Les enquêtes statistiques en France montrent toutes une aggravation des inégalités sociales depuis le début des années 80 (accès au travail, revenu, patrimoine) qui aurait été interprétée naguère en termes d'affrontement entre bourgeoisie et classe ouvrière. Or le terme de classe a largement disparu des représentations de la société. Pour autant faut-il admettre que la notion de classes sociales ait perdu tout pouvoir explicatif en même temps qu'elle perdait politiquement et syndicalement les capacités mobilisatrices dont elle avait doté les classes dominées depuis plus d'un siècle ?
[...] La stratification sociale Une société de classes ? Les enquêtes statistiques en France montrent toute une aggravation des inégalités sociales depuis le début des années 80 (accès au travail, revenu, patrimoine) qui aurait été interprétée naguère en termes d'affrontement entre bourgeoisie et classe ouvrière. Or le terme de classe a largement disparu des représentations de la société. Pour autant faut-il admettre que la notion de classes sociales ait perdu tout pouvoir explicatif en même temps qu'elle perdait politiquement et syndicalement les capacités mobilisatrices dont elle avait doté les classes dominées depuis plus d'un siècle ? [...]
[...] Les gagnants les plus sur de la course au diplôme appartiennent plus que jamais aux familles qui possèdent le capital culturel. Les statistiques révèlent la transmission réussie de positions sociales par l'intermédiaire de la libre compétition scolaire d'autant plus que les classes supérieures parviennent, en général, à éviter la confrontation de classe à l'école : soit par le biais de stratégies résidentielles soit par la scolarisation de leurs enfants dans des écoles privées chics où l'entre soi est méticuleusement cultivé et les mauvaises fréquentation soigneusement évitées. [...]
[...] Les femmes actives des classes supérieures assument dorénavant plus souvent des rôles traditionnellement masculin, fût-ce au prix d'un sacrifice de leur vie privée. De l'autre, les femmes des classes populaires subissent de plein fouet les contrecoups de la précarisation de leurs conditions de vie : elles sont davantage touchées par la précarité du travail, elles sont plus 5 souvent contraintes d'élever seules leurs enfants. La division sexuelle des rôles n'a pas le même sens dans les classes populaires et dans les classes supérieures, voire même qu'elle peut jouer encore un rôle positif dans les classes populaires au fur et à mesure que les autres éléments d'une identité personnelle positive s'estompent. [...]
[...] Contre cette vision optimiste, l'évolution sociale récente montre au contraire à la fois l'aggravation des écarts et l'accumulation des handicaps. D'où on est conduit à reprendre la problématique énoncé en 1905 par Halbwachs, membre brillant de l'école durkheimienne et militant socialiste, qui a contribué à introduire dans la sociologie française les travaux de Marx sur les classes. Pour Halbwachs, la division d'une société en classes repose sur 2 critères : la discontinuité des conditions de vie, qu'on ne peut pas attribuer seulement à des différences de richesse (sinon strates) ; la possibilité de passer d'une classe sociale à une autre (sinon caste). [...]
[...] Dans certains collèges et lycées de zones défavorisées, les difficultés d'enseigner, la nécessité de trouver des compromis pour pouvoir faire classe, la pression des groupes de pairs contre 4 les bons élèves sont autant d'obstacles objectifs à l'acquisition des connaissances et à la réussite scolaire ultérieure de ces élèves d'origine populaire. On peut craindre de ce fait un blocage à terme de la mobilité sociale, qui nourrit déjà le thème de la panne de l'ascenseur sociale. Car, avec l'intensification de la compétition scolaire au fur et à mesure que le chômage s'aggravait, les stratégies de placement des enfants dans les bonnes filières et institutions scolaire se sont diversifiées, l'effort éducatif des familles s'est accru. [...]
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