Solidarité - privée - publique -Etat-providence - lien social - individualisme
Dans quelle mesure la solidarité s'exerce-t-elle encore par le biais de l'Etat-providence ? Quel est le poids des solidarités privées ?
Après avoir rappelé que l'Etat-providence demeure le pilier de la solidarité sociale, nous verrons que le renouveau des solidarités privées est réel, mais présente des effets pervers. Enfin, nous montrerons que ces deux formes de solidarités ne s'opposent pas nécessairement, mais que leur complémentarité préfigure l'apparition d'un nouveau modèle.
[...] Le mot « solidarité » a plusieurs significations. Au sens courant, il désigne une forme de générosité envers ceux qui sont dans le besoin : cette solidarité repose sur des sentiments et s'exprime par des actions volontaires. Au sens sociologique, la solidarité désigne ce qui unit des membres d'un groupe social, et est donc au fondement du lien social. Cette solidarité ne repose pas forcément sur des sentiments, et peut même être organisée par l'Etat. La solidarité passe donc pas deux voies distinctes : elle est publique lorsqu'elle repose sur l'action de l'Etat, ou privée lorsqu'elle dépend des choix individuels. [...]
[...] Le renouveau de la solidarité privée peut s'analyser de deux façons. Il peut s'analyser tout d'abord comme un effet des circonstances économiques. En période de crise, lorsque les solidarités publiques s'avèrent insuffisantes à assurer une protection individuelle efficace, il apparaît légitime de se retourner vers les solidarités de proximité. Hébergement de secours en cas de chômage, aide à la recherche d'emploi figurent ainsi en bonne place des domaines dans lesquels cette aide s'exerce. Ce retour peut aussi s'analyser comme un mouvement de fond. [...]
[...] D'une part, il y aurait là un risque de repli sur la sphère privée, au détriment de la construction de liens sociaux. D'autre part, cela pourrait participer à la dualisation de la protection sociale. Dans les deux cas, cela favoriserait la montée de l'individualisme. Solidarités publique et privée ne s'opposent pas nécessairement. Après en avoir montré la nécessaire complémentarité, nous nous demanderons si l'évolution constatée révèle des circonstances ou d'un mouvement de fond. Solidarités publique et privée ne s'opposent pas, mais sont complémentaires. [...]
[...] Quel est le poids des solidarités privées ? Après avoir rappelé que l'Etat-providence demeure le pilier de la solidarité sociale, nous verrons que le renouveau des solidarités privées est réel, mais présente des effets pervers. Enfin, nous montrerons que ces deux formes de solidarités ne s'opposent pas nécessairement, mais que leur complémentarité préfigure l'apparition d'un nouveau modèle. L'Etat-providence est au cœur des solidarités collectives. Mais depuis quelques années, il traverse une crise qui conduit à s'interroger sur sa pérennité. L'Etat-providence, né du développement du salariat, n'a cessé de s'étendre tout au long du XXème siècle. [...]
[...] La solidarité s'exerce donc par deux voies distinctes : elle peut être publique et passer par les mécanismes de protection sociale, ou elle peut être privée et s'exprimer dans la famille ou les instances spécialisées. En raison essentiellement de la crise de l'Etat-providence, on constate une réactivation des solidarités de proximité. Ce retour aux solidarités privées ne se fait pas nécessairement au détriment des solidarités porteuses de risques pour la cohésion sociale, du fait des inégalités qu'elle pourrait provoquer et du retour à l'individualisme dont elle est porteuse. Plus que jamais, en période de crise, la question de la construction d'un nouveau modèle de protection sociale, à la fois solidaire et efficace, se pose. [...]
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