigmate. Goffman va alors s'intéresser aux relations mixtes, c'est-à-dire de la mise en place des interactions entre un stigmatisé et un normal La rencontre avec une personne dont le stigmate est visible est problématique : tout ce qui peut être accompli de manière routinière devient l'objet de calcul et de réflexion. La société se recrée à chaque interaction et à chaque processus de socialisation. [...]
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