Les trois niveaux de l'ethnicité selon Marco Martiniello

Résumé du document

Pour notre auteur, l'ethnicité « constitue une des formes majeures de différenciation sociale et politique d'une part, et d'inégalité structurelle, d'autre part, dans la plupart des sociétés contemporaines. »
L'ethnicité est liée à la classe sociale des individus et aux relations entre groupes dans une société donnée. Elle ne prend sens que dans la mesure où les différents groupes ont des contacts et doivent, dans ce cadre, affirmer leur spécificité par rapport aux autres. Pour notre auteur, l'ethnicité ne se définit d'ailleurs que par ces relations et non par des caractéristiques de type culturelles ou biologiques. Ainsi, « l'ethnicité se définit plutôt par la construction sociale et politique de ces substances et de ces différences biologiques et culturelles dans la mesure où elle permet la création de groupes distincts. » L'ethnicité se construit donc dans les interactions entre des groupes qui se considèrent différents.

Extraits

[...] Les trois niveaux de l´ethnicité selon Marco Martiniello L'emploi du terme ‘ethnicité' est complexe, car il s'agit d'un concept flou. En conséquence, l'utilisation de terme peut concerner des théories qui divergent. Ainsi, comme le précise Bacal[1], la recherche sur l'ethnicité se trouve dans une situation de chaos théorique et empirique. Néanmoins, pour dépasser cette impression, il faut donner plusieurs définitions du terme et, comme nous le précise Martiniello, en choisir une comme point de départ. Une définition de l'ethnicité Pour notre auteur, l'ethnicité constitue une des formes majeures de différenciation sociale et politique d'une part, et d'inégalité structurelle, d'autre part, dans la plupart des sociétés contemporaines. [...]

[...] À ce niveau, l'ethnicité a une dimension très subjective. Il s'agit d'un sentiment, d'une conscience d'appartenance éprouvée par l'individu. Ce point de vue est largement inspiré de la pensée de Max Weber pour qui les groupes ethniques sont des ensembles d'individus qui constituent une communauté sur la base de la croyance en une similitude culturelle. La multiplicité des identités est actuellement largement reconnue. L'individu peut ainsi avoir le sentiment d'appartenir à différents groupes (professionnel, sexuel, ethnique, national L'identité est donc un sentiment composite qui tire ses influences de divers modèles. [...]

[...] Le niveau macro social L'appartenance à une catégorie ethnique précise exerce une influence sur le parcours de l'individu. Il s'agit d'une obligation à laquelle doivent faire face les individus. Notre auteur parle également de contrainte. Il distingue trois sources d'ethnicité entendue dans ce sens d'une contrainte objective qui pèse sur les individus : la division sociale du travail (elle génère des catégories ethniques particulières relatives à la fonction exercée, on peut alors parler de stratification ethnique du marché du travail) ; l'Etat (dans la définition de groupe cible pour l'allocation de ressources sur la base d'une appartenance ethnique) ; enfin, pour notre auteur, il faut également mentionner le rôle des chercheurs qui interrogent le social. [...]

[...] Elle peut impliquer des critères de type physique ou culturel. Mais le groupe ethnique n'est pas une réalité naturelle. La pertinence de la notion de races humaines a été invalidée cependant, cette notion demeure présente dans les constructions sociopolitiques. Il en va de même des différences culturelles. Elles sont en perpétuelle reconstruction et dépendent largement des acteurs. L'ethnicité n'est donc qu'une forme de classification sociale et politique, comme le précise Martiniello : une forme d'inégalité structurelle parmi d'autres. . Pour Cohen[5], il s'agit d'une variable dans l'histoire de l'humanité. [...]

[...] Le niveau groupal et méso social. Ici, ce qui importe, c'est la mobilisation ethnique et l'action collective ethnique. Le groupe ethnique, nous l'avons vu, n'a pas de réalité tangible. Il n'a pas d'existence sociale propre. Il peut cependant en acquérir une à la faveur de la cristallisation des identités ethniques individuelles . Ainsi, la mobilisation ethnique est le processus par lequel les groupes ethniques s'organisent et se structurent sur la base d'une identité ethnique commune en vue de l'action collective. [...]