La descendance se trace en général dans une seule lignée, soit à travers les hommes, soit à travers les femmes. Il s'agit alors d'une descendance « unilinéaire », patrilinéaire dans un cas, matrilinéaire dans l'autre. L'ensemble de tous les individus de cette même lignée depuis l'ancêtre constitue le « patrilignage » ou le « matrilignage ». Les Soninké, appelés aussi Sarakollé ou Maraka, peuple représentant environ 500 000 personnes reparties dans la haute vallée du Fleuve Sénégal, dans une zone frontalière entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, constituent en effet près du tiers des quelques 200 000 ressortissants d'états africains vivant en France et l'essentiel des travailleurs vivant en foyers.
[...] Par exemple les Diarra et les Traoré, se font en guise de salut, des questions baroques sur l'état plus ou moins florissant de leur virilité. [...]
[...] Les mariages se font entre ces différents Ka et présentent un caractère exogame par rapport aux entités familiales, mais endogame par rapport aux castes. Les Soninké constituent en effet une société divisée en castes héréditaires marquées par des statuts sociaux demeurés jusqu'à aujourd'hui extrêmement inégalitaires. Il y a trois grands types de castes : Les nobles appelés HOORE Les gens libres appelés NYAKAMALAW ou Nyamakalaw, exerçant en général divers métiers artisanaux. Les anciens captifs appelés KOME ou Griot. Les relations de parenté Les Soninké connaissent trois types de relations de parenté au sein du groupe familial étendu : Pour un individu masculin égo, les relations avec les parents, les grands parents et les frères aînés obéissent à une obligation de strict respect impliquant des attitudes de soumission totale : interdiction d'adresser la parole à ceux-ci, de contester leurs propos ou de refuser leurs ordres, impossibilité de les regarder en face ou de se présenter à eux dans des tenues jugées incorrectes. [...]
[...] Au-Delà du Kimu existe une entité familiale élargie qui est le Ka ; celui-ci est fondé sur un sentiment d'ascendance commune vis-à-vis d'un ancêtre prestigieux. Tous les Soninké prétendent descendre de Dinga le héros fondateur du groupe et ses trois épouses desquelles il aurait eu quatorze fils, chacun étant revendiqué comme l'ancêtre des différents Ka, considérés comme autant de lignages aristocratiques parmi lesquels se recrutent les chefferies villageoises et régionales. Dinga serait né en Egypte, dans une petite ville qui s'appelle Sonni. Donc, Soninké veut dire habitant de Sonni. [...]
[...] (J.Barou, Familles africaines en France : de la parenté mutilée à la parenté reconstituée in Segalen (dir) jeux de famille, Presse du CNRS pp.157 175). La parenté à plaisanterie existe : entre cousins croisés, oncles maternels et neveux utérins, petits enfants et grands parents, beaux frères et belles sœurs, classes d'âges alternées, matriclans et patriclans, groupes socioprofessionnels, maîtres et captifs, quartiers, villages, et entre entités politiques. La parenté à plaisanterie entre différents groupes sociaux à l'origine est un pacte non écrit qui a été conçu au temps de l'empire du Mali, au treizième siècle. [...]
[...] Il en sera de même pour la tante paternelle et la parenté paternelle féminine. L'oncle maternel est tenu de se montrer particulièrement bienveillant envers ses neveux et nièces et il est même de bon ton qu'il s'efforce de les protéger contre les excès d'autorité et de sévérité de leur père ou de leur mère. C'est souvent lui qui prend en charge les frais de scolarité des enfants que les familles envoient faire des études en ville ou à l'étranger. Explication : la bienveillance de l'oncle maternel présente un caractère religieux (le jour de l'apocalypse, c'est-à-dire le jugement dernier, la mère et le père se préoccuperont plus de leurs propres actes en fuyant les enfants, ou en refusant de les reconnaître. [...]
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